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La belle et le sauvage [Pv: Khallian]

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Arianne Di Lumen
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Arianne Di Lumen
MessageSujet: La belle et le sauvage [Pv: Khallian] La belle et le sauvage [Pv: Khallian] Icon_minitime1Mer 30 Mar - 19:02



Cela faisait depuis quelques heures maintenant que la sorcière tournait en rond dans cette forêt sombre et peu accueillante accompagnée de sa fille adoptive et de son chaton. Les circonstances, avaient fait qu’Androméda avait dû se rendre dans ce royaume fort étrange, pour trouver des ingrédients rares à ses décoctions. Deux fleurs du nom de Luéticilia et de Noblissia. Si la Luéticilia était reconnaissable de par sa lueur bleutée qui étincelait que dans les endroits sombres, la Noblissia elle, était une fleur d’une extrême rareté dont la rumeur indiquait que seul un cœur noble pouvait la retrouver. Bien que cela ne l’enchante guère, la sorcière avait dû abandonner l’idée de laisser Arianne seule à l’auberge. Déjà par vigilance, car sous ses yeux, elle aurait plus de chance de la protéger, mais aussi, parce qu’elle estimait qu’avec la princesse auprès d’elle ses chances de trouver cette fleur serait bien plus grande que minime. Elles avaient dû attendre le crépuscule pour pouvoir commencer les recherches, attendant calmement que la nuit vienne enfin assombrir les lieux qui les entouraient. Mais rien, pas une seule lueur, ni de présence de ses fleurs étranges et ce fut presque par désespoir que la vieille femme soupira d’un air maussade, comme embêtée que leur vaine recherche soit réduite à néant.

« J’espère au moins que je ne me suis pas trompée sur la période de floraison de ses fleurs… Cela serait embêtant que nous cherchions pour rien… Peut-être que l’endroit n’est pas approprié ou pas assez propices pour qu’elles s’y développent. »
« Si j’en crois vos explications, la Luéticilia ne s’ouvre que quand la nuit commence à s’étendre. Soyons patiente mère, cela ne vous ressemble pas de fléchir ainsi. Il ne faut pas désespérée, je suis sûre que nous allons trouver ses ingrédients. J’en ai même la certitude. »

Comme pour la rassurer, Arianne lui adressa un doux sourire lumineux, obligeant la sorcière à faire de même tout en retrouvant la force nécessaire pour continuer son investigation. Après tout, sa fille adoptive avait raison, il ne fallait pas baisser les bras. Pas aussi vite du moins, mais l’âge faisait qu’à force, l’envie n’y était plus et la patience non plus. Du moins, ce n’était qu’une excuse, car au fond ce qui inquiétait la vieille dame c’était cette noirceur qui les enveloppait et cette forêt particulièrement lugubre. Depuis la fin du royaume de Libertalia, Androméda n’aimait côtoyer de près ou de loin ce qui s’apparentait aux ténèbres et la nuit était un élément qu’elle n’appréciait pas, surtout quand elle n’avait guère le choix que de l’affronter. Surveillant que la belle aveugle se tenait non loin d’elle, la sorcière ne tarda pas à allumer une lanterne de façon à mieux entrevoir ce qui l’entourait. Cela était peu, mais suffisant pour voir quelques mètres devant elle, laissant les environs dans l’obscurité, ce qui lui permettrait de voir la lueur bleutée de la première fleur. Les minutes s’écoulèrent doucement, pendant laquelle Androméda scrutait le moindre recoin, la moindre parcelle de terre, de roche et de bois qui se trouvaient non loin de là, jusqu’à ce qu’elle vit enfin ce qu’elle recherchait tant. Une lumière douce et faible commençait à jaillir non loin d’une pierre mousseuse. Celle-ci se teinta peu à peu en un bleu clair luisant, tandis que les pétales s’allongeaient pour lui donner sa forme si particulière. Heureuse de sa trouvaille, la sorcière ne tarda pas à s’approcher de la Luéticilia, attendant qu’Arianne s’approche à son tour pour lui prendre ses douces mains chaleureuses, l’approchant de la fleur pour qu’elle puisse la toucher et sentir sa texture ainsi que sa forme.

« Voici à quoi ressemble la Luéticilia Arianne. Ses pétales sont duveteuses et épaisses comme tu peux le sentir. C’est à l’intérieur que se trouve le suc dont je vais avoir besoin pour le remède. » Elle prit une courte pause, juste le temps pour qu’ Arianne s’imprègne de la fleur avant de passer à la suite de ses explications. «  Ses racines vont me servir comme ingrédient pour créer de la poudreuse que je pourrais rajouter dans des pommades ou des… »

Sa phrase ne pus s’aboutir, car très vite des éléments perturbateurs firent leurs apparitions non loin des deux dames. Des portails de ténèbres déchirèrent le sol, laissant un amas de ténèbres se déverser tout autour d’eux. Plusieurs sans cœur firent leur apparition, dont un Rondouillard qui n’avait pas l’air commode. Sentant la menace autour d’elle, Arianne s’était aussitôt levée, s’approchant de sa mère qui l’avait pris par instinct dans ses bras. Avec la demoiselle sous son aile, Androméda ne pouvait engager le combat, de peur qu’elle se fasse attaquer en traître, elle décida donc de pousser sa fille loin derrière elle, regardant Chisé d’un air autoritaire, avant d’ordonnée à l’animal et à la jeune femme de s’en aller.

