Cela faisait un bon mois que je n’avais plus aucune nouvelle d’Elsa. J’avais essayé de la retrouver avec Serah, mais le lieu était déjà inoccupé. Je n’avais pas su quoi faire à part retourner au château. Je me sentais tellement mal. Ne pas savoir était la pire chose possible. Ne pas pouvoir la revoir était une idée m’étant insupportable. J’avais essayé plusieurs sorties pour la retrouver, mais je m’étais fait rattrapé à chaque fois, il ne lésinait plus sur les moyens à présent. Ils m’avaient confiés à des gardiens d’un niveau bien supérieur aux précédents alors autant dire qu’échapper à leur surveillance était quasi impossible. J’avais réussi parfois, mais je n’allais jamais bien loin. J’étais donc une boule de nerfs depuis un mois. J’avais eu le temps de guérir complètement de mes blessures, mais je me fichais pas mal de tout ça, mon physique allait peut-être bien, mais mon moral était au plus bas.

Vu que je n’étais plus convalescent il fut décidé que je serais renvoyé à Arendelle. Mais quel était l’intérêt sachant que la personne à y protéger n’était plus là ? J’aurais tellement aimé rentrer et la retrouver comme si rien de tout ça ne s’était jamais passé. Pourtant, j’avais bien failli mourir et Elsa avait disparu je ne sais où avec un taré et je n’étais même pas sûr de la revoir un jour. Pourtant je ne perdais pas espoir. Au fond de moi, je sentais qu’elle était toujours là quelque part et cette fois rien ne m’empêcherais d’aller la secourir. J’écumerais chaque monde s’il le faut, mais je la retrouverais, car ma vie c’était elle et il était hors de question que je la laisse tomber comme si c’était de l’histoire ancienne car c’était tout sauf le cas.

Je ne vivais plus depuis qu’elle avait disparus. Je me contentais simplement de survivre. Et j’en avais marre il fallait que ça cesse. J’entrepris donc de me rendre au château afin de récupérer quelques affaires que j’avais laissé là bas pour l’entraînement. J’aurais besoin d’équipement, on ne sait jamais. J’allais peut-être devoir aussi subir un nouvel entraînement bien plus compliqué cette fois. Je devais progresser parce qu’à l’heure actuelle je ne servirais pas à grand-chose. Si un gosse pouvait me détruire avec quelques sans-cœurs qu’est ce que j’allais bien pouvoir devenir si un autre mec dans le genre se présentait devant moi ? Il m’avait épargné pour laisser un message, mais le prochain ne referait certainement pas preuve d’autant de charité. Je devais progresser, mais en même temps je devais chercher Elsa aussi alors je ne savais plus où j’en étais et ce que je devais faire pour faire bien.

J’arrivais en vue du château lorsque je fus sorti de mes pensées par une foule impressionnante amassée devant les portes de celui-ci. Je ne comprenais pas cette assemblée soudaine alors vu qu’il me serait difficile de fendre la foule comme ça, je montais par les remparts pour plus de rapidité et ce que je vis me brisa le cœur. Je voyais Elsa accroché à l’une des tours avec un message sur le corps, un message d’avertissement pour ceux étant du côté de la lumière. Comment avait-il pu lui faire une chose pareille ? Comment avait-il pu traiter ma Elsa de cette façon ? Comment avait-il pu l’accrocher ici aux yeux de tous ? C’était la reine et il la traitait comme un déchet ce qui me faisait le haïr au plus haut point. Je n’étais certes pas encore prêt mais le jour viendrait où je vengerais ce qu’il avait fait subir à la femme que j’aime je le promettais. En attendant il fallait la descendre de là et je m’y attelais au plus vite montant jusque là haut me fichant bien de ce que pouvait penser les gens. Elle était la seule chose à mes yeux en cet instant et ce serait toujours le cas à présent. Je voyais enfin la chose la plus importante pour moi.

