Une énorme masse d’eau qui me tombe dessus me trempant jusqu’aux os et me faisant légèrement grincer des dents sentant une légère douleur à mon bras bander à la va-vite. Mon pied complètement englué dans la boue et autour de moi des arbres, des arbres et des arbres.
Comment j’ai atterrie ici ? Au milieu de cette jungle perdue au milieu de nulle part ? Ma foi c’est une excellente question.

Comme à l’accoutumer, j’avais reçu une mission venant de l'administration. Cette fois ci je devais aller voir les belles collines du Pérou. Des traces de sans cœur avait été remarqué, en revanche impossible de déterminer si l’ennemie était dangereux ou non alors on m’avait envoyé pour vérifier tout cela.
Tout avait bien commencé. Je m’étais assuré qu’aucun danger ne planait sur St-Pétersbourg et avait ensuite pris un vaisseau gumi pour me rendre dans le monde de l’empereur Kusco. Un homme plutôt égoïste mais qui essayait de changer aux dernières rumeurs. Enfin bon je n’allais pas le rencontrer mais faire un tour incognito pour nettoyer la zone donc égoïste ou non, grand, petit, gentil ou pas cela n’avait pas trop d’importance pour moi.
J’avais traversé le portail et cherchais donc un endroit adéquate pour atterrir le plus près de la zone où les sans cœurs avaient été signalé. Malheureusement cela ne c’était pas du tout passé comme cela. Après avoir survolé quelques minutes les grandes collines verdoyantes où broutaient tranquillement quelques Lamas, un grand fracas retentis et avant que je ne puisse comprendre ce qui m’arrivait mon vaisseau Gumi tomba en pic droit sur la jungle. Les lianes retinrent le vaisseau mais je n’eu pas cette chance et fut éjecté sans délicatesse hors du vaisseau.

Il me fallut quelques minutes pour me remettre de la chute. En essayant de me relever je sentis une douleur à mon bras. Je remarquais le pourquoi très rapidement. Un morceau de verre était planté dedans, surement lorsque j’avais volé hors du vaisseau. Je soupirais et m’entrepris de l’enlever et de faire un bandage improvisé avec ce que j’avais sous la main. Je regardais ensuite en l’air pour voir que mon vaisseau était bien coincé suspendu dans les lianes et une fumée qui voulait dire « rêve je ne redémarrerais pas » sortait du moteur.
Je soupirais encore plus et regardais où j’avais atterri. Des plantes bizarres, des arbres partout, des yeux qui vous fixent dans quelques recoins sombres, la bonne vieille jungle pas accueillante en somme.

J’avais donc commencé mon périple pour passer à travers toute cette végétation pour essayer de sortir de là et voir ensuite ce que je pourrais faire. Les heures passèrent rapidement et ma patience s’envola  au bout de la troisième toile d’araignée dans mon visage et la sixième feuille rempli d’eau qui vous tombe dessus. Voilà donc comment je me retrouvais ainsi mon pied complètement coincé dans la boue et mes habits trempés.
Bon il fallait déjà que je me dégage de là. Je saisis une branche non loin et tira de tout mes force ma jambe hors de cette masse boueuse. Je n’avais cependant pas calculé que mon pied allait être libéré d’un coup. Perdant l’équilibre je tombais en arrière et comme j’étais très chanceux depuis le début de cette journée il faillait que je tombe sur une pente que je dévalais en roulis-bouli pour finir par être stoppé net par ce que je pensais tout d’abord un arbre et m’aperçut rapidement que ce n’était pas le cas. Je venais d’atterrir sur un homme en chair et en os. Celui-ci comme moi n’avais surement pas du comprendre ce qui lui arrivé et je l’avais percuté sans ménagement dans ma chute.
Enervé par toutes mes mésaventures, le petit allait en prendre plein sa tronche. Je me relevais péniblement et le fixais

« Qu’est ce que vous faite là vous ! Vous ne voyez pas que vous gêné ! »

La jungle... Définitivement pas un lieu pour moi !!!
Trop sale , trop boueux , trop d'insecte , trop perdu... C'en était trop pour moi !

Mais quelle idée j'ai eu de rester ici en sortant du portail moi... Et bien sûr , Light en avait fait qu'à sa tête et maintenant c'est bibi qui devait le chercher dans cette masse végétale grouillante de... vie ! Raaah , c'est bien la dernière fois que je reste dans un monde pareil !!!