« Chisé ! Guide ta maîtresse et emmène là en lieu sûr. Quant à toi Arianne, je veux que tu coures sans t’arrêter ! Jusqu’à ce que tu te sentes en sécurité ! »
« Mais Mère. Qu’allez-vous faire ? Je ne peux vous abandonner ainsi contre… »
« Ne discute pas ! Cours maintenant ! »

Hésitante, Arianne resta un moment perplexe devant la situation, ne sachant qu’elle décision prendre. Devait-elle écouter sa mère ou au contraire rester auprès d’elle ? Si elle restait, que pouvait-elle faire ? Elle ne savait se battre et sûrement qu’elle serait un poids considérable, pour la sorcière qui commençait déjà à faire face à ses occupants. La situation était des plus fâcheuses et la belle aveugle ne savait qui écouter entre son cœur et sa raison. Ce furent les miaulements insistants de l’animal qui lui firent prendre conscience qu’elle devait alors obéir tout en faisant confiance à sa mère, bien que l’inquiétude la concernant, tenaillait fortement son cœur. Courir alors qu’on ne peut voir, était quelques choses de fastidieux, et même avec la clochette de son animal comme repère, Arianne ne cessait de trébucher, ne pouvant se servir de sa canne comme repère. Ses sens affolés par la situation, avaient du mal à distinguer nettement ce qui l’entourait, mais elle pouvait nettement sentir l’aura ténébreuse qui se tenait non loin derrière elle. Visiblement, Androméda n’avait pus contenir tous ses opposants et certains avaient préférés s’en prendre au cœur pure de lumière, plutôt que de s’attaquer à une sorcière à la lumière moins vif que la demoiselle. Sa respiration se fit de plus en plus saccadée, tandis que ses jambes essayaient de tenir une cadence assez soutenue, ne relâchant pas sa vitesse malgré la douleur. Son cœur battait à tout rompre, elle avait cette impression funeste que plus elle s’enfonçait dans la forêt, plus le piège se refermait autour d’elle, jusqu’à ce qu’elle chute brutalement à cause d’une  petite pente, criant de surprise, avant de sentir enfin le sol devenir stable sous son corps. Inquiet, le chaton se rapprocha de sa maîtresse, tirant avec ses petits crocs sur l’une de ses manches pour l’obliger à se relever au plus vite. Sonnée, la jeune femme mit quelques secondes à se relever, se retrouvant dans un bien piètre état tout en sentant la douleur martyrisée tout son corps qui semblait exténuée. Mais elle n’avait pas vraiment le temps de s’en remettre, car les sans cœur ne tardèrent pas à arriver, lançant des attaques répétés vers l’animal et sa maîtresse qui n’eut d’autre choix que de fuir à nouveau.

Tout en continuant sa course folle, Arianne pouvait entendre le bruissement de l’eau qui coulait en trombe, indiquant qu’il y avait une rivière ou quelques choses du genre non loin de là. Peut-être qu’en suivant celle-ci, elle pourrait arriver jusqu’à une habitation et s’en sortir de justesse ? C’était une idée qui ne paraissait pas mauvaise, jusqu’à ce que les ténèbres lui barrent la route. L’étau s’était doucement resserré autour d’elle, montrant l’ingéniosité de ses créatures qui poussaient la jeune femme dans ses derniers retranchements pour survivre. En entendant les miaulements de Chisé, Arianne sentis qu’elle avait encore un espoir de s’en sortir, se guidant grâce à la clochette de l’animal qui ne cessait de tinter. Soudain, quand elle sentit une plate-forme en bois sous ses pieds, la demoiselle se figea, levant les bras pour mieux toucher les bordures qui se trouvaient sur les côtés. Elle se trouvait sur un pont, un pont qui avait l’air solide en apparence, mais qui abritait dessous, une rivière qui s’écoulait avec force. Peu à l’aise, la jeune femme respira calmement, avant d’appeler rapidement Chisé pour la prendre dans ses bras, courant à nouveau en espérant que cet obstacle ralentirait ses opposants. Mais ce fut tout le contraire. Dans le groupe de sans cœur, le Rondouillard avait décidé de partir lui aussi sur les traces de la princesse de cœur et sa témérité, lui interdisait de laisser ce cœur s’enfuir au-delà de cette autre rive. Alors, comme pour la ralentir, il sauta sans attendre, avant de venir s’écraser avec force sur le pont, faisant trembler celui-ci avec véhémence, avant de le briser violemment, détruisant celui-ci en un instant. Sentant le bois céder sous ses pieds, Arianne eu pour seul réflexe de lancer Chisé loin devant elle, pour sauver son animal de la noyade, se retrouvant à bras perdus dans les eaux sombres de la rivière. Son corps se trouva  enveloppé par ce liquide froid et glacial. Ses mouvements étaient considérablement ralentis et sa respiration se fit plus douloureuse, plus tranchante. L’eau remplissait peu à peu ses poumons et elle avait beau se débattre la demoiselle n’arrivait à remontrer à la surface. À cause de sa cécité, Arianne n’avait jamais vraiment appris à nager, ce qui la condamnait à se confronter à une mort certaine, dont elle était incapable de contrer. Élevant une main vers la surface, la non-voyant sentait peu à peu ses forces l’abandonner. Elle n’arrivait plus à lutter, ni à se battre. Son corps commençait à doucement s’enfoncer, petit à petit au plus profond de cette eau noire. Avant de sombrer dans le sommeil, elle pria fortement pour sa mère puisse survivre, ainsi que son petit animal Chisé. C’était tout ce qui lui importait, tout ce à quoi elle espérait. C’est alors que ses yeux se fermèrent, laissant son visage garder cette lueur d’espoir, même si tout semblait perdu.  