Je réussis à la descendre après avoir pris mille et une précautions. Puis je me dirigeais sans un regard jusqu’à sa chambre envoyant balader tout ceux essayant de me parler à moi ou à Elsa. Elle avait besoin de repos et je l’emmenais directement dans sa chambre du coup, refermant la porte derrière moi afin de ne pas être dérangés après cette mise en garde. Je posais délicatement Elsa dans son lit puis je lui caressais la joue tout en attendant son réveil. Ma main entrelacée à la sienne. Elle était revenue. Certes en piteux état et d’ne façon désagréable vu qu’elle avait été exposé vulnérable à tout son peuple, mais elle m’était revenue et je remerciais dieu pour ça. Je n’y avais jamais cru, mais qu’elle soit encore là, qu’on puisse se retrouver c’était un miracle. Même si ce n’était pas les retrouvailles que j’espérais l’avoir retrouvé m’avait fait renaître de mes cendres. Comme si je respirais de nouveau maintenant qu’elle était là. Pour vous c’est certainement stupide, mais pour moi c’est ce que je ressens. Dans tous les cas, j’avais hâte de pouvoir lui parler de nouveau de pouvoir l’enlacer, et l’embrasser comme avant. A voir comment ça allait se passer quand elle se réveillerait.

J’avais remarqué en la récupérant qu’elle avait une cicatrice au niveau de sa marque de princesse de cœur. Je n’osais même pas imaginer ce qu’elle avait pu vivre durant ce mois. Et le pire dans tout ça c’est que même en étant son gardien je n’avais rien pu faire. Moi qui étais sensé la protéger n’avait rien fait. Je me sentais coupable de la voir dans cet état, si vulnérable alors que pourtant elle avait l’air si forte et pleine de prestance. Là maintenant elle n’était plus qu’un animal blessé et qui avait besoin de repos. Je me sentais mal de devoir la laisser dans cet état pour devenir plus fort, mais dans l’état actuel des choses je ne pourrais pas continuer à la protéger comme je veux. Je n’en avais pas la force nécessaire. Si jamais un autre gars comme cet enfoiré de Sly se ramenait je ne pourrais rien y faire. C’était une nécessité que je parte afin de me renforcer.

J’avais tout prévu durant son sommeil. J’avais envoyé un message au château Disney afin que quelqu’un de compétent et plus fort que moi prenne soin d’Elsa durant mon absence. Mais je partirais une fois qu’elle se serait réveillée bien entendu. Je voulais lui en parler et la rassurer sur le fait que maintenant tout irait bien. Partir n’était pas vraiment une bonne idée pour elle et elle serait sûrement contre vu que l’on venait à peine de se retrouver, mais il fallait qu’elle comprenne que c’était pour son bien si je partais m’entraîner. Je ne pouvais pas rester impuissant. Je ne voulais plus rester un mois sans savoir si elle était en vie du à mon impuissance de pas avoir su à la protéger. Si je voulais rester son gardien, je me devais de devenir quelqu’un capable de la protéger bien mieux que ça. Parce que là j’avais tout fait sauf ce pourquoi j’avais été mis à son service.

Je devais donc faire en sorte de me remettre à niveau avant qu’on m’enlève mon poste de gardien. Je ne voulais pas que l’on m’envois ailleurs alors que ma place était à ses côtés. J’imaginais aussi sans mal la déception de Lightning quand je la reverrais. Elle me dirait certainement que finalement je n’étais pas prêt. Dans tous les cas, je devais avoir déçu bon nombre de gens par mon incapacité à protéger la princesse de cœur d’Arendelle. Et vu sa cicatrice, elle avait eu sa lumière de chamboulée. J’espérais que l’on réussirait à remonter cette pente au combien raide à laquelle on était en train de faire face. Que cela ne détruirait pas notre couple. Si c’était le cas je ne m’en remettrais jamais, parce que c’était grâce à elle que je m’étais ouvert au bonheur alors je ne me voyais pas le vivre sans elle à présent.