D'ailleurs , en parlant de monde , j'avais atterrit où exactement ? Plusieurs heures de marches - ou plutôt plusieurs heures à essayer de marcher - et je n'avais toujours pas eu le moindre indice sur le lieux que je visitais à part qu'il y avait vraiment beaucoup mais alors vraiment beaucoup trop d'arbre ! Surtout des arbres qui se ressemblaient tous comme des foutus jumeaux...
Et même pas de place pour jouer tranquillement de la musique... Comme si j'en avais le temps !

"Light , si aucun être pourri de lumière ne t'a attrapé avant , c'est moi qui te ferait ta fête personnellement !!!" Ai-je crié en invectivant gratuitement le sans-cœur qui ne l'entendrait sans doute jamais... A moins qu'il soit guère loin en train de se moquer littéralement de moi ? Ouais non : pas assez malin pour faire une telle chose.
Sans doute cette zone était infecté par certains de ces cousins , ça expliquerais ça soudaine envie de prendre du large... Perspective plutôt intéressante car si il y a sans-cœur , il y a cœur et donc un potentielle publique !
Plus qu'à les retrouver dans ce lieu... Ouais bon je sens que je vais y passer l'éternité !!!

Entièrement plongé dans mes réflexions , je ne me rendit pas compte du grand charivari qui se passait dans mon dos avant qu'un choc brutal ne me fasse chuter vers l'avant .
Les yeux clos , la tête qui tournait légèrement à cause du choc et les mains profondément enfoncé dans la boue , j'entendis une voix des plus "amicales" parlé dans mon dos :

- Qu’est ce que vous faite là vous ! Vous ne voyez pas que vous gêné !

Alors ça , c'était la meilleur... Ce monde allait me le payer !!!

Je me releva , péniblement , constatant avec fureur que ma tenue ainsi que mes mains était désormais couvert de boue... Il allait me le payer celui là !

- C'est vous qui dites ça ??? balançais-je sans regarder derrière moi , C'est vous qui venez de me rentrer dedans , espèce de singe !!!

- C'est vous qui dites ça ??? C'est vous qui venez de me rentrer dedans , espèce de singe !!!

Le jeune homme avait atterri dans la boue est en était maintenant grandement recouvert. Si je n’étais pas aussi énervé je dois dire que je l’aurais plein. En réalité il fallait avouer que lui comme moi n’étions pas dans un état très fameux.
Ce qui n’arrangeas pas mon humeur et qu’il osait me traiter de singe le dos tourné. Je le saisis donc pour qu’il me fasse face et le tins au col !

« Moi un singe ? Si vous n’étiez pas rentré dans ma trajectoire rien de cela ne serait arrivé ! »

Je le lâchais sans ménagement. Ce la ne servait à rien que je perde mon temps ici avec cet homme couvert de boue, j’avais mieux à faire comme sortir de cette forêt.
Je fis donc volte face et m’entrepris à trouver une issue. Je m’enfonçais dans la forêt, après avoir pris une dizaine de branche dans la tête je décidais de sortir les grands moyens et dégainais mon épée.
Avançant lentement je donnais des grands coups d’épée pour me libérer un passage. Rencontrant tout à coup une résistance je vis que la route était bloquée par une grande masse rocheuse.
Je soupirais, bon pas par là. J’allais devoir faire demi-tour et retournais à mon point de départ. J’espérais que le jeune homme était parti, je n’avais pas envi de le revoir. Mon espoir fut de courte durée car il n’avait pas bougé.
Je sorti de la masse de végétation où j’étais rentré et m’apprêtais à tenter un autre chemin tout en ignorant l’autre individu quand je perçus un mouvement derrière le jeune homme qui semblais essayé de se débarrasser de la boue qu’il avait sur lui.

« Baisse-toi ! »

J’arrivais juste à tant pour tuer une grosse panthère noire. Je tournais alors la tête dans la direction d’où elle venait et vit plein de yeux jaune.

« Oh non… »

Je saisis le bras du « boueux » et courus

« Vite ! Par là »

Les prédateurs à nos trousses je tentais de passer dans toute cette masse végétale ! Ne pouvant pas trop ralentir l’allure je me prenais des branches, des feuilles et plein d’autre chose qui me fouettais le visage. Nos poursuivant avaient plus de facilité et commençaient à gagner du terrain. Je vis un endroit un peu plus lumineux au loin au travers de toute cette masse végétale, peut-être la sortie ?
Encore quelques mètres. Hors d’haleine, le visage plein de griffure je me stoppais alors net. Ce n’était pas la sortie mais un précipice avec une rivière au fond et au centre un pont qui ne m’inspirais pas trop confiance.

