Vincent marchait calmement dans halloween town avec pour objectif d'y passer un petit temps. Un de ses contacts se trouvait dans les environs et ils devaient se retrouver dans le courant de la soirée. Le ténébreux était arrivé de nuit et voulait en profiter pour repérer les environs. Les membres de l'avalanche avaient détecté une activité étrange. Le brun passa alors la grande grille d'halloween town, la grande citrouille représentée sur le fer forgé se sépara en deux et Vincent passa. Le brun est d'un naturel calme et discret, il ne parle jamais pour ne rien dire et le jeune homme est quelqu'un d'intelligent et clairvoyant. Ainsi il est facile pour lui de comprendre ce qui l'entour même s'il n'appartient pas à cette univers. La ville d'halloween ne fait pas exception, et le brun constatait que les habitants au combien étranges avait tout de même une certaine logique. Vincent nota en un coup d’œil qu'il n'avait pas à craindre d'attaques de leur part. Bien au contraire alors le ténébreux poursuivit sa route dans les ruelles sombres. S'il on ne connaît pas bien Vincent on pourrait presque penser qu'il pourrait appartenir à un monde de ce type, mais il n'en est rien.

Le ténébreux passa sur la place de la ville où une fontaine avec une eau étrangement verte dominée. Le brun passa observa alors une scène au loin entre deux habitant qui gesticulaient prêt d'une grande guillotine. Vincent rentra alors dans un des bâtiment sans prêter attention aux deux étranges personnages. Il pénétra alors dans une sorte de bar où les étranges habitants se réunissaient. En constatant que son contact n'était toujours pas arrivé le maître de Chaos se mit contre un mur au fond du bar. Il croisa les bras sur son torse et laissa le col de sa cape rouge sang recouvrir le bas de son visage. En espérant que Reeve arrive rapidement. En effet l'homme arriva évitant soigneusement les autochtones présent dans le bar, il se dirigea immédiatement vers Vincent en essayant de ne pas attirer l'attention. L'homme au costume bleu arriva enfin à la hauteur du brun.

« Vincent, tout va bien ? » Le ténébreux fixa son ami. « Reeve. Je suis ravi de te revoir. Tu aurais pu choisir un meilleur endroit. » Reeve sachant pertinemment que Vincent plaisantait. Mais en y réfléchissant c'est sûr qu'un homme en costume bleu ne se fondait pas très bien dans ce genre de décor. L'homme rit alors légèrement et lui dit qu'il avait fait de son mieux c'est alors qu'il reprit son sérieux, ce n'est plus le moment de plaisanter. L'homme au costume bleu demanda alors si le maître de Chaos avait des informations potentielles, ce dernier lui répondit qu'il n'avait rien vu de plus qu'eux. Apparemment les ténèbres se répandaient de plus en plus vite et le deep ground devenait de plus en plus gênants. Il fallait que Vincent leur donne un coup de main ce à quoi il répondit qu'il ne voulait pas une fois de plus être mêlé à quelque chose de pas net. Reeve lui confia alors qu'il avait besoin de lui pour éviter à Gaïa et aux autres mondes de sombrer dans le chaos. Le brun n'était pas contre d'aider des innocents mais là ça se jouait entre la lumière et les ténèbres, lui n'avait rien à faire là dedans. Pourtant son ami insista confirmant que son aide serait utile et que cette histoire pourrait bien tôt ou tard avoir une incidence sur lui. Le brun considéra son offre et savait qu'il ne pourrait refuser éternellement d'aider ses amis mais pour l'instant le danger n'était pas réel.