En tout cas, caresser sa joue me rappelait des sensations vraiment agréables qui m’avaient horriblement manquer. On avait perdu beaucoup de temps durant lequel on aurait pu être ensemble à s’embrasser, passer du temps ensemble mais non au lieu de ça, j’ai merdé. Je me demandais comment le vivrais Elsa. Ce qu’elle penserait de tout ça, et si elle m’en voudrait de ne pas avoir su être là pour elle. Parce que ce n’était pas l’envie qui m’avait manqué. Elle finit par se réveiller, mais elle avait l’air perdue. Me voir avait l’air d’amener beaucoup de sentiments à se mélanger en elle sûrement qu’elle n’espérait plus me revoir. Certes j’avais un œil en moins et c’était loin d’être sexy, mais j’étais bien là. Quand sa main arriva doucement sur ma joue je ne pus m’empêcher de frotter ma joue contre cette main que j’avais moi aussi désespérée de retrouver. Une larme coula sur ma joue face à nos retrouvailles.

Sa main retomba comme elle était venue et j’entrelaçais mes doigts aux siens sur le lit afin de lui faire comprendre que c’était bien réel. Que c’était bien moi et personne d’autres.

Elsa tu m’as tellement manquée mon amour…

Une autre larme coula. Mon cœur saignait de la voir aussi faible et brisée. Et c’était de ma faute tout ça. Mais je devais être là pour elle à cet instant ce n’était pas le moment de se morfondre.

C’est fini mon ange, c’est bien moi et tu es de retour à Arendelle, il ne te fera plus aucun mal on y veillera. Tu es en sécurité à présent.

Les larmes de ma belle coulaient abondamment sur son visage et cela me faisait mal au cœur de la voir dans cet état. Ce n’était pas souvent qu’elle se laissait aller de la sorte, et je ne l’avais même jamais vu pleurer. En colère, heureuse, gênée ou même taquine, mais jamais d’une telle tristesse. Cela me faisait vraiment un mal de chien dans tout mon être et surtout au cœur. J’avais l’impression que tout mon cœur était transpercé de milles aiguilles au fur et à mesure qu’elle pleurait. J’espérais la revoir plus souriante bientôt car je n’aimais pas la voir dans cette état. Mon humeur dépendait à présent de la sienne alors si elle était triste je le devenais également. Mais dans les moments comme celui-ci je ne pouvais décemment pas lui dire de sourire alors qu’elle venait de subir sûrement les pires atrocités possibles. Sans personne pour l’épauler, et surtout sans moi.

Elle avait l’air de tellement manquer de tout. Comme si elle était au bout de sa vie, mais il était hors de question que je la perde. Elle devait se reprendre, elle devait se battre pour nous, car je ne l’abandonnerais jamais. Certes je n’avais pas été là pour elle, mais ce n’était pas par choix. J’essayais de la rassurer au mieux afin qu’elle prenne bien conscience que tout ça était réel et que ce n’était pas un rêve ou un subterfuge. Je lui disais tous les mots possibles pouvant l’aider à se mettre à me parler et à la rassurer au mieux. Je n’étais pas toujours doué à ce niveau là, mais je fis mon maximum pour être le plus doux et le plus compréhensif possible. Je me fichais du fait qu’elle était partie sans mon accord. Elle l’avait fait pour une bonne raison et je ne lui en voudrais jamais pour cela, car au final j’aurais fait la même chose quitte à rentrer à moitié mort.

Quand une phrase finit par sortir de sa bouche je souris tristement. J’étais content qu’elle ait pensé à moi pour l’aider même si c’était loin d’être une super consolation, j’avais été là pour elle au moins en pensée. J’étais pareil de mon côté, je n’avais eu de cesse de penser à elle et parfois je pensais aux pires atrocités possibles car Sly était loin d’être un bisounours. J’avais eu tellement peur, mais j’avais continué à y croire parce qu’il m’avait épargné moi alors pourquoi pas elle ? Elle avait simplement voulu faire ça pour moi je n’avais pas le droit de lui en vouloir et vu son état je n’aurais jamais eu le cœur à lui faire le moindre reproche de toute façon. Elle s’excusait, mais elle n’avait pas à le faire.