«Heu je suis le seul à pas avoir confiance en ce pont ? »

Je regardais le jeune homme que j’avais tiré avec moi, si nous devions risquez de traverser ce pont autant que je ne sois pas le seul responsable s’il arrivait quelque chose.

Un être infâme... abject même !!!
Comment pouvait il se permettre de poser ses mains sur moi ? Sur Ma tenue ?! Il mériterait une bonne correction... mais je n'y gagnerais sans doute pas un rond , surtout qu'il partait déjà après m'avoir invectivé : on lui avait appris la politesse à celui là ? Même Barbossa savait se montré plus poli et "aimable" envers ses prisonniers.

- Ce chien va me le payer si il repasse ici... Bon , comment faire pour m'essuyer avec ce qu'il y a ici ? Et , surtout , où est passé ce maudit Light ?!

Je m'essuyais tant bien que mal - plus en mal qu'en bien d'ailleurs - tandis que l'autre , qui ne me donnait aucune raison d'être enchanté de son retour , passait à côté de moi en m'ignorant... Tant mieux : je n'allais pas me salir davantage alors que je ne pouvais même pas gagner un rond de son cadavre ! Par contre... J'avais cette sale impression d'être observé , et pas que par l'autre pauvre type !

- Baisse-toi !

- Hein ? Tu me baragouines quoi , pauvre type ?

Il bondit alors d'un coup !
J'avais pris une posture défensive - bien que le combat au corps à corps n'était pas ma spécialité - mais il visait carrément derrière moi une grosse bestiole au allure féline... Sans doute une panthère vue la couleur . L'odeur de sang me fit sourire et , lorsque je vit les divers yeux jaunâtre nous admirer non loin , j'avais déjà l'envie subite de jouer un petit concert...
Enfin , ça aurait été bien si ce fichu enquiquineur ne m'embarquait avec lui en me trainant par l'épaule. Non mais il se prenait pour qui , le saint Mickey ???

Le pire c'était les branches... Si je jubilais à chaque fois que je l'entendais pester contre celle qui venait fouetter son visage , je perdais très vite mon sourire quand ces mêmes branches venait me "caresser" l'arrière du crâne... Journée pourri et elle ne faisait pourtant que commencé !

Enfin sorti de la jungle , on était pas pour autant sorti de la galère... Et ça ne me rassurait pas de me trouver toujours avec ce type ! En plus , c'est moi où il puait la lumière ?!

- Heu je suis le seul à pas avoir confiance en ce pont

Je le regardais vaguement , tapotant ma tenue pour retirer la poussière accumulé , puis je jetais un coup d’œil au fameux pont. Craquelé , une grosse chute en bas et pas de grande chance qu'il supporte notre poids... Joyeux tout ça ! Les grognements qui résonnaient derrière moi me firent soupirer.

- Entre une chute vertigineuse et une bonne grosse armée de carnivores , tu choisirais quoi ? Pour ma part , ce serait plutôt la chute : au moins en bas , y a de l'eau et pas des crocs !

Je commençais donc à avancer en direction de ce maudit pont , me doutant d'avance que ça ne serait pas une partie de plaisir... Mais j'espérais que ce type me foute la paix : j'ai toujours préféré être seul... avec mon pognon !

J’entendis que le jeune homme qui m’accompagnait était toujours concentré à dépoussiérer ses habits. J’allais lui dire qu’il avait d’autre chose à faire quand une horde de prédateur te poursuivait mais fort heureusement pour lui je n’eus pas le temps

Entre une chute vertigineuse et une bonne grosse armée de carnivores, tu choisirais quoi ? Pour ma part, ce serait plutôt la chute : au moins en bas , y a de l'eau et pas des crocs !

Il faut avouer que son point de vue était intéressant même si je doutais que la chute nous donnait plus de chance de survie. Vu la hauteur, tomber reviendrait à s’écraser sur de la pierre et même si l’on survivait au plat de la mort, le courant était beaucoup trop fort, on s’épuiserait rapidement à essayer de rester à la surface.
Entendant les bruits de course et de grognement je suivie le jeune homme en direction du pont.
A son passage je voyais déjà le pont se balancer sans ménagement et l’entendais craquer de tous les côtés. Je soupirais et marmonnais pour moi-même.

« Je déteste cette jungle… »

Sans vraiment beaucoup de motivation et n’ayant guère le choix je suivis ce compagnon d’un jour. Le pont tangua de plus en plus. Et les craquements se firent plus intenses. Je ne continuais pas. A deux sur ce pont cela allait être compliqué. Il était beaucoup trop fragile. Les cordes ou les planches ne tiendraient pas.