« Lorsque le danger sera réel tu m'appelleras. » Répondit le ténébreux en s'éloignant. Il refusait de se mettre une fois de plus dans ce genre d'affaires. Il les avait aidé dans le but de sauver les innocents et ses amis car ils en avaient besoin et qu'ils étaient du côté des justes. Il est hors de question qu'il agisse rapidement sans réfléchir. Le ténébreux arriva sur une colline enroulée un peu éloignée de la ville, près d'un cimetière décidément cette ville est bien étrange. Le ténébreux ne s'était même pas rendu compte qu'il était arrivé jusqu'ici. Reeve avait dû s'en aller, mais Vincent ne doutait pas qu'il le rappellerait de nouveau dans un autre endroit où le danger sera réel et où il les aidera à coup sûr. Le brun est quelqu'un sur qui on peut compter. Ses yeux rouges détaillèrent alors l'horizon et il vit des sans-cœurs partirent, que faisaient ces monstres dans les parages ? Vincent observa plus les environs et au clair de lune, une jeune fille se trouvait sur la colline. Elle avait l'air de ne pas être très âgé. Laisser une aussi jeune fille dans ce genre d'endroit, seule, était plutôt risqué. Donc Vincent s'avança vers elle se demandant ce qui lui arrivait. « Tu n'as rien ? » demanda t-il de sa voix grave. Les reflets de la lune éclairaient la scène. Les sans-cœurs viendraient-ils perturber cette rencontre ou autre chose ? Ou alors peut-être que cette rencontre prendrait fin aussi rapidement qu'elle avait commencée.

C'était terminé. Mon ancienne demeure, foyer de tous mes souvenirs venait de cesser de brûler et avec elle tout ce qui me rattachait au passé. Le passé... Tellement ironique, je m'étais libérée des chaines du passé et il s'agissait à la fois d'une métaphore et d'une vérité physiques. Plus rien ne me retenait ici, que ce soit physiquement ou moralement. La ville d'Halloween n'avait plus rien à m'offrir, si tant sois peu qu'elle eut quelque chose un jour. J'étais seule désormais. Personne pour qui s'inquiéter, personne qui ne viendrait me causer des tracas. À présent que je n'avais plus à me soucier de l'arrière, je pouvais me consacrer totalement au futur, à mon futur. Je me voyais déjà dans un grand château avec pour seule compagnie une infinité de munnies, avec comme seul et unique souci de savoir ce que je commanderais à manger. Je méritais bien mieux qu'une vie de paysanne, j'étais quelqu'un dépassant les limites humaines après tout. Les munnies ne parlent pas, ne se plaignent pas, ne demande rien. Peut-on faire compagnon plus agréable ?
Toutefois il y avait un problème. Je ne pouvais pas sciemment penser qu'il me suffisait de claquer des doigts pour être riche, non pour ça il me faudrait une sorte de lampe magique qui exauce les voeux. L'idée qu'une telle lampe existée me traversa l'esprit un temps avant de s'enfuir dans la nuit macabre de cette ville. Non, il me fallait quelque chose de concret. Je ne voulais pas user de mon précieux temps pour chasser des chimères. Il me fallait une vraie solution qui pourrait durer longtemps. Non, longtemps n'était pas assez, j'avais besoin d'une solution qui ne se perdrait pas avec le temps. En effet, si je venais à gagner un bon paquet par une solution x ou y, je le perdrais en quelque temps selon le prix de mes futurs achats. Il me fallait comme un générateur d'argent infini. Malheureusement, les générateurs d'argent n'existent que dans les rêves des hommes... Quoique... Un générateur magique comme on l'entend n'existe surement pas, mais il existe sous une autre forme. Une forme que l'on voit tous les jours d'ailleurs, tellement simple que je n'y avais pas pensée immédiatement.