Tu n‘as pas à t’excuser mon ange, tu ne pouvais pas savoir et puis tu l’as fait pour moi. C’était vraiment noble. Tout ça est de ma faute, si je n’avais pas été aussi faible tu ne serais jamais allé à sa rencontre et rien de tout ceci ne se serait produit. C’est moi le fautif dans l’histoire tu n’as rien à te reprocher.

Je me posais doucement à côté d’elle afin de ne pas la brusquer et essayait de la prendre dans mes bras en espérant qu’il ne l’ai pas traumatiser au point qu’elle me repousse.

Je me sentais tellement mal. Je ne savais pas quoi faire pour bien faire. Ne sachant pas ce que l’autre lui avais fait subir, j’étais perdue sur le comportement que je devais avoir avec elle. Dans tous les cas, j’allais lui laisser le temps, je ne la brusquerais pas. Mon but était de la rassurer et de lui redonner le sourire, même si en la voyant à l’heure actuelle je me disais que ça n’allait vraiment pas être de la tarte. J’avais l’impression de ne plus reconnaître la femme que j’avais laissé derrière moi quand j’étais allé secourir le roi Mickey. Pourtant c’était la même jeune femme, mais elle avait changé et c’était à cause de moi.

C’était de ma faute à cause de ma faiblesse qu’elle avait finit dans cet état déplorable. Qu’elle était méconnaissable et qu’une reine pleine de prestance avait laissé place à une enfant blessée et traumatisée par Sly. Si jamais je le retrouvais il payera de l’avoir laissé dans un état pareil. Surtout en hauteur comme ça à la vue de tous. Ma pauvre Elsa qui était si indépendante d’habitude avait été mise en position de faiblesse devant son peuple entier. Maintenant ça allait être la panique générale car si leur reine si forte aux pouvoirs dévastateurs, de leur point de vue, se faisait battre alors le pays sombrerait bientôt pour la plupart des habitants d’Arendelle.

Il allait falloir que les gardiens mettent un point d’honneur à surveiller ce pays afin qu’il ne parte pas en cacahuète le temps qu’Elsa se remette de tout ça. Et à mon avis, il y en aurait pour un moment car même moi je pense que je n’arriverais pas à l’aide autant que ce que je pensais. Même si elle savait qu’au final c’était moi le seul fautif, elle se sentait également coupable d’être partie. Je lui avais fait promettre de rester en sécurité à Arendelle et elle avait fait sa tête brûlée. Je le connaissais et depuis le temps je savais comment elle réagissait. Mais comment pouvais je lui dire quelque chose de répréhensible alors qu’elle l’avait fait dans un but précis et que j’étais la seule raison de ce choix.

Quand je m’installais à côté d’elle je la sentis se crisper et avant même que je ne puisse dire quoique ce soit elle s’était déjà levée tremblante sur ses jambes encore faible et pleurant à chaudes larmes en me regardant d’un air désolé. Je ne savais pas comment réagir, mais je sentais quelque chose au fond de moi se briser face à cette réaction. Je sais très bien que ce n’était pas contre moi, mais qu’elle me fuit de la sorte venait de me faire extrêmement mal. Un mal que je n’aurais jamais pensé possible avant de faire sa rencontre. J’avais l’impression qu’on me transperçait le cœur à multiples coup de poignard, c’était vraiment horrible, mais je n’en laissais rien paraître gardant mon sourire rassurant sur le visage alors qu’à l’intérieur je n’avais envie que d’une chose hurler de douleur, et pleurer toutes les larmes de mon corps. Mais ce n’était vraiment pas le moment se s’apitoyer sur mon sort, Elsa était bien plus importante.

Hey tu n’as pas à t’excuser mon ange, je ne t’en veux pas. Reviens sur le lit, je ne m’approcherais plus, mais tu n’es pas en état de rester debout pour le moment.

Je me détachais du lit afin qu’elle revienne s’asseoir.

Je t’aime Elsa ça ne changeras jamais. Tu seras toujours ma seule et unique priorité.

Comme je ne savais pas comment réagir je fis ce que je pensais être le mieux et attendait les bras grand ouvert qu'elle vienne d'elle même chercher son étreinte. Je ne voulais pas la forcer et si vraiment elle ne venait pas je me ferais une raison, mais autant essayer avant de se laisser abattre. Je la regardais droit dans les yeux attendant une réaction de sa part.

