La bataille des porteurs
ft. Awilda

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Le corps du titan disparu dans une déflagration de lumière, incapable de résister aux forces conjointes des deux porteurs. La créature et la fumée disparues, le Colisée plongea dans un calme déroutant. Ethan inspira lentement, à bout de force. Sa vision était trouble, et ces combats trop nombreux et trop intenses avaient eu raison de ses dernières forces. Il avait besoin de repos. Brièvement, il partagea à voix haute son soulagement. Mais Wild resta sans réponse, s’approchant de lui avec un visage particulièrement sérieux. Il ne fit pas immédiatement le rapprochement. La gifle de la jeune femme fila droit sur sa joue, résonnant dans toute l’enceinte de l’arène. Médusé, Ethan la regarda avec stupéfaction, avant que la sensation de brûlure ne le ramène à la réalité. « Aouch ! » s’indigna-t-il en portant sa main à sa joue, imaginant sans peine la trace rouge d’une main incrustée sur sa peau. Et avant tout commentaire de la part d’Ethan, la jeune femme s’assura de lui faire comprendre la raison de son geste. Selon elle, il l’avait méritée, et s’il avait quelque chose à redire, il pourrait très bien méditer sur la raison de son geste. Malgré lui, Ethan savait déjà pour quelle raison il avait été giflé ; et pour quelle raison son geste était parfaitement justifié. Il se renfrogna, détournant le regard sans rien ajouter, mais ne tarda pas à imiter la jeune femme quand celle-ci observa les dégâts du Colisée. Et tout à coup, Wild se tourna à nouveau vers lui, son visage moins sévère que précédemment. Visiblement, l’affaire était derrière eux. Et pourtant, les conseils de Wild laissèrent le jeune homme interdit. Surveiller ses réactions pour ne pas se laisser dévorer. Prendre le temps de se détendre. Même s’il parvint à rester relativement calme, l’éclat dans son regard vacilla légèrement, trahissant que les mots de la jeune femme avait visé juste. Ils se regardèrent ainsi pendant quelques secondes, même si pour Ethan, elles semblèrent durer plus longtemps. Puis, Wild se montra moins sérieuse, glissant quelques mots qui ressemblaient vaguement à un compliment, avant de lui faire ses adieux. Et sans attendre une seconde de plus, la jeune femme fit apparaître son planeur et s’envola en direction des entrechemins. Sans un mot, Ethan la regarda s’éloigner, avant de soupirer. « Blondinet, sérieux… » murmura-t-il entre ses dents, avant de regarder autour de lui. Il posa une main contre sa hanche, soupirant à nouveau. Pour résumer, elle l’avait giflé, enguirlandé, conseillé, avant de s’éclipser discrètement pour lui laisser gérer les explications auprès de Phil et des habitants. Génial, songea-t-il en secouant la tête, un doux sourire aux lèvres. Il avait du mal à l’admettre, et pourtant, force était de constater qu’elle avait visé juste.

Il avait décidé de faire dans la simplicité. Quand il croisa Phil à la sortie du Colisée, il lui résuma en quelques phrases la situation : le titan, les enfers, et le second combat. Désormais, le Colisée était en sécurité. Ils devraient reconstruire, mais au moins, personne n’avait été blessé. Le tournoi était déjà de l’histoire ancienne, et ni Phil, ni Ethan ne chercha à en parler. À la place, le jeune homme fit de son mieux pour s’éclipser le plus tôt possible, impatient de reprendre la route et de prendre un repos bien mérité. Il avait besoin de faire une pause. Beaucoup de choses étaient en train de s’entremêler dans son esprit, et pour la première fois depuis longtemps, il était conscient que, tôt ou tard, une mise au point allait s’imposer. Il s’enfonça dans les rues de Thèbes en soupirant, et arrivé dans une ruelle à l’abri des regards, il soupira. Il toucha sa joue du bout des doigts, grimaçant légèrement. Il s’approcha d’une amphore d’eau, scrutant son visage à la surface. Et bien entendu, il vit distinctement la trace d’une main sur sa joue. « Elle m’a pas raté… » articula-t-il, plaintif, réprimant un sourire. Très héroïque, le preux chevalier avec une trace de gifle sur la joue. Étrangement, Phil n’avait pas fait le moindre commentaire à ce sujet. Ethan supposa que le satyre était habitué à ce genre de gifle, et échappa un doux éclat de rire. Se détendre de temps à autre… Elle avait sûrement raison. Même s’il n’avait toujours pas avalé que Wild le traite comme un enfant. Il avait « du potentiel », comme s’il était un jeune disciple sans formation. Ethan secoua doucement la tête, et en faisant apparaître son planeur, il décida de garder les conseils de la jeune femme dans un coin de son esprit. Son esprit lui sembla étrangement plus serein quand il pénétra dans les entrechemins, à la recherche d’un endroit où prendre du repos. Mais à ce moment, Ethan ignorait encore que sa prochaine destination serait Gran Pulse. Et il était loin d’imaginer la série d’événement dans laquelle il allait soudain se retrouver entraîné, envers et contre toutes ses belles résolutions.