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Khallian
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Khallian
MessageSujet: Re: La belle et le sauvage [Pv: Khallian] La belle et le sauvage [Pv: Khallian] Icon_minitime1Mer 30 Mar - 21:27
Sous les lueurs de la lune, le monde semblait plus calme. La nuit était tombée depuis une heure déjà, étendant son draps d’encre sur la voûte céleste. Puis, les unes après les autres, les étoiles étaient apparues dans le ciel, comme autant de petites lanternes venues guider Khallian dans son périple nocturne. Un sourire aux lèvres, il détourna son regard des cieux, avant de se tourner vers les bois lugubres qui s’étendaient à perte de vue. Les cimes sombres s’élevaient bien au-dessus de sa tête, masquant l’horizon. Les troncs épais projetaient leurs ombres sur le chemin, et le souffle du vent ressemblait davantage aux murmures d’une âme égarée. Un agréable tableau en perspective, s’amusa Khallian, en marchant paisiblement vers l’orée de la forêt. Puis, ses paupières se refermèrent sur son regard ambré. Il ressentit alors toute cette vie, toute cette force dont était insufflée cette forêt. Et pourtant, la brise était légère viciée. Les ténèbres étaient là, dissimulée loin des regards indiscrets. Quant il posa de nouveau son regard sur les bois, une étincelle sauvage dansait dans ses pupilles. Il n’était pas venu pour rien. Alors, il avança sur le sentier de terre, laissant la forêt se refermer sur lui. Ses longs cheveux bancs ondulaient doucement dans son dos, contrastant avec sa peau basanée. Une simple pèlerine recouvrait ses épaules, dissimulant son torse nu, ainsi que les longues stries blanches qui courraient comme un réseau sur sa peau. Ces marques étaient le fruit du don dont il avait été investi, comme des prolongements de la magie dans ses veines. Repoussant les branches sur son chemin, Khallian continua sa descente vers le cœur de la forêt. Comme souvent, il était ici en raison d’un concours de circonstances. Il avait entendu ces rumeurs, au sujet de créatures sombres qui surgiraient dans les bois une fois la nuit tombée. Sans doute des Sans Cœurs. Alors, il avait décidé de mener son enquête. S’il avait raison, alors ces créatures devaient être éliminées. Sinon, cette petite escapade serait une occasion inespérée de changer d’adversaires. Il continua sa route, attentif au moindre signe, jusqu’à entendre les bruissements si singuliers des Sans Cœurs. Ils étaient proches. « Trouvé » murmura-t-il dans un sourire carnassier. Cette présence sombre se précisa, et sans attendre, Khallian s’élança dans sa direction. Les branches mortes craquaient sous ses pieds, sa foulée se faisant plus vive, plus rapide. Il entendit alors le vrombissement de l’eau, couvrant tous les autres bruits. Une rivière. Il accéléra, convaincu de les trouver là-bas. Quand les arbres s’écartèrent pour révéler une petite étendue dégagée, il trouva bel et bien les Sans Cœurs. Pourtant, ce fut la jeune femme en proie à ces créatures qui attira son attention. Il pesta entre ses dents serrées, et sans prendre le temps de réfléchir, il s’élança dans sa direction. Mais derrière elle, le Rondouillard s’élança. Et quand son corps s’écrasa contre les planches, le pont cordes céda. Et la jeune femme bascula dans l’eau, sans remonter à la surface. Les Sans Cœurs étaient nombreux, mais ils n’étaient plus la priorité désormais. Sans attendre, Khallian continua sa course vers la rivière, remarquant du coin de l’œil le petit chaton sur la rive. Pas le temps de le mettre en sécurité, et d’un mouvement de la main, il usa de ses pouvoirs de manière à former une cloche de terre autour du chaton, une fine ouverture comme seule entrée. Ce petit manège ne suffirait pas à dissuader les Sans Cœurs, mais permettrait au moins de gagner quelques minutes. Puis, prenant appui sur le bord de la rive, Khallian plongea dans l’eau glacée.

Un frisson dévala son corps, mais déjà, ses bras s’agitaient avec force pour gagner les profondeurs. Ses paupières ouvertes malgré l’eau, il ne tarda pas à distinguer une silhouette. Il devina cette main tendue vers la surface. Et alors que les eaux glaciales semblaient se refermer sur eux, ses doigts s’enroulèrent autour de ce poignet si fin. Puis, attirant la femme derrière lui, il remonta à la surface. Quand son visage perfora la surface de l’eau, Khallian inspira à plein poumon, avant de se tourner vers la jeune inconnue. Et, sans aucune pudeur, il enroula un bras autour d’elle, l’attirant avec lui en direction du rivage. Elle semblait encore consciente, ce qui le soulagea d’un poids. Il aurait été incapable de la ranimer en présence de ces Sans Cœurs. Ils ne tardèrent pas à atteindre la rive, et profitant de sa force, Khallian déposa la jeune femme sur la terre ferme. « Je m’en occupe » ajouta-t-il, avant de se relever, et de se tourner vers les Sans Cœurs. Le Rondouillard était en première ligne, encore trempé après son passage dans l’eau. Derrière lui, une petite troupe d’Ombres semblait prête à en découdre. Négligemment, il pencha la tête, cherchant à enlever l’eau venue se loger dans son oreille. Et doucement, un large sourire germa sur les lèvres de Khallian.

« Une demoiselle en détresse, des méchants à cogner… J’ai bien fait de venir. »

Théâtral, il écarta les bras, paumes vers le ciel, laissant apparaître à ses poignets une paire de chaînes. Son visage était celui d’un combattant impatient, et sans attendre, il s’élança. Un geste du bras gauche, et sa première chaîne s’enroula autour du visage du Rondouillard. Puis, d’un mouvement de hanche, il pivota, faisant s’écraser la créature ventrue sur deux de ses congénères. Une volute sombre s’éleva dans les airs, quand Khallian profita de son élan pour abattre le revers de sa main. Sa seconde chaîne se plia à ses gestes, s’écrasant lourdement sur le sol, détruisant une troisième et dernière Ombre. Restait encore le Rondouillard. Une main sur ses hanches, condescendant, Khallian se pencha légèrement sur le côté. « Alors mon grand, t’en veux encore ? » lança-t-il, narquois, alors que la créature se relevait. Puis, dans un sursaut de colère, le Sans Cœur frappa rageusement de ses poings contre son torse, une aura violacée enveloppant son corps. Mais aussitôt, l’arrogant humain passa à l’assaut. Dans un geste vif, Khallian dirigea ses deux chaînes en direction du sol, laissant les mailles s’enfoncer dans la terre. Un sourire se dessina sur son visage. Manipuler les éléments avait certains avantages. Et, dans un fracas métallique, les deux chaînes jaillirent hors du sol, s’enroulant autour des bras du Sans Cœur. La créature rua avec violence, cherchant à se libérer de cette prison. Mais déjà, Khallian avait fermé ses paupières, laissant son don couler dans ses veines. Puis, répondant à son appel, un épais pieu de terre jaillit dans le dos du Rondouillard, le transperçant de part en part. La créature explosa dans une fumée noire. La terre façonnée redevint poussière, et le calme revint doucement s’emparer de la vaste forêt.

Étirant son dos, Khallian soupira, avant de se tourner vers la jeune demoiselle. Elle semblait indemne, ce qui fit apparaître un sourire rassuré sur son visage. Il s’approcha doucement, ôtant la pèlerine de ses épaules, laissant le froid de la nuit caresser sa peau. Et doucement, répondant à son appel silencieux, une brise tiède vint envelopper le tissu mouillé de son vêtement, afin d’en ôter l’eau.