Je me sentais vraiment sur le point de craquer fasse à sa réaction. J’avais beau ne rien laisser paraître, à l’intérieur c’était vraiment l’hécatombe. J’essayais à tout prix de la rassurer afin de la rassurer moi-même que ce n’était pas grave et qu’on allait se remettre de tout ça. On était fait l’un pour l’autre j’en étais persuadé à présent. J’étais son avenir et je ferais tout pour l’être. Lui faire redécouvrir le bonheur et l’amour afin qu’elle oublie cette période sombre qui lui était arrivé. Peu importe combien de temps cela prendrait je ferais au mieux pour toujours, car elle était la seule que je voulais et qui avait su faire la différence. Celle qui m’avait ouvert les yeux sur ce qu’est le véritable bonheur.

Je voyais bien qu’elle s’en voulait d’avoir réagit de la sorte alors je prenais sur moi, c’est ce qu’il y avait de mieux à faire. Ce n’était pas le moment de lui faire des reproches. Elle avait vécu une expérience horrible et je n’avais aucun droit de lui tenir rigueur vis-à-vis de ça. Certes moi aussi j’avais vécu quelque chose d’horrible, mais ce n’était rien comparé à ce qu’elle avait du subir. Il l’avait gardé durant un mois, alors que moi j’avais fini au bord de la mort après notre combat. Ce n’était pas comparable. Chacun avait eu son lot de misère, mais elle ça avait été bien plus long. La perte d’un œil n’était rien par rapport à la perte qu’elle avait subit elle. Même elle, elle ne devait plus se reconnaître non plus.

Durant un long moment, je retins mon souffle tandis qu’elle me regardait de nouveau et me voyait tendre les bras. Je ne sais pas ce qu’elle se disait, mais elle finit par se mettre en mouvement et détourner le lit jusqu’à se mettre face à moi. Je ne savais pas si c’était bon signe, mais ça en avait tout l’air en tout cas. Quand elle esquissa un mince sourire mon cœur loupa un battement. J’avais réussi, j’avais gagné le droit de revoir son sourire même s’il fut bref et loin du sublime et rayonnant qu’elle me donnait c’était déjà ça. C’était une petite victoire et j’étais vraiment heureux.

Elle finit par m’enlacer tendrement et je la laissais prendre place sa tête dans mon torse. Sentir son corps contre moi après toutes ses semaines me faisait un bien fou. J’en oubliais même sa réaction de tantôt, car vu celle de maintenant elle n’avait jamais voulu faire ça. Cela avait été un simple réflexe dû à son tortionnaire. Elle s’excusa une fois de plus et je lui caressais la joue essayant de sécher ses larmes qui continuaient inlassablement de couler. Je souris quand elle vint coller ses lèvres contre les miennes. Cela aussi ça m’avait manqué. J’avais l’impression de recommencer à vivre après le moment où je l’avais quitté pour rejoindre le roi. Elle était ma bouffée d’air et j’étais en train de fondre une nouvelle fois pour elle.

Elle finit par décoller ses lèvres et apporta sa main jusqu’à mon bandage. Je voyais bien son air désolé. Elle n’était pas dégoûtée seulement triste de ce qu’il m’était arrivé et je savais qu’elle s’en voulait aussi pour ça, parce que c’était Elsa. Mais perdre mon œil ce n’avait été rien par rapport à la disparition de la femme que j’aimais. J’avais vite appris à vivre avec. Mon champ de vision était certes diminué, mais je m’en accommodais, je n’avais pas vraiment le choix. Et du moment que je pouvais toujours voir son sourire cela me convenait parfaitement.

Je t’aime aussi mon amour. Tu m’as tant manqué. J’ai cru t’avoir perdu. Je suis soulagé que tu sois vivante. On s’en remettra crois moi, on arrivera à remonter cette fichue pente. Je suis là enfin pour le moment. Je vais devoir te quitter durant un temps, je n’ai pas le choix...