Le patronat tout simplement. Des tas de personnes malhonnêtes se font des réserves colossales d'argent tandis que d'autres doivent trimer chaque jour pour toucher une infime partie des gains des premiers. Je n'avais qu'à acheter une, non des tonnes d'entreprises travaillant sans mon aide. Je n'aurais qu'à attendre l'entrée d'argent tandis que mes travailleurs toucheront une part bien moins importante. Investir pour mieux gagner, voilà une phrase sensée qui me plaisait. Et le mieux dans tout cela, c'est que plus je gagnerais, plus je pourrais investir et ainsi je tomberais dans... une boucle sans fin de munnies.
Je l'avais appris à mes dépens, l'argent régit une bonne part de notre monde. J'aurais pu accomplir tant de choses avec, j'aurais pu le... Peu importe, je devais me concentrer sur mon objectif, je n'avais pas le temps pour le passé. Je n'avais même plus de passé, c'était mon choix. Et pour parvenir à mon objectif, le moyen le plus simple était encore de trouver un moyen de me faire un paquet de munnies rapidement. Plusieurs possibilitées me sont alors venues à l'esprit comme le vol ou monter des arnaques par exemple, mais mon illustre personne n'avait pas besoin de s'abaisser à quelque chose d'aussi bas que prendre sans effort à quelqu'un pour se l'approprier. Non, j'avais une bien meilleure idée en tête. Des tas de gens pouvaient bien avoir besoin d'une experte en potion et en magie ? Je veux dire, qui ne pourrait pas avoir besoin de moi, parfaite sous chaque angle ? Je me mis à rire de façon hautaine seule devant les restes de l'habitat. Mon plan était parfait, sans aucune faille.

Toutefois, ce n'est pas ici, dans la ville d'Halloween que je trouverais quelqu'un voulant payer mes services. Je pourrais trouver à force de recherches, certes. Mais il y a tellement de sorcières ici que ça en deviendrait lassant, on en croisait une à chaque coin de rue et je n'appréciais pas tellement cela. Non, si je voulais trouver rapidement un employeur, je me devais de quitter cet endroit autant effrayant que chaleureux. Évidemment, je n'ai absolument pas peur de cette ville. Je l'ai habité tellement de temps que j'en connais toutes les cachettes, tous les meilleurs endroits à visiter. Mais... Je n'aimais pas cette ville. Elle me remémorait de forces certaines choses dont je ne voulais même pas entendre parler. Pourtant ses habitants n'étaient pas mauvais... pour la plupart. Mais comme dit précédemment, elle n'a rien pour moi.
Je me suis donc retournée pour commencer à mettre un pied devant l'autre en vue de m'éloigner des décombres fumantes dont l'odeur m'agressait déjà les narines depuis quelque temps. Mon sac à potion en bandoulière, ma canne dans la main droite et mon balai sur le dos ; je quittais la périphérie de la ville. Je savais pertinemment de quel endroit je prendrais mon envol. Le cimetière de la sortie sud était l'endroit parfait. Oh bien sûr la maison des morts en elle-même n'avait rien de bien particulier, il ne s'agissait que de nombreuses pierres grises alignées sur un champ de terre grise. Il ne s'y passait jamais rien, sauf peut-être lorsque les enfants de la ville s'y cachaient pour se faire peur entre-eux. Je souris en pensant à eux, les enfants d'aujourd'hui ne savaient vraiment pas s'y prendre pour faire sursauter. À mon époque, si j'avais dit qu'il suffisait de crier "bouh" en agitant de faux intestins sous le nez de la victime je me serais faite jeter des pierres. Non, à la bonne époque on pouvait prendre jusqu'à plusieurs années pour préparer la frayeur parfaite. On y installait l'ambiance, préparait des pièges tordants et surtout on se gardait bien d'apparaitre avant le grand final. Je me demande si le grand Jack Skellington a gardé de son génie après toutes ces années.

Raaah ! Pourquoi je repense au passé ? L'important dans cette affaire, c'est que j'avais choisi le cimetière comme point d'envol pour la colline le surplombant. C'était l'un des points naturels de ce monde qui pouvait nous donner l'illusion que l'astre lunaire était à portée de main, que l'on avait qu'à tendre le bras pour la toucher. La lune était bien la chose qui me fascinait le plus dans ce monde, il s'agissait de la plus grande source de lumière de la ville et peu importe le temps qui passait elle restait égal à elle-même. Elle ne me trahirait pas, elle ne changerait pas.
Je pris un moment sur la colline pour l'observer. Étant bien décidée à ne plus remettre les pieds ici avant bien des temps, je voulais que le souvenir qui resterait dans mon âme soit celui de cette gigantesque lune. Tout était calme à première vue, j'allais pouvoir quitter ce monde en paix. Il y avait bien ces créatures dont il... dont on m'avait parlé plus loin. Des sans-coeurs si mes souvenirs sont exacts. Il s'agissait de créatures bien étranges, des créatures qui étaient autrefois comme moi. Des créatures qui furent dépossédées de coeur. Je n'avais pu en voir que très rarement, mais selon certains dires ces abominations pouvaient se montrer gênantes en essayant de dévorer le coeur d'honnêtes gens comme moi. Après tout, n'est ce pas dans notre nature à tous de courir après ce que nous n'avons pas ? Quoi qu'il en soit, ces bestioles ne m'importuneraient pas. Elles pourraient bien essayer, certes... Mais cela leur couterait beaucoup.
Alors que je fermais les yeux pour respirer une dernière fois l'air de cet endroit unique une voix d'homme se parvint à mes oreilles. Une voix que je trouvais déjà assez proche comme cela.