« Rien de cassé ? demanda-t-il calmement, avant de poser sa pèlerine sèche sur les épaules de la jeune femme. J’ai connu de meilleurs endroits pour un bain de minuit. »

Sa voix était douce et rassurante, cherchant à détendre légèrement l’atmosphère. Elle avait certainement besoin de se remettre de ses émotions. Pourtant, un miaulement étouffé et un bruit de grattements ne tarda pas à attirer l’attention de Khallian. Il avait oublié le chaton.

« Oups, désolé bestiole. »

Joignant le geste à la parole, il dissipa le dôme formé autour du chat, et l’animal retrouva enfin sa liberté. Un sourire coupable passa sur son visage, déformé par une moue amusée. Puis, il reporta son attention sur la jeune femme. Le plus simple aurait été de la ramener en ville dès que possible. Pourtant, habitué à ce genre d’aventures, il se douta que les choses ne seraient pas aussi simples.
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Arianne Di Lumen
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Arianne Di Lumen
MessageSujet: Re: La belle et le sauvage [Pv: Khallian] La belle et le sauvage [Pv: Khallian] Icon_minitime1Jeu 31 Mar - 20:30



Silence. Tout n’était que calme et sérénité dans ses eaux noires et profondes. Qui aurait-cru que le tombeau de la mort serait aussi tranquille, si silencieux ? Aucune âme ne semblait vivre ici, il n’y avait pas la moindre agitation, pas même le bruissement d’une nageoire d’un poisson égaré. Rien. C’était là le seul constat, la seule déduction que pouvait faire Arianne. Son corps s’affaiblissait au fur et à mesure qu’elle restait dans cet endroit. Impuissante, elle n’avait pus se sortir de son tombeau, se trouvant là, à essayer de garder l’infime espoir de s’en sortir, tout en priant pour les êtres qui lui étaient chères. Ses yeux clos, elle sentait cette douleur lancinante lui comprimer la poitrine. L’eau commençait à envahir ses poumons petit à petit, pour visiblement lui offrir une mort lente et tortueuse. Soudain, elle sentit sa main se faire empoignée par une autre, plus forte, plus imposante. Son dos se décollant avec force du tréfonds de la rivière, emportant un nuage de sable dans son sillage. Était-ce là, un ange qui venait la cueillir ? La mort avait-elle déjà frappée son âme ? Non, cette chaleur à son poignet était bien trop réelle pour n’être qu’un songe de plus, elle avait la sensation infime de remonter à la surface. Ses cheveux dansaient autour d’elle dans ce liquide envahissant et son corps se fit plus léger, moins lourd. Soudain, elle sentit le froid de la nuit lui fouetter le visage, s’engouffrant sans vergogne dans ses poumons, tout en l’obligeant à cracher cette intruse qui avait faillit l’emporter dans les bras de la mort. Une quinte de toux la posséda, tandis que son souffle attelant, essayait d’aspirer la moindre bouffée d’air qui lui était permis de prendre. Quand elle sentit la terre sous son frêle corps, la demoiselle essaya de se redresser peinement, portant une de ses mains sur sa poitrine pour continuer à évacuer cet excès d’eau à l’intérieur d’elle. Elle avait mal, terriblement mal, et pourtant, cette douleur lui prouvait à quel point elle était réellement vivante. Elle avait survécu par un miracle qui lui était encore inconnu, jusqu’à ce qu’elle entende un semblant de voix. Elle n’avait pus entendre distinctement ce qu’il lui disait, mais elle avait néanmoins réussie à distinguer le ton de celui-ci. Visiblement c’était un homme, un féroce combattant qui lui avait sauvée la vie. Cela aurait pu préoccuper Arianne quant à savoir ce que faisait un étranger ici, et surtout comment il l’avait trouvé, mais la situation actuelle ne lui permettait pas de se questionner sur les origines de son sauveur. Elle était encore bien trop secouée par sa brève noyade, complètement perturbée et perdue, pour se soucier de quoique ce soit d’autres. Sa toux, se calma enfin et son appareil respiratoire se fit moins lancinant. Peu à peu, sa gêne s’évapora, tandis que son souffle repris une cadence un peu plus soutenue, moins rapide. C’est à ce moment-là, que l’homme revint auprès d’elle, visiblement, il en avait finis avec les sans cœur qui avait pris ce cœur pur en chasse, et sans attendre, il lui demanda si cela allait, avant de lui déposer un vêtement sur ses frêles épaules. La chaleur de la fibre, réchauffa doucement le corps transit de froid de la pauvre Arianne, qui serra doucement le pan de la pèlerine, comme pour essayer de se réconforter. Essayant de remercier son sauveur, la jeune femme tenta d’articuler quelques mots, non sans montrer une certaine faiblesse dans la voix. Encore secouée par ce qu’elle venait de vivre.

« Ça va… Merci… Pour votre aide. Je vous en suis… Très reconnaissante.»

Chaque parole était difficile à prononcer, mais elle y arriva sans trop de difficultés, essayant de reprendre doucement son souffle entre chaque mot sans forcer. Reprenant peu à peu ses esprits, elle entendit les miaulements de son chaton qui semblait comme étouffée, comme si elle était prisonnière d’une caisse assez épaisse. Inquiète la jeune femme faillit l’appeler, jusqu’à ce qu’elle entendit, le jeune homme s’excuser auprès du chaton. Était-ce lui qui l’avait enfermée ainsi ? Pour la protéger ? C’est alors qu’un bruit ne tarda pas à se faire entendre. Comme de la terre qui commençait à s’effriter. Libérée de sa cage de pierre, le chaton secoua avec force son pelage, avant de jeter un regard furieux au jeune combattant, comme pour lui montrer son mécontentement d’avoir été oubliée de la sorte. Semblant vouloir oublier cet incident, l’animal se dirigea avec hâte vers sa maîtresse, miaulant sans cesse comme pour montrer son inquiétude, tout en posant ses petites pattes sur le ventre de l’humaine. Dans un sourire conciliant, la belle aveugle caressa avec douceur la tête de l’animal, lui adressant quelques paroles comme pour chasser ses craintes.