Je soupire essayant de mettre mes idées dans le bon ordre.

L’ordre des gardiens sait que tu es de retour et me mette la faute sur le dos ce qui est complètement justifié. Si je ne fais pas ce qu’il faut je vais devoir abandonner mon rôle à tes côtés et c’est hors de question. Je veux être celui qui sera chargé de ta protection. Alors je vais devoir aller chercher des reliques anciennes afin de me remettre à niveau.

J’étais heureux de voir qu’après tout elle avait fini par laisse sa peur et ses angoisses de côté afin de me rejoindre. Depuis qu’on se connaissait l’un comme l’autre était bien dans les bras de l’autre. C’était là qu’était notre place. Le fait qu’elle ne veuille pas venir dans mes bras, m’avait chamboulé, mais elle ne devait pas le savoir, jamais. Elle s’en voudrait trop sinon. Ce n’était pas la peine de rajouter la culpabilité à tout ce poids qu’elle portait déjà sur les épaules. Surtout qu’elle se sentait déjà assez coupable parce qu’elle était parti combattre Sly alors je n’avais pas besoin de rajouter encore une couche à son mal être qui était bien là.

Je ne savais pas si elle pensait pouvoir me parler un jour de tout ceci. Peut-être dans plusieurs années quand la douleur se ferait moins présente, peut-être qu’elle m’en parlerait. Je ne pouvais pas imaginer ce qu’elle avait vécu, mais je ferais ce qu’il faut pour qu’elle retrouve sa vie d’avant. Qu’elle me le dise ou non n’avait pas d’importance du moment qu’elle me considérait encore et toujours comme la personne la plus importante pour elle. Tant qu’elle me ferait confiance, je pourrais être optimiste et donner le meilleur de moi-même pour elle. Et même si elle en arrivait à perdre son amour pour moi, je continuerais à veiller sur elle, parce que mon amour pour elle ne s’éteindrait jamais.

Le fait qu’elle me donnait un sourire malgré son état était déjà une bonne chose en soi. Je ne pensais pas qu’il était possible d’en avoir un si tôt. Alors j’étais assez optimiste sur le fait qu’elle réussirait à passer cette étape. Elsa était une femme forte alors elle y arriverait. Je savais qu’elle en était capable. Cela mettrait sûrement du temps, mais elle y arriverait avec succès, car on avait encore énormément de choses à vivre ensemble. Après tout ces quelques rendez-vous ensemble étaient loin d’être suffisant. Je ne voulais pas me contenter de si peu alors que je pouvais avoir bien plus. Surtout que je voulais officialiser tout ça, donc une fois rentré, on pourrait enfin se voir autant qu’on voudrait et n’importe quand peu importe l’avis des gens autour.

Elle avait droit au bonheur plus que quiconque et il était hors de question que je laisse les autres casser son bonheur une fois de plus. Sly l’avait déjà fait et ça avait fait pas mal de dégâts je ne referais pas la même erreur. Je lui donnerais ce qu’elle voulait plus que tout, une vie normale et donc cela amenait une relation normale et non pas cachée. Et donc je devais donc partir pour son bien, pour son bonheur. Pour elle je devais partir malgré le fait que ma seule envie était de rester à ses côtés. Malgré le moment infernal qu’elle passait, malgré le fait qu’on s’était à peine retrouvée, je devais partir. Il le fallait même si elle ne le comprenait pas. Mon cœur me disait que c’était la bonne chose à faire. En espérant qu’elle me pardonnerait.

Me rejeter la faute était juste. Cela devait se passer comme ça. Si je voulais rester auprès d’elle je devais être capable de la protéger de tout et même de Sly. Je devais m’endurcir et acquérir de nouvelles capacités, de nouveaux pouvoirs. Je devais quitter l’amour de ma vie, celle qui était brisée de toute part pour mieux la protéger. C’était injuste, mais c’était comme ça, je devais la laisser quelques temps et rien ne pourrait me faire changer d’avis. Même si la voir pleurer comme elle était en train de le faire me brisait à petit feu, il était important que je fasse comme ça. Sa vie était la chose la plus importante pour moi et s’il se reproduisait quelque chose comme ça je ne pourrais jamais plus vivre en me regardant en face.