« Dépêche-toi de passer ! Ce pont ne supporterait pas deux personne en même temps »

Les panthères se rapprochais et je n’avais pas vraiment envie de finir mangé. Je pourrais me battre bien sûr mais ayant déjà combattue un Dark-hide, je savais que tout ce qui rentre dans la rubrique félin donne du fil à retordre. Vitesse, souplesse, agilité souvent accompagné de crocs et de griffes acérées, ce n’était pas des ennemis à sous-estimer. De plus ce n’était pas un qui nous poursuivait mais toute une meute. Je n’avais pas l’intension d’user mon énergie dans une bataille inutile surtout qu’on n’était pas près de sortir de cette forêt.

Un craquement plus fort me fit faire volte face. Et merde ! Ils étaient déjà là. Un rapide coup d’œil au pont me montrais que l’autre débile n’avais pas encore fini. Je reculais et mis un pied sur le pont. Une panthère sauta alors sur moi. Me tenant aux cordes du pont, je lui assenais un coup de pied brutal. Avec un jappement de douleur elle tomba par terre. Les autres s’arrêtèrent me jaugeant plus prudemment, cherchant l’instant propice pour attaquer. Je continuais tout doucement mon chemin. Posant mon pied sur la deuxième planche suivit d’un autre craquement, je reculais prudemment.

Ce fut visiblement le signal et une autre panthère me sauta à la gorge. Attrapant sa tête pour éviter que ses crocs me tranchent la jugulaire, je basculais sur le dos. Rude épreuve pour les planches du pont. J’espérais qu’elle allait tenir le coup. Essayant tant bien que mal de tenir à distance les crocs de l’animal loin de ma tête, je mis mon genou sous le flanc de l’animal et le balançais dans le vide. Je lançais ensuite une boule de feu vers le reste des prédateurs me laissant ainsi le temps de me relever. Je commençais à courir mais ces félins étaient coriaces. Je vis l’un d’entre eux commencer à prendre son élan. Pas le choix.

« Accroche-toi à ce que tu peux »

Je dégainais mon épée et coupais la corde. Le pont était fragile ce fut comme couper dans du beurre. N’étant plus soutenu, le pont tomba dans le vide. M’accrochant à la corde je vis les panthères tombaient désespérément dans le ravin sans pouvoir s’accrocher à quelque chose. Le pont continua sa chute et comme il était toujours accrocher d’un coté s’écrasa contre la falaise.

« Ça va toujours vivant ? »

J’avais coupé la corde rapidement, j’espérais que le jeune home avait eu le temps de s’accrocher à quelque chose. Pour ma part je tenais fermement les cordes, mais mon corps balançait dans le vide. Il fallait que je remonte vite car elles n’allaient surement pas tenir très longtemps.

Quelle situation ennuyante...

Ce type était une vraie plaie , avec ses murmures lassants : n'avait il pas le cran de me parler directement au lieu de chuchoter dans mon dos ? Bah , ce n'étais pas comme si ça m'intéressait vraiment en faite mais c'était insupportable !
Et ce pont était loin de baisser la tension actuelle : chacun de mes pas soulevait la lourde poussière qui c'était déposé sur le bois usé -preuve que peu de gens étaient asse fous pour passez par ici - et chaque fois que mon pied se posait , le grincement qu’émettais les planches vrillait mes tympans à m'en donner la nausée... Je n'espérais que deux choses sur le coup : me débarrasser du type encombrant et une bonne musique !

- Dépêche-toi de passer ! Ce pont ne supporterait pas deux personne en même temps

- Je le sais très bien alors tais toi : ta voix me fatigue !

J'avais répondu de manière trop impulsive à mon gout mais là , il m'avais vraiment ennuyé . Me prenait il pour un débile profond ? Je m'étais bien rendu compte que le pont n'attendrais sans doute pas qu'on le traverse pour rendre l'âme mais c'est pas comme si on avait le choix !
J'aurais bien foudroyé nos "poursuivants" mais quelques choses en moi m'intimait de garder le secret sur ma vraie nature car , dans le fond , je ne connaissais pas grand chose de l'épéiste qui me servait de "compagnon" d'infortune... Quelle misère cette journée !

Un son , semblable à celui que ferait un prédateur juste avant de sauter sur sa proie , effleura mes oreilles mais il était assez éloigné... Aucun doute : l'autre type était pris pour cible !
Je souris légèrement , amusé en imaginant son corps lacéré par les griffes des panthères tandis que son cri d'agonie parviendrait à mes oreilles en m'inspirant sans doute les notes d'une prochaines mélodie , tout en poussant un profond soupir de soulagement : j'allais enfin être tranquille...