« Ne t’en fais pas Chisé, je vais bien. Je suis heureuse de constater que tu n’as rien. J’espère que mère aussi tout aussi bien. » Soudain, la jeune femme pris conscience de ses propres paroles, relevant soudainement la tête d’un air affolé. Comme si elle venait de se rappeler enfin dans quelle situation elle s’était trouvée, avant d’avoir finis à l’eau. « Mère ! Les Sans cœur ! Je dois la retrouver, elle doit être en danger ! Il faut… Ouh. »

Tout en parlant, la non-voyante s’était agitée, essayant de se relever non sans hâte, avant de sentir ses jambes fléchir sous le poids de son corps. Elle était encore sous le choc de l’émotion, et bien que son esprit commençait à s’en remettre, son corps lui, n’avait pas eu le temps de se reposer convenablement, montrant des signes de faiblesses qu’Arianne ne voulait écouter. De nouveau, elle força sur ses jambes qui tremblaient à chaque effort entrepris. Son corps fut pris de frisson et de quelques spasmes avant de tituber pendant quelques instants, manquant de tomber à nouveau sur le sol terreux de la forêt. Resserrant la pèlerine — pour éviter qu’elle ne tombe— sur ses épaules, la demoiselle essaya de capter la présence de son sauveur, pour se tourner vers lui, le ratant de quelques centimètres, ce qui devait paraître grotesque. Son regard se fit sérieux et déterminée, montrant qu’elle ne souhaitait pas se reposer d’avantage. Elle ne comptait pas rester ici à rien faire. Elle comptait bien retrouver sa mère, même si pour cela, elle devait ramper. Il lui était insoutenable de la savoir ainsi sans défense, aux prises de cette horde de monstres infatigables et sans scrupules.

« Je ne saurai comment vous remercier de votre aide… Mais je dois vite retrouver ma mère qui se trouve à l’heure actuelle aux prises des ténèbres qui nous ont attaqués. Je ne peux l’abandonner. Je dois la retrouver…À n’importe quelle prix.»

Elle ne pouvait se permettre de déranger plus encore le jeune homme pour l’aider dans cette quête. Aussi, elle engagea directement le pas, se sentant quelques peu chancelante, avant de reprendre contenance pour mieux avancer. Elle ne savait pas vraiment où aller maintenant que le pont était détruit, ni comment faire pour retrouver sa mère, mais une chose était sûre, Arianne tenait à la retrouver coûte que coûte, et ceux, malgré son état. Appelant son animal, d’une voix interrogative, le chaton, s’approcha de quelques pas de sa maîtresse avant de se tourner vers le jeune homme d’un air curieux et pourtant intrigant. Elle resta ainsi quelques secondes ainsi, avant de se tenir auprès de la non-voyant, comme pour assurer la sécurité de celle-ci. Le temps était précieux pour Arianne et plus elle avancerait, plus elle aurait des chances de retrouver au plus vite sa mère. À condition que celle-ci se soit sorti des griffes de cette horde de sans-cœur, ce que la demoiselle espérait grandement, gardant espoir de la retrouver vivante, sans fléchir.


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Khallian
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Khallian
MessageSujet: Re: La belle et le sauvage [Pv: Khallian] La belle et le sauvage [Pv: Khallian] Icon_minitime1Ven 1 Avr - 18:42
Quand le drôle de petit chat quitta sa cage de terre, Khallian ne manqua pas de remarquer son attitude désabusée, et esquissa un sourire amusé. Puis, son attention se porta sur la jeune femme. Malgré ses remerciements, elle semblait encore sous le choc, serrant le tissu contre ses épaules. Pourtant, les retrouvailles avec son animal de compagnie semblèrent la calmer, jusqu’à ce que son attitude change brusquement. Visiblement, elle n’était pas venue seule. Et si sa mère était dans les parages, les Sans Cœurs ne l’auraient certainement pas oubliée. Son visage se fit légèrement plus sérieux, alors que dans un élan de panique, l’inconnue fit de son mieux pour se relever. Elle retomba aussitôt sur le sol. Malheureusement, Khallian avait déjà vécu des situations de ce genre. Et une seule chose était sûre : ils ignoraient tout de ce qui les attendaient à l’autre bout de la forêt. Mais il était encore trop tôt pour envisager le pire. Alors, restant parfaitement calme, il s’approcha de la jeune femme. Mais tout à coup, celle-ci se tourna dans sa direction. Ou plutôt, légèrement sur sa droite. Dissimulant un sourire amusé, Khallian réalisa alors que cette étonnante demoiselle était aveugle. Pourtant, il ne s’en inquiéta pas davantage, préférant écouter ce qu’elle avait à dire. Ainsi, elle le remercia à nouveau, avant de lui confirmer que sa mère était en train de se battre contre les Sans Cœurs, avouant qu’elle était incapable de se résoudre à l’abandonner. Et, sans attendre, elle lui tourna le dos, s’enfonçant de nouveau dans la forêt. Et Khallian la regarda un instant, un sourire aux lèvres. Elle était forte. Courageuse. Téméraire. Il remarque le regard du chat à son égard, et, comme un pacte silencieux, afficha un visage plus doux. Il dépassa la jeune femme, et se planta face à elle. Il n’était pas du genre à abandonner quelqu’un à son sort. Il posa alors ses deux mains sur les épaules de la jeune femme, comme pour la convaincre d’arrêter sa marche folle.

« Attend une minute. »

Doucement, une aura douce envahit Khallian. Et, comme un murmure, le vent se plia à sa volonté, enveloppant la demoiselle de la tête au pied, un souffle tiède chassant l’eau de ses cheveux et de ses vêtements. Puis, la brise se dissipa aussi vite qu’elle était venue. Un sourire se dessina sur les lèvres de Khallian. « Maintenant on peut y aller » lança-t-il, confiant, avant de se baisser légèrement. Sans gêne, il passa un bras sous les jambes de la jeune femme, et encadra ses épaules de l’autre. Et il la souleva sans la moindre peine, profitant de sa carrure de colosse pour la porter dans ses bras.

