Rien quand l'entendant me dire qu'il m'aimait et voyant le sourire qui ne se détachait pas de son visage, j'oubliais déjà ce qu'il s'était passé avant. Sa déclaration avait complètement pris le dessus sur l'incident précédent, même si j'avais failli y laisser la vie, c'était le passé pour moi. Maintenant qu'il m'avait avoué ses sentiments qui étaient des plus sincères, je ne voulais plus entendre parler de cela. J'avais ensuite rapidement pris l'initiative de le prendre de nouveau par la taille et de l'embrasser. S'en était suivi un bisou dans le cou pour moi que je lui rendais ensuite en série, sentant un frisson qui le parcourait. Lorsqu'il me demanda quel serait mon voeu si je pouvais en réaliser un, je décidai de lui expliquer vraiment ce que j'avais sur le coeur, lui faisant comprendre que j'avais parfaitement compris que normalement notre amour était impossible. Je voulais vivre normalement avec lui, quelque chose que je ne pourrais peut être jamais faire.

Il attendit que je me sois exprimée pour prendre mon visage dans ses mains pour m'embrasser tendrement, j'adorais vraiment quand il faisait cela et je répondais à son baiser avec autant d'amour. Je ne me lassais pas de ses lèvres sur les miennes. Il faisait à chaque fois battre un peu plus mon coeur. Notre baiser terminé, ce fut à son tour de me parler et je l'écoutai attentivement comme il l'avait fait avec moi, laissant toujours mes bras autour de sa taille, je ne voulais pas le lâcher. Il s'excusa tout d'abord de ne pas pouvoir m'offrir ce que je souhaitais mais j'en étais tout aussi fautive de par ma condition. Il m'expliquait que son rôle de gardien devait resté secret et je le comprenais parfaitement. Révéler son identité serait aussi dangereux pour moi que pour lui et je ne voulais pas qu'on soit mis en danger à cause de nos sentiments. Notre amour était pur, je ne voulais pas qu'il cause notre perte à tous les deux. Il me parla aussi du fait qu'il devrait supporter les nombreux prétendants, je dirais même ces "lèches-bottes" de princes qui ne pensaient pas à moi mais plutôt au trône qui résulterait de notre union. Oui j'étais vraiment très catégorique, mais j'étais certaine de n'être qu'un trophée pour eux tandis que pour Nicolas ce n'était pas le cas. Il ne m'aimait pas parce que j'étais reine, mais pour la femme que j'étais. Je souriais lorsqu'il me dit qu'il se présentait en plein milieu de la cérémonie pour m'embrasser pour leur faire comprendre que mon coeur était déjà pris. Mais il ne fallait pas qu'il s'inquiète, je me ferai un plaisir de les envoyer promener, chacun d'eux !

Son souhait à lui était le même que le mien, vivre une vie normale tous les deux, chose impossible. Pourquoi tout était si compliqué ? Rien dans ma vie n'avait été simple pour le moment et je ne pouvais même pas vivre mon amour au grand jour, c'était injuste vraiment. Que ce soit l'un ou l'autre, nous ne méritions pas cela, nous étions dévoués tous les deux, faisant pleinement notre devoir. Mais au lieu d'être récompensés, nous étions bridés. Rien que pour cela je lâcherais mon statut de reine si je le pouvais. Il emmêla ses doigts aux miens et colla de nouveau ses lèvres contre les miennes, ses gestes tendres accentuaient ses paroles, me faisant craquer de plus en plus pour lui. Je ne savais pas jusque là qu'il était possible d'aimer quelqu'un à ce point là. C'était au-delà de tout autre sentiment. Je lui rendais son baiser toujours aussi tendrement, je ne savais pas combien de fois on s'était embrassé déjà en quelques heures, mais ses lèvres étaient tellement addictives, que je pourrais rester comme ça toute la nuit. Je prolongeai ce baiser jusqu'à ne plus avoir de souffle. Il me promit de m'apporter tous les moments d'intimité que je souhaitais et que nous étions fous tous les deux, il n'avait pas tords là dessus.