Il luttais comme un diable , je devais bien reconnaitre qu'il était courageux... Deux panthère l'ont attaqué , vue les bruits que j'ai pu capter , et l'avait même forcé à reculer sur le pont mais rien de plus : soit elles n'étaient pas des adversaires assez puissants pour m'en débarrassez soit c'était lui qui était plus fort que ce que je pensais.
Cependant , je devenais aussi inquiet : si son combat se poursuivait ainsi , le pont n'allait pas le supporter et je commençait même à me demander sérieusement si j'aurais le temps de passez ! Bon , un simple portail me mettrais tranquille mais... non , c'était trop risqué de dévoiler ma nature obscure tant qu'il était en vie !

Le crépitement des flammes dans mon dos acheva de me convaincre : ce type était plus redoutable que les panthères ! Dommage... Plus qu'à espérer qu'elle le tienne occupé assez longtemps pour que je puisse disparaître de son champs de vision !

- Accroche-toi à ce que tu peux

- Qu'est ce que tu vas fout...

La fin de ma phrase disparut dans ma gorge tandis que je sentais le sol se dérobé sous pieds et mon corps commencé à chuter... J'étais pourtant pas loin du bout , une ou deux minute de plus et j'étais tranquille mais c'était trop tard.

Ce fut juste , trop juste à mon gout , mais j'avais pu m'accrocher de toute mes forces à l'une des planches qui ne se brisa pas quand ma face rencontre le roc de la falaise. Pour une fois que j'avais plus ou moins de la chance... Ce type allait vraiment m'entendre si il avait survécu !

Je grimpa au plus vite le peu que j'avais à faire pour enfin atteindre le sommet... Essoufflée et le nez légèrement en sang , je regarda l'autre s'accrocher , sans doute avec l'énergie du désespoir , à la corde qui pendait lamentablement.
Il n'était pas trop loin mais semblait tellement fatigué que je n'étais pas sûr qu'il est la force de grimper... Je regardais à ma droite , là où se trouvais le bout de la corde encore attaché à ce qui avait survécu et resta un instant pensif.
Je pouvais certainement l'aidé à rejoindre les planches survivantes si je le hissais avec ce que j'avais sous les yeux mais... Avais je vraiment envie de faire ça ? Après tout , il ne m'avais apporté que des ennuis et je serais enfin seul sans son empoisonnante compagnie...

Cependant , vue sous un autre angle , l'idée me paraissait soudainement géniale : une dette , il aurait une dette envers moi si je faisais ça ! En plus de cela , j'avais une légère chance qu'il n'essaye pas d'en savoir trop sur moi ce qui était mon but dans le fond... Enfin , la dernière idée qui me fit accepter ce plan était simple : si je le laissais mourir ici , il y avait des risques qu'on le retrouve et qu'on trouve des traces de mon passages aussi ce qui était trop risqué à mon gout !

Je pris la corde à pleine main et me mit à le tirer vers le haut. Mes solides muscles d'ancien pirate se contractèrent sans peine et cela me rappela même les nombreuses fois où j'avais du faire pareil sur le navire de Jack... C'était presque une belle époque mine de rien !

Le temps me sembla long avant que j'arrive enfin à le remonter , épuisé mais sain et sauf à ce que je pouvais voir , alors que ça ne dura pas plus de cinq minute et heureusement en un sens : il n'aurait sans doute pas tenu si ça avait duré plus longtemps dans l'état où il était !

- Alors , tu es pas mourru , l'épéiste ?

Bien que concentré sur ma propre situation, essayant de tenir accroché aux cordes usées du pont je vis que le jeune homme avait réussi à s’accrocher à une planche. Bon j’avais ma réponse, il était vivant.
Je soupirais, décidément cette journée était vraiment merdique.

Je vis mon compagnon d’un jour remontait difficilement et disparaitre derrière la falaise. Du moins de mon angle de vision. Là où j’étais je ne pouvais pas voir s’il avait fui me laissant là suspendu dans le vide ou s’il avait l’intention de m’aider. N’ayant pas le temps de faire des prévisions car mes muscles commençaient à faiblir, je commençais à essayer de remonter à la corde. Chaque mouvement me demandait beaucoup d’efforts à mes muscles. En situation normale je n’aurais pas eu autant de difficulté, sans dire bien sûr que je l’aurais fait les doigts dans le nez mais entre le crash de mon vaisseau suivi des panthères, je n’étais pas vraiment au meilleur de ma forme. Mes muscles tremblaient de plus en plus. A ce rythme je n’allais jamais y arriver. Des ailes seraient vraiment la bienvenue, là, tout de suite.