« Voilà. On arrivera jamais à temps si on attend que tu traverses la forêt toute seule. Et puis, si ta mère cherche à te retrouver, elle va suivre ta trace. On va devoir retraverser la rivière. »

Sans se préoccuper de la réaction de la demoiselle, Khallian leva la tête, cherchant un moyen de traverser le cours d’eau. Son regard tomba alors sur un arbre massif au bord de la rive, et un sourire confiant passa sur son visage. « Et voilà notre pont » confirma-t-il à voix haute, avant de marcher vers l’arbre en question. Puis, quand il arriva à hauteur du vieux feuillu, il laissa à nouveau ses pouvoirs s’insuffler dans ses veines. Il abusait ouvertement de son don, et pourtant, Khallian avait toujours été ainsi. Incapable de tempérance. Dans un bruissement d’écorce, l’arbre s’ébranla doucement, avant de tendre l’une de ses épaisses racines au-dessus de l’eau. Satisfait, Khallian lança un bref regard sur le chaton. S’il souhaitait rejoindre sa maîtresse pour rester loin de cette eau tumultueuse, c’était le moment ou jamais. Puis, il s’engagea sur la branche, marchant en équilibre le long de pont sinueux. Quand ils furent de l’autre côté, l’élémentaliste usa de ses pouvoirs pour rendre au vieil arbre son apparence d’origine. Puis, il lança un bref regard sur la demoiselle dans ses bras. Avec ses longs cheveux blancs et sa peau blême, elle ressemblait à une poupée de porcelaine.

« Khallian, dit-il simplement, décidant que le moment était opportun pour les présentations. J’espère que t’es bien installée, ajouta-t-il dans un sourire malicieux. »

Puis, amusé, il continua de marcher en direction de la forêt. Ils n’avaient pas de temps à perdre, et même si Khallian semblait parfaitement calme, il espérait de tout cœur retrouver la trace de cette mère en proie aux ombres de la forêt.  
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Arianne Di Lumen
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Arianne Di Lumen
MessageSujet: Re: La belle et le sauvage [Pv: Khallian] La belle et le sauvage [Pv: Khallian] Icon_minitime1Sam 2 Avr - 17:30



Malgré la douleur lancinante dans ses jambes, la demoiselle était déterminée à avancer. Elle se savait désavantagée, incapable de retrouver sa route toute seule à cause de son orientation qui s’était retrouvée déboussolée, et pourtant, elle montrait une ténacité sans faille. Elle ne se battait pas pour elle-même, mais bel et bien pour sa mère qui était en danger quelques parts dans cette forêt sombre. La douleur, la fatigue, la peur, tous ses sentiments lui paraissaient tellement futile comparée à l’importance d’une vie. Elle ne pouvait défaillir et elle ne relâcherait pas la pression tant qu’elle n’aura pas retrouvée ce qui comptait le plus à son cœur. C’est alors, que sa marche se fit plus brève, plus forte, bien que chancelante. Rien ne semblait pouvoir l’arrêter dans sa démarche. Rien à part peut-être le jeune homme qui l’arrêta soudainement tout en lui intimant d’attendre quelques minutes. Elle sentait la chaleur de ses paumes sur ses épaules, sa présence qui était imposante et pourtant douce, du moins, c’est ce que son ressentis lui faisait remarquer. L’alignement de ses mains sur son corps, lui laissait sous-entendre qu’il se tenait face à elle, ce qui lui permit de lui adresser une expression interloquée, se demandant ce que lui voulait ce jeune inconnu. Soudain, elle ressentit une aura magique se former autour du jeune homme, avant de constater qu’une brise tiède et agréable  cognait contre sa peau, ses vêtements, ainsi que ses cheveux. L’eau qui était restée sur chaque pan de tissu ou de kératine, s’évapora en un instant, séchant la belle aveugle qui semblait comme émerveillée par ce prodige. Cette brise murmurait comme le vent, soufflant aussi doucement que la douceur d’une plume sur la peau. Ébahie, la jeune femme leva timidement la main, comme pour essayer de caresser cet élément fluide et invisible. Elle resta quelques secondes ainsi, avant de sourire tendrement. Comme une enfant qui découvrait les plaisirs de la vie. Puis, elle entendit l’étranger annoncer leur départ, l’interloquant de nouveau, avant qu’elle n’en comprenne le sens.

« Encore une fois, je vous remercie, mais ne vous dérangez pas pour moi sincèrement. Je pense vous avoir assez embarrassé comme cela, de plus… Ah ! Mais, mais… Que faites-vous ? »

Tout en parlant, Arianne avait laissé échappée un cri de surprise, ne s’attendant pas à se retrouver ainsi dans les bras de son sauveur. Tout s’était passée tellement vite, elle avait à peine eut le temps de sentir ses bras sous ses jambes et ses épaules, qu’elle s’était retrouvée portée telle une princesse. Stupéfaite par la situation, la demoiselle s’était soudainement raidie, n’osant bouger le moindre orteil, tout en gardant ses bras serrés contre son buste et ses mains fermées près de son visage. Très vite, le jeune homme expliqua ce qu’il avait en tête. Des paroles qui détendirent peu à peu Arianne qui osa lever la tête vers le son de la voix de ce combattant. Il n’avait pas tort sur un point, la lenteur de l’aveugle, par contre, celle-ci était perplexe concernant la traversée de la rivière. Ce qu’elle ne tarda pas à lui faire part.

« Je concède qu’il vaudrait mieux retourner sur mes propres pas, mais comment allons-nous faire sans pont pour traverser ? Avez-vous une idée quelconque ? »