Je voyais bien que l’idée était loin de lui plaire, ses larmes étaient à deux doigts de coulées et elle se sentait encore coupable. On me rejetait la faute dessus et pour elle c’était à cause d’elle alors que non. Mais comme elle était aussi bornée que moi, elle n’entendrait pas raison à ce propos. Je savais très bien qu’elle ne désirait pas tout ça, mais je n’avais pas le choix, je ne pouvais pas faire autrement. Et l’emmener avec moi était proscrit, je ne voulais pas qu’elle court d’autres dangers alors qu’elle avait besoin de repos. Il fallait qu’elle me laisse partir pour que je revienne le plus vite possible. Elle me prit même les mains comme si c’était la chose à faire pour ne pas que je parte. Cela me fendait le cœur de la voir aussi dévastée. Je lui caressais tendrement la joue séchant ses larmes.

Ce n’est pas de ta faute mon ange, tu n’as rien fait de mal. C’est moi le fautif…

Je n’eus pas l’occasion d’en dire plus elle était déjà contre moi reprenant la parole et me disant qu’elle ne voulait plus être seule, qu’elle avait besoin de moi. C’était de plus en plus dur pour moi. Pourtant je devais réussir à la calmer, car sa tristesse était en train de prendre le pas sur le reste et elle perdait le contrôle à tel point que son pouvoir commençait à surgir sans qu’elle ne s’en aperçoive. Je posais mes mains sur ses épaules afin de lui parler sérieusement.

Elsa, calme toi, tu es triste et je le sais cette situation ne me plait pas plus qu’à toi. Je t’aime et la seule chose que je veux c’est être à tes côtés mon amour. Mais je dois le faire, car je veux rester à tes côtés et aussi parce que si je reste avec mes capacités actuelles tu n’es pas à l’abri qu’il se repasse ce qu’il s’est passé. Et il est hors de question que je re permette une chose pareille. Je vais donc partir pour devenir plus fort que jamais. Afin de pouvoir te protéger contre tout et je reviendrais très vite mon ange. Une fois de retour je te promets une chose. On ne se cachera plus. On vivra notre relation au grand jour peu importe ce que les gens en pense. S’il te plaît comprends moi, durant tout ce mois je me suis senti impuissant et j’ai cru ne jamais pouvoir te revoir pourtant tu es là. J’ai besoin de faire en sorte que tu ne seras plus jamais en danger avec moi.

Je savais qu’en lui disant que je partais c’est comme si je venais de lancer une bombe au milieu d’une foule, mais malheureusement je n’avais pas le choix et de toute façon je me devais de le faire aussi pour moi et pour elle. Je voulais pouvoir rester à ses côtés et assurer sa protection moi-même pour être sûr qu’elle ne risque rien. Comme elle avait dégusté à cause de Sly et de mon impuissance je devais remédier à ça rapidement et le quartier général ne me donnait pas le choix si je voulais continuer à être son gardien. Alors même si ça allait lui faire mal je me devais de le faire. Surtout qu’elle ne serait pas la seule à souffrir de cette séparation. Devoir la laisser alors qu’elle venait à peine de se réveiller me rongeait de l’intérieur. J’aurais voulu être la pour la rassurer et l’aider à se remettre de cette épreuve, mais je ne pouvais pas. Pas quand notre avenir à tous les deux était en jeu.

Ce n’était pas chose facile que de devoir lui faire accepter la situation. Surtout que ces pouvoirs revenaient peu à peu à la charge incontrôlable montrant à quel point les émotions se mélangeaient dans son esprit. Pourtant je pense que j’étais le seul à l’heure actuel à pouvoir lui faire entendre raison afin qu’elle comprenne que cette séparation était nécessaire pour avoir un bonheur ensuite durable et certain. Je savais qu’elle aurait du mal car je ressentirais le même manque qu’elle en partant, mais je la connaissais mieux que quiconque et malgré ce qu’elle avait traversé Elsa était la personne la plus forte que je connaissais. Je savais qu’elle réussirait à se relever.