« Tu n'as rien ? »

J'ouvris lentement les yeux et me retournai lentement. Avec pour seule lumière les rayons de la lune je distinguai un homme d'âge mûr. Du moins, c'était l'impression qu'il me donnait. Son apparence n'était pas particulièrement étrange dans un endroit comme celui-ci, yeux rouges, cheveux noirs, visage pâle et grande cape rouge. Le genre de personne qui dort dans un cercueil, surement un vampire. Toutefois, je connaissais presque tous les habitants de la ville au moins de visu et son visage ne m'était que nullement familier.
Je tournai la tête et observai les alentours. Non, c'était bien à moi que cet homme venait de parler. Je soupira lentement. Tu n'as rien... Qu'est ce qu'il entendait par là ? Pendant une fraction de seconde je m'imaginai qu'il me demandait si je me portais bien physiquement, mais c'était impossible, personne ne pourrait être assez fou pour se préoccuper d'autrui. C'est une considérable perte de temps de s'occuper d'un autre, ce qui me laissait la seconde option. Il me demandait surement si j'avais quelque chose à lui offrir, pourtant il n'avait pas le style vestimentaire des mendiants. Je repris une inspiration et répondis en exagérant grandement un ton noble.

"Monsieur, on vouvoie les grandes personnes habituellement, n'avez vous aucun tact ? Et non je n'ai rien à vous donner. Si vous souhaitez quelque chose, pourquoi ne pas fournir les efforts pour l'acquérir ? Sincèrement, venir mendier une noble dame..."

Il était de marbre, un peu comme un pilier. Je commençais à le trouver dérangeant et continuai ma phrase.

"Bien, bien. Ce n'est pas tout cela, mais je suis une femme très occupée voyez-vous, je n'ai pas le temps de parler avec les petites gens. Je vous souhai-"

Je n'eus pas le temps de terminer ma phrase que je chutais de la colline. Une de ces bestioles, un sans-coeur m'avait fourbement attrapé le talon par-derrière pendant que mon attention était concentrée sur l'étrange homme. Il avait tiré un grand coup et j'étais partie à la renverse. La chute fut courte, mais le choc douloureux. J'étais déboussolée, sur le moment je ne comprenais rien à toute cette mascarade. J'essayai instinctivement de me protegé le visage des griffes de la créature qui était désormais sur moi. Je pouvais en apercevoir quelques autres qui se rapprochaient dangereusement. Je lui collai mes mains sur ce qui semblait être son visage avant de faire apparaitre une rune de foudre.

"Mmmmhhhhh !!!"

Oui j'essayai de crier une insulte visant le sans-coeur, malheureusement pour moi il m'empêchait de parler. J'ai donc activé la rune que je lui avais collée en pleine face.
Il eût un petit spasme et continua comme si ne rien n'était. J'avais totalement oublié que cette forme infantile et ridicule réduisait considérablement mon potentiel magique... Je détestais vraiment cette apparence, elle me tirait vers le bas sous tous les angles.
Il fallait que je m'en sorte, j'essayai de mettre la main dans mon sac avant de me rappeler qu'il était vide. Je n'avais pas eu le temps de faire des potions dernièrement. Je me mis à maudire cette saleté de créature qui entravait toutes mes actions. Je me suis mis à me débattre vainement en lui promettant de lui faire manger ma canne une fois debout. Je ne savais pas où était passé le vampire... Et je dois dire que j'avais une préoccupation  plus importante.