Désespéré, je sentis alors la corde bouger. Finalement le jeune homme n’avait pas fui et avait bien daigné m’aider. Il ne nécessita pas plus de 5 min pour que j’arrive enfin à me hisser au sommet même si cela me parut tout de même une éternité.

- Alors, tu es pas mourru , l'épéiste ?

Reprenans mon souffle, je fus piqué par sa remarque mais n’eu pas assez d’air pour lui répondre. Le jeune homme paraissait également fatigué, son nez paraissait avoir été touché, surement pendant la chute du pont. Je fus quand même impressionné par sa force. Hisser un homme qui pendait dans le vide nécessitait pas mal de muscles, pourtant à première vu il ne me paraissait pas vraiment impressionnant.

« Tu en as mis du temps. Tu regardais les lamas ou quoi ? »

Et oui il n’y avait pas de raison que mon humeur ce soit arrangé avec tout ça.
Je regardais un peu les alentours. Derrière nous le ravin et le pont en ruine. Les quelques panthères qui n’avaient pas encore mis les pieds sur le pont nous regardaient les yeux pleins de convoitise, mais leurs grognements de frustration montraient bien que le vide qui nous séparait été une barrière infranchissable. Soulagé de ne plus avoir ces félins à nos trousses, j’observais plus en détail les collines qui nous faisaient face. Il fallait avouer que la luminosité matinale offrait un paysage magnifique. Au moins on était débarrassé de la forêt, du moins pour un certain temps car celle-ci réapparaissait au loin derrière les collines. Heureusement on avait encore pas mal de temps devant nous pour retrouver notre chemin, mais il fallait que je commence à penser à une solution de secours au cas où nous aurions à passer la nuit ici. Un lama s’approchait de moi et commençais à manger mon manteau.

« Tsss dégage ! »

Je lui donnais un coup de pied. Vexait, celui-ci m’arrosa d’un jet de salive avec un grand plaisir. Dégoulinant, je me retins de lui envoyer une boule de flamme pour qu’il finisse en lama grillé. Celui-ci eut la bonne idée de fuir, tant mieux pour lui. Le lama grillé devait pas être terrible à manger de toute manière.
Je regardais de nouveau les collines, le seul moyen de visualiser où nous étions été de prendre de la hauteur.
Je regardais le jeune homme. Quelqu’un de poli lui aurait surement demandé son nom mais moi je n’avais qu’une envi c’était de sortir de cette forêt et me débarrasser de lui, pas de faire ami ami. Je ne pouvais cependant pas l’abandonner ici, après tout il venait de me sauver d’une chute mortelle.

« On ferait mieux de prendre de la hauteur pour voir où nous somme, j’espère que t’aime marcher »

Sans attendre sa réponse, je commençais à me diriger vers les collines. Celles-ci même si ce n’était pas des montagnes annonçaient tout de même une ascension assez longue.

- Tu en as mis du temps. Tu regardais les lamas ou quoi ?

Une cinglante remarque qui aurait certainement pu entacher mon humeur si je n'avais pas eu une bonne idée juste avant. Avait il ne serait ce qu'un atome de bon sens dans son crâne ? Ou était il simplement un espèce d'idiot fier comme un poux ? Potentiellement les deux....
Je m'en fichais éperdument qu'il ne me remercie point mais j'espérais tout de même qu'il aurait au moins le respect de ne pas me faire de crasse : ça m’ennuierais vraiment de devoir le tué juste après m'être embêté à le sauver !

Une bestiole à la figure répugnante - un lama si mes souvenirs ne me faisait pas faux bond - s'approcha de nous et fut accueilli avec... un certain charme dans les mots que choisi mon compagnon d'infortune improvisé :

- Tsss dégage !

Puis un coup de pied , tout à fait gratuit , fusa dans sa direction. Dire qu'on me trouve colérique et impulsif... Certes , pour un simili , je le suit fortement mais je n'étais quand même pas au niveau de cette humain... Si ?
En tout cas , j'eus enfin une bonne occasion de sourire aujourd'hui : le lama , à mon avis de caractère aussi aimable que l'autre imbécile , se vengea d'un gracieux crachat qui lui atterrit droit sur la figure . Le voir ainsi , dégoulinant du liquide répugnant que l'animal venait de lui jeter , me fit bien ricaner : une douce vengeance en un sens pour son absence totale de remerciement .
Malin comme un renard , le lama avait fui depuis longtemps et je ne pouvais que le féliciter de cette décision : le regard ardent de la victime laissait clairement deviner qu'il ne voulait pas le laisser repartir vivant...