Visiblement, cet homme était plein de surprise, car si Arianne se questionnait encore sur le pourquoi du comment, le jeune homme lui confirma d’une voix haute et confiante qu’il avait trouvé un pont, ce qui étonna grandement la jeune femme qui se demandait s’il y avait un autre pont dans les parages pour qu’il soit aussi assuré. Restant attentive au moindre son qui l’entourait, Arianne ressentis de nouveau cette aura magique qui se fit bien plus forte, et cette fois-ci, elle entendit brièvement l’écorce d’un arbre retentir en plus de la terre qui s’ébranlait doucement, comme si quelques choses en sortaient pour s’étirer longuement. Elle pouvait sentir la nature bouger, comme si elle était vivante. Un nouveau prodige qui devait être déclenchée par le combattant lui-même. Alors comme ça, il était élémentaliste ? C’était bien la première fois que l’aveugle rencontrait un individu comme cela. Elle avait toujours entendu parler de ce genre de mage. Capable de communiquer avec les éléments de la nature, tout en restant en osmose avec celle-ci. Pour eux, c’était un jeu d’enfance que de faire appel à ce qui les entourait en plus de la dompter avec facilité. C’était un pouvoir fort remarquable en plus d’être intriguant il fallait bien avouer. Pendant que la jeune femme était en admiration par ce qu’elle ressentait, le chaton lui, regarda le jeune homme de ses grands yeux rosés, comprenant le regard de l’humain qui lui indiquait clairement, qu’elle pouvait encore venir auprès de sa maîtresse si elle ne voulait pas se mouiller. Optant pour la facilité, le chaton sauta alors avec agilité sur les jambes de l’humaine. Marchant avec douceur sur celle-ci pour se poser au niveau de son ventre, se calant pour se faire une place de choix, tout en réchauffant la demoiselle. Attendrie, Arianne lui caressa doucement la tête, avant d’entendre cette fois l’eau chanter par delà le son de la terre. Encore terrorisée par sa précédente noyade, la jeune femme se resserra avec crainte contre son sauveur, entourant ses épaules de ses bras tout en se maintenant à son cou pour s’assurer une bonne prise pour ne pas risquer une chute. Il n’était pas question de confiance, non, Arianne avait juste la crainte de retomber à l’eau et de goûter à nouveau aux prémices de la mort. Essayant de se rassurer, la non-voyante essaya de penser à autre chose, ne se rendant pas compte qu’elle était de plus en plus tendue et crispée au fur et à mesure que le jeune homme avançait sur ce pont nouveau. Il fallut attendre que le son de l’eau s’affaiblisse pour qu’elle se détende enfin, apprenant en même temps le prénom de son bon samaritain. Khallian. Visiblement, Khallian était un personnage haut en couleur qui semblait être un joyeux luron au vus de sa voix souvent tintée d’un amusement sans égale. Souriant à son tour, mais un peu plus sérieusement, la demoiselle se présenta à son tour, relâchant peu à peu son étreinte du cou du jeune homme.

« Je me nomme Arianne. Enchanté Khallian. Je vous prie de m’excuser pour mon comportement, cela me contrarie de devoir vous infliger ça. » Puis, elle posa doucement ses mains sur les épaules de ce grand gaillard pour mieux se positionner, mais d’un coup, la jeune femme se figea. Sous ses paumes, elle ne sentait pas le froissement d’un tissu quelconque. Non elle sentait plutôt une chaleur agréable, quoique, un peu fraîche à cause de l’air ambiant. Surprise, elle longea quelques instants celle-ci, avant de s’approcher de la clavicule qui était tout aussi dénudée que le reste. « Que… Vous… Vous ne portez rien sur… Oh juste ciel. »

Prise d’une rougeur fulgurante, la belle aveugle enleva aussitôt ses mains du corps de Khallian. Son visage exprima une gêne grandissante et très vite, elle essaya de se décoller du jeune homme, comme prise d’un certain malaise qu’elle contenait avec difficulté. Son chaton lui, la regarda d’un air déconcerté, regardant à tour de rôle les deux humains, comme si la situation lui échappait. Ne sachant comment réagir, ni comment se comporter, la demoiselle attrapa avec timidité une de ses mèches de cheveux, démêlant celle-ci, tout en tournant son visage, pour éviter que son sauveur, puisse voir sa gêne bien trop apparente.

« Hum… Je vous remercie de votre aide, mais je pense qu’il est préférable que je marche par mes propres moyens. Si vous n'y voyez pas d’inconvénient… Je pense être apte d'user à nouveau de mes jambes. »

C’était bien la première fois qu’Arianne vivait pareille situation. Elle avait bien sûr déjà rencontrée des hommes et bien évidemment ce n’était pas la première fois qu’on la portait. Mais jamais elle n’avait rencontrée un homme aussi peu vêtue. Bien que le rouge de ses joues marquait ses traits fin et sa peau laiteuse, son visage lui, montrait un malaise peu surmontable et autant dire que la jeune femme avait hâte de retrouver la terre ferme sous ses pieds. Même si ce jeune homme était d’une gentillesse touchante, il était hors de question pour la demoiselle de rester ainsi contre lui. C’était inconvenable et s’il le fallait, elle n’hésiterait pas à se débattre. Il y avait une limite à l’indécence, aussi, elle ne voulait pas continuer dans cette voie, préférant lui rendre sa pèlerine et marcher à ses côtés ce qui serait moins embarrassant, surtout pour la demoiselle.


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Khallian
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MessageSujet: Re: La belle et le sauvage [Pv: Khallian] La belle et le sauvage [Pv: Khallian] Icon_minitime1Sam 2 Avr - 21:29
La demoiselle dans ses bras, Khallian marcha paisiblement sur l’autre rive. Il ne s’était absolument pas préoccupé des bras autour de son cou, parfaitement conscient que la récente baignade de la jeune femme était encore fraîchement gravée dans son esprit. Ainsi, ils avancèrent sur l’autre rivage, remontant les traces de la jeune femme. Profitant de cette occasion, Khallian se présenta, non sans adresser une brève plaisanterie à l’attention de la miraculée. Celle-ci ce contenta de lui répondre d’un sourire, réaction que Khallian apprécia. Puis, la demoiselle lui dévoila son nom : Arianne. Elle s’excusa brièvement de la situation, mais sitôt sa phrase terminée, elle se crispa dans ses bras. Affichant une moue surprise, elle bredouilla quelques mots, constatant que son sauveur n’était pas du genre frileux. Observant sa gêne et son embarras, Khallian fut incapable de réprimer un sourire amusé. Et elle remua dans ses bras, cherchant à mettre de la distance, avant de nerveusement jouer avec une mèche de cheveux, comme pour occuper ses mains et ses pensées. Intimidée, détournant le visage, elle articula quelques mots pour signifier son envie de rapidement quitter les bras de Khallian pour remettre les pieds sur la terre ferme. Étouffant un rire, il la toisa du regard. La situation était bien trop cocasse pour ne pas en profiter.

« Tu sais, je pense qu’on est assez… proche, pour que tu laisses tomber le vous. »

Pourtant, il n’avait pas l’intention de la mettre mal à l’aise plus que nécessaire. Délicatement, il se baissa, précisant à Arianne de faire attention tout en la déposant debout sur le sol. Narquois, il lui adressa un sourire, avant de reprendre la parole.