Des coups de feu retentirent à répetition tandis que j'était toujours aux prises avec ce... truc horrible et difforme qui essayait de... Une minute, il essayait vraiment de me manger ?! Quelle vermine ! Bien qu'évidemment je ne puis lui en vouloir totalement, je devais sans aucun doute avoir un goût des plus exquis. Toutefois, je ne pouvais pas laisser plus longtemps cette sous-espèce s'en prendre à mon illustre personne. Je continuais de me débattre donc avec toute la force dont ce corps était capable. Et pendant ce temps, l'autre crétin avait surement plier bagages pour s'enfuir à toutes jambes. Oui, c'est ainsi qu'était le monde après tout. Les mousquetaires disaient un pour tous et tous pour un, mais la réalité ressembleraient plutôt à : Chacun pour sa pomme et si je peux enfoncer les autres pourquoi m'en gênerais-je ? Quoi qu'il en fut, je voyais les deux grand point blanc se rapprocher dangereusement de ma personne. Pourquoi une personne aussi capable que moi ne pouvait tout simplement pas repousser un déchet de la sorte ? Peut être qu'en réessayant de nouveau ? Je me concentra de nouveau pour faire éclater une rune de foudre sur le visage, si l'on pouvait appeler cela un visage bien entendu, du monstre. Je n'avais aucun soucis à faire apparaître une simple rune, pour l’imprégner de magie c'était déjà plus compliqué. Si seulement j'avais eu mon corps adulte je l'aurais grillé lui et toute sa bande pour montrer l'exemple. Oui, je pouvais récupérer ce corps l'espace d'un instant. Avec une potion plus exactement, et si je n'en avais pas sur moi c'était pour une bonne raison, deux bonnes raisons en fait. La préparation et les ingrédients à réunir. Qu'est ce que c'était déjà ?...




Moui... C'était bien cela que j'avais inscrit dans mon carnet... Bien que je pouvais me féliciter d'avoir une mémoire fantastiquement irréprochable, cela ne me servait à rien dans la situation actuelle ! Cette saleté allait en prendre pour son grade ! J'activai de nouveau la rune en y mettant tout ce dont j'étais capable. Et de nouveau cela fût sans grand résultat. La créature aurait rît de moi si elle avait pu... Je n'allais quand même pas terminer ainsi ? Moi, la seule et unique Yami ? La plus grande sorcière de tous les temps qui ait un jour bénie cette terre de sa venue magistrale ? Pourquoi ne pouvais-je pas m'en débarrasser ? Je ne voulais pas disparaître. Pas comme ça. Il me restait tant de choses à faire, je devais façonner mon propre empire commercial, je voulais que le monde entier entende parler de mon génie, je ne voulais pas quitter la scène. En d'autre termes, je ne voulais pas mourir. Peut-être bien que quelques larmes coulèrent. Je ne sais plus. La seule chose sur laquelle je pouvais me concentrer était ma non envie de disparaître. Une fois de plus, le monde me crachait allègrement dessus. Aurais' je donc échouer dans ma tentative d'attraper ce taureau par les cornes ? Non, je n'aurais jamais pu me tromper, je n'aurais jamais pu rater la moindre chose. Je suis Yami après tout...
Un autre coup de feu retentît alors. Le sans-cœur assis à califourchon sur moi disparût instantanément. Se transformant en petites particules de ténèbres. Je ne comprenais pas vraiment ce qui se passait, les sans-cœurs disparaissaient un-à-un au gré des coups de feu qui retentissaient sous ce ciel nocturne. Je relevai alors un peu la tête et vît non loin de ma position le goujat qui avait osé m'adresser la parole un peu plus tôt.Il combattait ces saletés. Mais pourquoi ? Pourquoi faisait-il cela ? Il aurait simplement pu rentrer calmement chez lui en me laissant derrière comme appât pour ces monstres. J’errais dans la confusion la plus complète et totale, il n'avait rien à y gagner. J'avais explicitement fait remarquer que je n'aurais rien à lui offrir. Alors pourquoi combattait-il ces choses ? Pour le plaisir peut-être ? Oui, cela doit être cela. Il y a tout un tas de dérangés sur cette terre après tout. Peut-être qu'il prend son pied à éliminer des sans-cœurs. Dans un sens, cela doit être assez marrant je pouvais en convenir. Voir ces petites créatures éphémères voler en éclat. C'était la seule possibilité. Comme si je pouvais espérer un instant qu'une personne veuille bien en aider une autre gratuitement. C'était d'un non-sens des plus total !