-  On ferait mieux de prendre de la hauteur pour voir où nous somme, j’espère que t’aime marcher

- Ouais ouais... Même si je serais bien mieux seul qu'avec toi.

J'avais volontairement gardé la fin pour moi , me doutant qu'il n'avait pas du m'entendre vue qu'il avait vite pressé le pas. Je saluais intérieurement son idée , fort utile pour moi d'ailleurs : j'allais certainement pouvoir voir mon vrai compagnon... Plus qu'a espérer que cette imbécile ne s'enflamme pas pour mon petit sans-coeur...
Cependant , je gardais un détails précis en tête : nous ne savions pas , ni l'un ni l'autre , où est ce qu'on avait atterrit... Peut être que ce type le sait tiens ?

- Eh , la torche humaine , tu pourrais me dire dans quelle monde on est au faite ? Enfin , si tu le sais bien évidemment..

Je suivais sans peine son rythme , passablement ennuyé de devoir poser les pieds sur cette terre de craie poussiéreuse , en attendant patiemment sa réponse qui ne semblait définitivement pas vouloir passez le pas de ces lèvres... Même parmi les pirates les plus crasseux et les plus répugnants corsaires que j'avais pu croiser dans ma vie , je n'avais jamais vu un type aussi insupportable !

Mon compagnon me suivi sans problème. Encore une fois je fus surpris de sa résistance physique car quand on le regarder à première vue il n’impressionnait pas grand monde du moins de mon point de vue. Ayant gravi une bonne partie de la montagne mon compagnon me posa une question plus que surprenante.

- Eh , la torche humaine , tu pourrais me dire dans quelle monde on est au faite ? Enfin, si tu le sais bien évidemment..

Je me figeais quelques instants n’ayant pas vraiment apprécié le « torche humaine », mais continuais de gravir la montagne sans lui faire de remarque. A quoi bon après tout. Je ne lui répondis pas tout de suite il me fallait tout d’abord considérer la situation. De toute évidence c’était un individu égaré comme moi mais s’il ne savait pas où nous étions il avait peut-être atterri là par hasard ? Comment, je ne sais pas. Les portes secrètes entre les mondes sont nombreuses ou même les tunnels mais bon après tout même si je ne savais pas qui il était, dire dans quel monde nous étions n’allait de toute manière pas l’avancer à grand-chose vu que nous étions perdus au fin fond de la forêt.

« On est au Pérou…Dans le royaume de l’empereur Kusco…

Je continuais à marcher vers le sommet. L’ascension était vraiment longue je ne savais pas que ça grimper autant dans ce monde. Comme j’avais enfin un peu de temps pour réfléchir je commençais à me questionner sur mon fameux compagnon d’infortune. Bon une chose était sûr aucun de nous ne se supportait et on avait qu’une envie c’était de poursuivre notre route. Mais quelle était sa route à lui ? Moi j’avais une mission qui allait être grandement retardé d’ailleurs, en revanche croiser des habitants d’autres mondes en plein milieu d’une forêt n’était pas vraiment courant surtout qu’il ne semblait pas savoir où il avait atterri vu qu’il venait de me le demander. Je décidais de lever ce mystère de la meilleure manière qui soit c'est-à-dire en lui demandant. Sans le regarder je posais donc la question qui me titillait l’esprit.

« Ça t’arrive souvent d’atterrir comme ça dans des mondes inconnus ? Non parce que si c’est le cas faut que tu fasses un peu plus gaffe où tu marches. »

Notre destination arriva enfin. Un peu essoufflé, je regardais les alentours maintenant que nous avions une vue dégagée. Je soupirais légèrement voyant que nos options pour sortir était assez limité. Le ravin couvrait une bonne partie du chemin et de toute manière il était hors de question que je remette un seul pied sur un pont. Sinon c’était de nouveau la forêt…
Je regardais au loin essayant de repérer le château de l’empereur Kusco. On disait qu’il se voyait de loin. N’ayant pas trop de succès je demandais à mon compagnon sans vraiment savoir s’il allait me répondre.

« Si tu vois un grand bâtiment en or, c’est notre destination… »

Je savais qu’il y avait surement des petits villages perdus dans la montagne mais était ce prudent de s’enfoncer dans les montagnes à la recherche d’habitation ?

- On est au Pérou…Dans le royaume de l’empereur Kusco…

Tiens, il sortait enfin de son mutisme celui là ? Et pour me répondre qui plus est ? Il n'était, finalement, peut être pas si inutile qu'il en avait l'air... Ce qui ne m'arrangeait guère en vérité : ceci me donnait encore moins de raison de lui fausser compagnie sans paraître trop fuyant.