Haletante, je repris ma respiration calmement avant de répondre à ses paroles.

"Nous sommes tous les deux coupables du fait que notre vie ne sera jamais normale, je suis même plus fautive que toi ... Et ne t'inquiètes pas ton secret sera bien gardé. Je n'ai pas du tout envie que tu restes dans l'ombre, mais s'il le faut pour que nous ne soyons pas en danger, soit ... Mais en tout sois certain d'une chose, c'est qu'aucun des prétentieux qui se présenteront à moi n'aura mes bonnes grâces, je peux te le jurer. Tu seras le seul à détenir mon coeur et cela ne changera jamais. Si un jour, j'ai l'occasion d'accorder ma main à quelqu'un ce sera le jour où nous pourrons vivre notre amour sans le cacher."

Je le regardai tendrement, passant doucement ma main sur sa joue de nouveau, avant d'entremêler de nouveau mes doigts aux siens :

"Qu'ais-je fait pour mériter un homme comme toi, si doux, si merveilleux ? Cela va te paraitre bizarre, mais j'ai l'impression que nous étions vraiment destinés l'un à l'autre et que le fait que tu sois mon gardien ne soit pas un hasard. Je n'ai pourtant jamais cru à ces histoires de destin, mais là pourtant, j'y pense."

Doucement, je me penchais pour les déposer un baiser sur la joue, me rapprochant un peu plus de lui. Il fallait que je lui fasse part d'une autre de mes décisions.

"En y réfléchissant, je veux te garder rien que pour moi, si notre relation doit rester secrète, elle le restera aux yeux de tous, nous serons les deux seules personnes au courant. Pour l'instant, je ne souhaite pas en parler à Anna, je ne suis pas certaine qu'elle puisse garder le secret bien longtemps, elle serait capable de faire une gaffe la connaissant. Mais saches que malgré tout, à n'importe quel moment, je serai disposée à venir ici pour te retrouver, que ce soit ici ou ailleurs."

Il décida à cet instant de me ramener dans ma chambre, malgré le fait que je n'en avais pas envie car cela voulait dire qu'il allait s'en aller, je ne disais rien, restant dans le raisonnable. Je m'accrochais à son dos de nouveau pour qu'il me fasse descendre sans danger. Je préférais quand il me portait dans ses bras, mais là il en avait besoin pour escalader donc je restais sur son dos. Il arriva rapidement dans ma chambre, ouvrant la fenêtre. Une fois dans la pièce, je descendis de son dos et alla rapidement fermer ma porte à clé, on ne sait jamais, si Anna ne dormait pas encore, elle pourrait débarquer. Je revenais rapidement auprès de mon homme, je restais tout d'abord à quelques pas de lui, me disant que si je lui m'approchais de lui, c'était pour lui dire au revoir. Je savais que c'était uniquement pour l'affaire de quelques heures mais c'était beaucoup plus difficile qu'on pouvait le penser. J'étais pourtant fatiguée avec tous ces évènements, mais je ne voulais pas qu'il s'en aille. Pourtant, ma raison me disait qu'il le fallait et que le matin allait venir beaucoup plus rapidement que je ne le pensais au vu de l'heure tardive.

Je soupirai, me décidant enfin à le rejoindre, le serrant dans mes bras, posant ma tête contre lui. Son étreinte se resserrait sur moi. J'avais envie de lui dire de rester mais je ne le fis pas. Je n'avais encore prononcé aucun mot depuis que nous étions redescendus, comme si le rêve s'achevait et que j'avais de nouveau les pieds sur terre. C'était comme si il disparaitrait à jamais si je le laissais partir. Je savais très que c'était faux, mais il se passait bien des choses dans ma petite tête parfois. Je finis par relever ma tête, mais sans pour autant le lâcher, déposant un baiser dans son cou, puis sur son menton et ensuite sur ses lèvres. Je prolongeai celui-ci, fermant les yeux pour le savourer encore plus. Je reculai mes lèvres des siennes, ses yeux noisettes me contemplant.