Finalement, l'homme armé se retrouva blessé d'une attaque en traître d'un de ces fourbes de sans-cœur. Il pouvait cependant toujours combattre, et se débarrassa aisément de ces horribles gêneurs. J'imaginais que posséder une arme à feu, ça aidait plus ou moins dans la réussite de la tâche. D'ailleurs on pouvait voir au premier coup d’œil que l'homme était spécial. Les habitants génériques à usage unique, comme j'aimais les appeler, ne possédaient jamais d'arme étrange. Lui avait un pistolet avec trois canons. Beaucoup de choses allaient par trois à travers le monde décidément. Mais passons, j'étais désormais libre et ne possédais pas chance aucune blessure apparente. Ma sublime robe était cependant bonne pour passer au lavage. L'homme avança alors vers moi en tendant son étrange gant. Je le savais, il venait me déposséder de mes biens ! Ce sale voleur ! J'étais prête à me jeter sur lui, à le mordre s'il le fallait ! Hors de question qu'il me vole mes possessions !
Étrangement, il m'attrapa doucement le poignet pour m'aider à me relever sans un mal ou brusquerie. Je restai coi face à son geste. Je ne savais que dire, je ne comprenais pas. Profitant de mon mutisme momentané, il fît entendre sa voix. Me demandant si je n'avais subi aucune blessure de la part des sans-cœurs. Il y avait eût plus de peur que de mal de mon côté, heureusement d'ailleurs. Mais pourquoi me demandait-il cela ? En quoi cela pouvait lui faire une quelconque importance ? Il m'avait sau-... Il avait tué les sans-cœurs qui me gênaient. J'étais totalement abasourdie et voyant que je ne répondais pas il enchaîna en me précisant que j'étais désormais en sécurité. Je ne sais pourquoi, je baissais les yeux, fixant le sol. Je ne l'appréciais pas, pourquoi prenait-il le luxe de mettre le doute en moi ? Je laissa alors échapper un merci inaudible. Et finalement, il me posa une question qui me plût énormément. Voilà quelqu'un qui savait réfléchir, voilà une personne qui savait lire entre les lignes et faire profit des informations laissées dans une simple phrase. Il n'était peut-être pas comme tous les autres après tout ? Non, je me faisais des idées... Il essayait surement de m'amadouer. Mais la grande et fantastique Yami ne se laisse pas avoir de la sorte ! Après, je pouvais bien lui répondre. Après tout, son attention était portée sur la géniallissime Yami en ce moment, et Yami adorait être au centre de la situation. Après tout, c'est bien là qu'est sa place, au centre de tout, non ? J'avais envie d'engager la conversation avec cet étrange homme après tout. Et je fais ce que je veux, quand je veux après tout. Je toussa donc poliment avant de parler, essayant de réduire au minimum ma voix d'enfant.

"Eh bien, il semblerait que vous ayez l’œil. En effet, vous avez devant vous la grande et surpuissante sorcière éternelle. Et euh... J'avais la situation bien en main ! Je voulais juste savoir si... si vous étiez digne d'engager une conversation avec moi, voilà c'est exactement cela ! Ne commencez pas à vous imaginer que vous m'avez sauvé, j'aurais très bien pu m'en sortir toute seule ! Et pour en revenir à votre question, je ne suis plus une petite fille, la fantastique sorcière que je suis est une personne majeure. Bien que je ne vous donnerais pas mon véritable âge, ce ne sont pas des choses qui se demandent à des dames. Sachez aussi qu'avant de questionner une personne, l'on se présente. Quel manque de savoir vivre ! Heureusement, je suis d'humeur clémente et vous laisse trente seconde pour vous présenter."