- Quelle ennuie tout ça... murmurais-je doucement dans ma barbe inexistante.

Je jetais plusieurs coup d’œil autour de moi, veillant à faire comme ci je ne faisait que regarder avec curiosité le décor, tout en cherchant bien évidemment ce foutu Light. Quelle mouche avait donc piqué ce dernier ? Bah, il y avait de forte chance que je ne le sache, au bout du compte, que lorsque je l'aurais retrouvé. Ce dernier point serait d'ailleurs bien si il arrivait sous peu et, surtout, sans l'empoisonnante présence de l'autre type : ça, ce serait le summum de la perfection. Une mélodie idéale sans fausse note en somme.

-Ça t’arrive souvent d’atterrir comme ça dans des mondes inconnus ? Non parce que si c’est le cas faut que tu fasses un peu plus gaffe où tu marches.

Tiens ? Il se mettais à jouer le curieux ? Ça n'allais pas arranger mes affaires si il se mettait à poser des questions celui là... Peut être devrais je finalement le faire taire ? Après tout, sa vie ne mettais, en fin de compte, pas utile le moins du monde ! On étais paumé au milieu d'une forêt, j'avais finalement largement le temps de partir avant même que son cadavre soit découvert... Puis, au vue des nuages qui apparaissait déjà non loin, mes éclairs pourraient presque paraître naturel, enfin je crois ?
Je prit un air de jeune effronté, collant très bien avec mon physique mais se trouvant à mille lieux de l'âge que je devais vraiment posséder, avant de finalement lui balancer d'un ton moqueur :

- Tu te prends pour une maman poule ? Ne t'en fais pas : je suis un grand garçon et je n'ai pas besoin des conseils d'une babysitteur... Surtout si cette dernière est aussi ennuyeuse que toi.

Je guettais, vaguement amusé, sa réaction à mes piques mais je ne put guère en profiter vue qu'on arrivais d'ors et déjà au sommet de la colline. La vue était enfin dégagé et on avait le droit à un panorama des plus saisissants, je devais bien l'avouer... Je regardais chaque détails du paysage, les gravant dans ma mémoire tout en tissant intérieurement les longs fils composé de note que serait la mélodie que naissait au fond de mon esprit quand l'autre enflammé repris enfin la parole :

- Si tu vois un grand bâtiment en or, c’est notre destination…

Notre destination ? Parce qu'il pensait vraiment que j'avais envie de le supporter encore longtemps comme ça ? J'avais déjà envie de le pousser dans le vide... ça me donnerais au moins l'occasion de bien rigoler.
Cherchant à conserver à certain sang-froid pour camoufler mon agacement, je me mis à fredonner la mélodie toute fraîche qui venait enfin de se finir dans ma tête : elle résumait très bien, à elle seule, tout ce qu'on pouvait voir.
Que ça soit les grandes cascades suivit des cours d'eau en contrebas, les oiseaux qu'on pouvait voir fuir les nuages menaçant où même les habitations qu'on pouvait deviner au loin en face de nous : tout y passait et résonnait en harmonie dans ma conscience...

-Aaah... Je donnerais n'importe quoi pour jouer un récital dans l'instant...

Je regardais le visage incrédule de mon voisin. Tiens, aurais je parlé à voix hautes pour une fois ? Bah, c'est vrai que je n'ai pas particulièrement la dégaine du musicien mais je ne voulus même pas m'en formaliser, préférant recommencer à fredonner la même mélodie.
Mes yeux habiles de tueur cherchèrent malgré tout ce fameux bâtiments composé d'or. Ce dernier détails qu'il avait précisé avait, je l'avoue, éveillé bien d'autre sentiments que celle du musicien : l’appât du gain, sans doute mon plus grand fléau mais bon, même les similis sont loin d'être parfait !

Je repéra finalement le fameux domaine : il était loin... Je parcourut du regard le potentielle chemin qu'on allait devoir emprunter et ça ne s'annonçait pas brillant pour un sou : je pouvais déjà voir qu'on allait devoir se retaper un pont. Étrangement, je n'avais guère envie de devoir passer encore sur un truc comme ça : ma dernière expérience ne me tentais vraiment pas !

- Regarde par là, la tête brulée : il est à l'autre bout du vallon. C'est le truc en forme de tête étrange, c'est bien non ?

Tout en lui disant ça, je lui pointais du doigt ce que j'espérais vraiment être Sa destination : je pourrais parfaitement lui fausser compagnie sur la route...