"Je ne sais pas toi, mais de mon côté, je ne pensais pas que ce serait aussi difficile de se quitter pour seulement quelques heures. La plus grande torture que je n'ai jamais subie ..."

Le fait de devoir cacher notre relation allait vraiment être très difficile, l'avoir à mes côtés durant mes entrainements, sans jamais pouvoir le toucher, le câliner, l'embrasser et même lui dire des mots doux, je ne savais vraiment pas comme j'allais pouvoir me passer de tout ceci. Ce serait comme si nous serions séparés par un mur invisible qu'on ne pourrait pas franchir. Je n'aimais vraiment pas cette idée, mais nous y étions contraints pour notre sécurité mais aussi pour pouvoir continuer à vivre tranquillement notre histoire. Mieux valait la vivre en secret que pas du tout.

Je lui expliquais donc que j'avais compris ce qu'impliquait notre relation après un baiser tendre si long qu'il m'avait laissée haletante. Je lui assurais également qu'il ne devait pas avoir peur face à tous les prétendants qui risquaient de débouler au château car il était le seul qui aurait mon coeur et personne d'autre. C'était que je voulais et il n'en serait pas autrement. J'espérais qu'on y arriverait tout de même un jour. Je souriais lorsqu'il me disait qu'il tiendrait tous ces prétendants à distance, il semblait un petit peu possessif et cela me plaisait beaucoup. Mais il savait parfaitement que j'étais SA Elsa et que je le resterai. Mon visage s'illumina lorsqu'il me parla de devenir membre ma garde rapprochée. On ne pourrait toujours pas officiellement s'acoquiner mais il serait toujours proche de moi, et il pourrait encore mieux me protéger.

Il pensait déjà au mariage, sauf que lui ne le ferait pas pour obtenir un statut mais simplement pour s'unir à moi, ce qui me fit sourire. J'espérais vraiment que ce jour viendrait. Je me fichais complètement de sa condition sociale et je rembarrerais la moindre personne qui y verrait une objection, il était hors de question que je m'adonne à quelqu'un d'autre juste pour une histoire de statut. J'étais encore la Reine à ce que je saches, c'était donc à moi de décider ce qui était mieux pour moi et pour mon royaume. Je passai de nouveau ma main sur son visage si parfait à mes yeux, mes doigts vinrent rapidement rejoindre les siens l'instant d'après. Le toucher semblait déjà très important dans notre relation, des gestes récurrents dont on ne se lassait pas, en tout cas pour ma part. J'avais directement pensé qu'il était un homme doux et gentil, mais je n'avais pas imaginé qu'il soit si tactile avec la femme qu'il aimait, était-ce moi qui avait changé cela ?

Il me voyait comme la plus belle femme du royaume, un compliment qui fit rosir mes joues, je ne savais pas s'il disait vrai, mais en tout cas c'était vraiment mignon. N'empêche qu'à mes yeux, il était aussi le plus bel homme et c'est ce qui comptait le plus. Il avait beau parler de mes potentiels prétendants, mais j'étais certaine que de son côté certaines femmes ne diraient pas non si vous voyez ce que je veux dire. Mais elle pouvait toujours courir, il n'avait d'yeux que pour moi. Serait-ce un élan de confiance en moi à cet instant ? Plutôt de confiance en lui, enfin je ne savais pas vraiment mais en tout cas j'avais confiance sur le fait que j'étais la seule à ses yeux.