Intérieurement, je fulminais de colère. Ce que je venais de lui dire, je ne tenais pas le même discours quelques instants auparavant, avant son... aide. Mais je ne pouvais pas accepter la réalité, je ne voulais pas... D'un coup, l'homme à la cape de sang se mît à faire feu. En effet, un sans-cœur aux allures de fantômes avait décidé de venir troubler notre petit moment de calme. Les sans-cœurs, voilà des vermines que je ne pouvais supporter. Nuisibles en toute circonstance ! Les balles traversèrent le fantôme. Mais quel crétin ! Ne savait-il point que les fantômes résistent à toute attaque physique ? Car ils peuvent décider de perdre leur état solide. N'importe quel péquenaud vivant ici était au courant ! Heureusement pour lui, il semblait être plein de ressource et utilisa une étrange magie avec des sphères pour repousser la vermine qui avait osé montrer le bout de son nez. Je ne pus m'empêcher de lâcher un sarcasme.

"Bien... Vous n'êtes pas trop mauvais après tout. Il semblerais même que-"

Quelque chose agrippa alors et m'éleva dans les airs. Rapidement je compris que ce vaurien n'était pas venu seul. Je me débattis dans le bras de ce fantôme.

"Bon sang ! Cela fait deux fois ! Deux fois que vous me coupez la parole ! Allez bien tous vous faire voir bande de saletés difformes des ténèbres !"

Le brun attaqua alors l'horrible créature qui venait de m'enlever et cette saletés me lâcha alors. J'entamai une chute de plusieurs mètres à destination directe vers le sol. Je m'en voulût longtemps, très longtemps... mais je lâchai un cri de stupeur tandis que le sol se rapprochait dangereusement. L'homme s'élança alors en avant et je tombai directement dans ses bras. Je le fixai alors, restant dans ses bras durant les quelques secondes qui séparaient le moment ou il me reposa sur le sol en douceur. Je devenais rapidement écarlate. Par honte grandement... Je baissais finalement mon regard, fixant le sol de nouveau. Crétin... Imbécile... Idiot... Il me traitait comme une demoiselle en détresse. Se faire aider par un autre, comment pourrais-je apprécier cela ? Sincèrement... Je ne sais toujours pas pourquoi une partie de moi l'appréciait. Sans doute une partie gravement malade vu qu'elle me força à lui dire un simple mot.

"Merci..."

Malgré la situation, j'essayais de déterrer une motte de terre avec mon pied, comme pour attirer mes pensées ailleurs. Pendant ce temps il extermina l'un de ces monstres tandis qu'il se mettait devant moi. J'avais beau lui avoir presque cracher au visage qu'il continuait de vouloir... Au moins de ne pas agir comme un rustre avec moi. Je fixai alors son dos. Il restait stoïque, prêt à se débarrasser de l'autre ennemi. Bon... Peut-être méritait-il de partager un peu de mon prestige. Mais juste un peu. Un tout petit peu de rien du tout...
Il était toujours blessé au dos, une petite griffure de sans-cœur, pas vraiment profonde. Instinctivement, je levais la main pour pointer sa blessure de ma paume et me concentra pour faire apparaître une petite bulle magenta non physique sur sa blessure. Je serrai alors les dents et remonta le temps à l’intérieur de la bulle, au temps ou il n'était pas blessé. Désormais, ces habits comme sa peau n'avaient plus la trace de la griffure. Comme si elle n'était jamais parvenue. Si seulement j'avais eu mon corps adulte, j'aurais claqué des doigts et le fantôme appartiendrait désormais au passé... Fichue vie...

"Eh bah alors, qu'attendez vous ? Ce sans-cœur ne va pas disparaître tout seul ! Allez on se bouge !"

Il fallait que j'essaye de reprendre consistance. Cette bulle m'avait passablement fatiguée.