Si l’on survivait à cette nouvelle séparation ce que je pensais évident, notre relation serait absolue et rien ne pourrait plus jamais nous séparer je le sentais. Je ne serais d’ailleurs pas surpris qu’elle arrive en plein milieu de mon périple requinqué avec sa détermination de ne plus vouloir m’attendre. Venant me chercher carrément pour rentrer. A cette vision j’eus un sourire amusé, sûr qu’elle ferait un truc dans le genre vu comme je la connaissais. Surtout que l’ancienne Elsa était toujours là quelque part, il fallait juste qu’elle se réveille. Malgré la peur et l’angoisse que Sly avait fait naître sa force et son esprit aventureux était toujours là et quand elle s’en souviendrait elle serait enfin guérie et passerait à autre chose. On pourrait vivre de nouveau pleinement notre relation et cette fois aux yeux de tous comme je le lui fis comprendre. Jouer à cache-cache était terminé je voulais qu’elle soit heureuse et nous montrer aux yeux des autres était l’un des cap à franchir pour atteindre cet objectif.

Cela parut la calmer et même la surprendre avant de me donner son consentement en m’embrassant. Je souriais heureux qu’elle comprenne. Il fallait vraiment qu’elle appréhende bien le fait que je la quittais avec aucun plaisir. Bien au contraire  j’étais tout aussi heureux qu’elle de l’avoir retrouvé, mais dans un sens j’aurais préféré qu’elle dorme durant ma quête ou même mon départ cela aurait été moins douloureux. Maintenant que j’avais retrouvé ses bras, ses caresses et ses baisers la séparation serait bien plus dur que n’importe quelle mission de haut rang.

Je veux que tu sois heureuse Elsa cela fait trop longtemps que tu te caches et sans m’en rendre compte je t’ai remise dans la situation que tu as vécu dans ton enfance. On ne peut plus continuer à sa cacher. Tu veux une relation normale et nous l’aurons qu’importe ce que les gens en pense je m’en contrefiche. Et les gardiens savent parfaitement pour nous deux on va dire que je n’ai pas arrêté de m’enfuir du château afin de partir à ta recherche alors que j’étais à moitié mort. Donc s’ils n’ont pas compris c’est qu’ils sont cons. Je pense qu’ils ne trouveront pas mieux que moi comme gardien, parce que je suis celui qui serait prêt à tout pour toi, ils ne peuvent pas m’enlever mon poste à part si je ne fais rien pour gagner en force. Pour ce qui est de la quête je dois trouver trois anciennes reliques disséminés dans les mondes. Chacune me donnera des pouvoirs spéciaux, mais je ne sais pas encore lesquels. On verra bien.

Elle s’installa sur le lit m’entraînant avec elle et finit par me prendre les mains une nouvelle détermination dans son regard. Je souris à ses mots et j’allais répliquer quand elle me tandis le bracelet que je croyais avoir perdu à tout jamais. Le premier cadeau qu’elle m’avait offert et mon bien le plus précieux. Elle me l’accrocha de nouveau au poignet et je sentais la dernière partie manquante de mon être revenir à moi. Cet objet était très important pour moi et avait une valeur sentimentale vraiment précieuse. J’étais heureux de l’avoir retrouver. Que ce fut la chose qui avait réussit à faire tenir Elsa durant ce long mois de calvaire.

Je la pris dans mes bras lui murmurant des paroles rassurantes.

Merci mon amour de bien vouloir me laisser partir. Je te promets de revenir au plus vite te retrouver. Et envois tout tes prétendants bouler, car je suis le seul capable de te rendre heureuse. Il est hors de question que ce soit quelqu’un d’autre que moi qui le fasse. Je te promets aussi d’être prudents et de ne rien faire d’inconsidéré. Je resterais avec toi autant de temps qu’il faudra pour que tu t’endormes mon amour. Tu as besoin de sommeil, ma douce. Repose toi mes bras te protégeront durant ton sommeil.