Je lui fis ensuite part du fait que je ne parlerais à personne de nous, même pas à Anna. Dans le fond, il n'avait pas tords, elle allait certainement se rendre compte d'un changement dans mon comportement, j'étais tellement bien avec lui qu'il ne pouvait pas en être autrement. Mais serais-je si joyeuse aux yeux de tous en sachant que je pourrais le voir en faisant comme s'il était un simple garde ? Il fallait que je réfléchisse tout de même pour Anna car si un jour, nous venions à officialiser notre amour, elle m'en voudrait de lui avoir cacher cela. Oui, il avait raison, je ne pouvais pas lui cacher, mais il faudrait que je lui expliquer que si elle voulait mon bonheur, il fallait qu'elle tienne sa langue, mais je ne parlerais pas de cette histoire de gardien, elle serait encore plus inquiète pour moi avec cette histoire de princesse de coeur.

A contre-coeur, je m'accrochais à son dos pour qu'il me ramène dans ma chambre. Durant le trajet, je restais silencieuse pour ne pas le déconcentrer dans sa tâche, mais n'hésitais pas à le câliner en sachant qu'il ne me restait que de courtes minutes à passer avec lui pour aujourd'hui. Arrivée dans la chambre, j'eus immédiatement le réflexe de fermer ma porte à clé pour plus de sécurité. Je mis quelques minutes à le rejoindre, je n'avais tellement pas envie qu'il s'en aille ... Rien que le fait de ne pas être près de lui à cet instant me mettait la boule au ventre et je ne pus résister bien longtemps avec de me blottir dans ses bras, là où je me sentais tant en sécurité. Il me serra dans ses bras et je sentais déjà mon coeur s'allégeait. Je lui semais quelques baisers avant d'entamer un baiser plus appuyé sur ses lèvres en guise de bonne nuit. Je lui expliquais ce que je ressentais par rapport au fait de devoir se quitter, je n'aimais vraiment pas cette idée. Rester raisonnable quand on aimais quelqu'un à ce point était vraiment ce qu'il y avait de plus difficile. Je vis dans ses yeux qu'il ressentait la même chose mais il ne me dit rien, il se contenta de prendre de nouveau possession de mes lèvres d'une façon tellement fougueuse que je compris ce qu'il voulait me dire dans ce geste, tout simplement qu'il pensait la même chose, mais c'était sans doute difficile pour lui de le dire. Je lui rendis ce baiser avec plaisir, passant ma langue sur la sienne comme si ma vie en dépendait. Mon coeur se remit à battre de plus belle devant toute cette intensité. Lorsqu'il quitta mes lèvres, je le regardais une dernière fois, mon regard disant clairement "ne pars pas s'il te plait". Un dernier "je t'aime" de sa part, une promesse que je le retrouverais toujours et il repartit par la fenêtre, laissant mon coeur devenir plus lourd.

Je restais là, quelques minutes, les battements de mon coeur se calmant tout doucement suite à ce baiser passionné. Je n'en revenais pas qu'un homme puisse m'aimer autant. Je fixais un point droit devant moi que je ne voyais pas tant j'étais perdue dans mes pensées. Je soupirais face au vide qui emplissait déjà mon coeur par son absence. Je finis par réagir, refermant doucement ma fenêtre avec un infime espoir qu'il revienne à moi. Une fois celle-ci fermée, je restais quelques secondes contre elle prononcant des mots pour lui qu'il ne pourrait pas entendre.

"Si tu savais à quel point je t'aime ..."

Je parlais toute seule oui, mais il fallait que je prononce les mots que je n'avais pas eu le temps de dire avant qu'il ne parte. Je soupirai, me décollant de la fenêtre pour gagner ma salle de bain afin de prendre une douche. Je ne faisais attention à aucun de mes gestes, beaucoup trop occupée par mes pensées, bien entendu celui qui les hantait n'était autre que Nicolas. Il me manquait déjà alors qu'il n'était parti que depuis quelques minutes. Je me glissai dans mon lit, imaginant la sensation d'être dans ses bras mais j'échouais lamentablement, cela me donnait plus le cafard qu'autre chose. Je m'endormis tout de même rapidement, me disant que le matin viendrait plus vite en dormant que si je restais éveillée. Je n'avais qu'une seule hâte, c'était de le retrouver.