« Certaines auraient apprécié d’être dans les bras d’un beau mâle torse nu. »

Sans perdre son sourire, il avança le long du sentier, s’enfonçant entre les arbres et les troncs sombres. Les bois étaient particulièrement denses, et Khallian aurait été incapable de repérer une personne dans un tel mélange d’obscurité et de bruissements. Même les lueurs de la lune peinaient à se faufiler entre les branches des arbres, rendant l’avancée plus pénible encore. Ouvrant la marche, Khallian lança un bref regard en direction de la demoiselle, s’assurant brièvement qu’elle était bien derrière lui. Son pied cogna alors une racine dans un bruit sourd, lui tirant une grimace.

« Je vois rien… Ça va être compliqué de suivre les traces. On aurait bien besoin d’une lampe, lança-t-il à voix haute, oubliant déjà que la demoiselle derrière lui était aveugle. Pour le moment, on ferait mieux de suivre le sentier. »

Considérant l’obscurité aux alentours, quitter le chemin principal aurait été une idée idiote. Heureusement, les rares raies de lumière qui filtraient entre les cimes dévoilaient parfois des traces de pas, de chute, ou encore de griffes contre le sol et les troncs. Ils étaient sur la bonne voie. Seulement, les choses risquaient de se compliquer si jamais la piste s’élongeait du sentier. Mais pour le moment, ils pouvaient continuer à progresser sans craindre de manquer la mère de la jeune femme. Curieux, et bien conscient que le silence allait laisser l’inquiétude s’emparer d’Arianne, Khallian décida de questionner la jeune femme.

« Qu’est-ce que vous faisiez toutes les deux dans cette forêt au beau milieu de la nuit ? »

Guettant sa réponse, il continua à avancer, faisant de son mieux pour éviter les racines et autres obstacles, tout en les indiquant à la demoiselle.
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Arianne Di Lumen
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MessageSujet: Re: La belle et le sauvage [Pv: Khallian] La belle et le sauvage [Pv: Khallian] Icon_minitime1Dim 3 Avr - 18:04



Sentant que le jeune homme se moquait d’elle, Arianne ne tarda pas à tourner la tête vers son porteur, laissant une moue autoritaire déformer les doux traits de son visage. Ses bras se croisèrent sur son buste, comme pour montrer un certain agacement. Elle n’était pas vraiment vexée, disons juste qu’elle ne voulait pas laisser passer certaine chose sans au moins réagir, et quand elle entendit le sous-entendus du jeune homme, elle en profita pour dire ce qu’elle en pensait, gardant cette même autorité dans le son de sa voix.  

« Je doute que ce genre de proximité me convienne. De plus, je suis peut-être aveugle, mais pas sourde ! Aussi j’entends très bien le fait que vous vous moquez de moi. »

Sincère, Arianne préférait dire franchement les choses sans détour, toujours avec cette éternelle politesse qui lui sied si bien. Pour elle, le jeune homme n’avait pas besoin de cacher son amusement, au contraire, même si elle était gênée, elle pouvait comprendre que la situation pouvait l’en dérider. Et d’ailleurs, elle ne se fit pas prier pour descendre des bras de Khallian, attendant que son chaton descende en premier avant de faire de même. Par réflexe, elle épousseta sa robe, comme si elle cherchait à se débarrasser de sa timidité en même temps. C’est alors que son sauveur — qui s’avérait être un sacripant — lança une nouvelle remarque, soulignant que certaines femmes, auraient apprécié ce traitement de faveur. Se tournant vers lui grâce au son de sa voix, la demoiselle reprit une expression autoritaire, essayant de lui faire face, tout en continuant sur sa franchise cassante.

« Je n’ai rien contre cet état d’esprit, mais je ne suis pas comme certaines. Ce n’est pas parce qu’elles apprécient ce traitement de faveur que je devrais en faire de même. Pour ma part, cela m’incommode d’être dans les bras d’un soit disant, beau mâle torse nu. »

Si certaines femmes étaient prêtes à tomber dans les bras de cet arrogant, c’était bel et bien leur problème. Après tout, Arianne n’avait pas à juger ce genre de comportement, mais pour sa part, il était hors de question qu’elle agisse ainsi. Elle avait ses propres exigences, sa propre définition de la situation, aussi, elle jugeait que celle-ci était bien trop indécente, pour continuer ainsi. Bien sûr, elle aurait fini par vouloir marcher pour ne pas déranger plus le jeune homme, car au fond, elle n’était pas du genre à profiter, mais au final, cela se fit plutôt que prévus. Ce qui n’était pas plus mal, car cela ne pouvait faire que du bien à la demoiselle qui se sentait un peu mieux à présent. Laissant le jeune homme emprunter le pas, la belle aveugle remarqua qu’elle avait toujours la pèlerine de celui-ci sur ses épaules, ce qui l’embarrassa fortement. Non pas à cause de ce qu’il s’était passée précédent, mais parce que la nuit était particulièrement fraîche et que même si ce fort combattant n’avait pas l’air de s’en plaindre, Arianne elle s’en inquiéta. Alors, elle essaya de se rapprocher d’un pas un peu plus rapide de lui, portant la cape dans l’une de ses mains, l’autre cherchant le dos du jeune homme pour l’arrêter, mais aussi pour se donner un repère de façon à mieux lui installer la pèlerine sur lui.

« Attendez… Il commence à faire de plus en plus frais. Je préfère vous la rendre pour ne pas que vous attrapiez froid. » Quand elle sentit la chaleur de sa peau tiède sous sa paume, elle chercha à la hâte ses épaules, déposant le vêtement sur celle-ci tout en lui adressant un sourire chaleureux. « Ne vous en faites pas pour moi, cela ira, continuons à présent. »

Chaque minute, chaque seconde qui s’écoulaient étaient précieuses. Aussi, plus Arianne perdait du temps, plus ses chances de retrouver sa mère s’affaiblissait. Bien sûr, elle ne préféra pas y penser et très vite, elle se remit en marche avec le jeune homme, essayant de suivre ses traces, tout en se repérant grâce à la clochette de Chisé qui tintait bien plus doucement que pendant sa course folle. Plus ils s’enfonçaient dans la forêt, plus le chemin se faisait tortueux. Parfois, Arianne manquait de tomber, où de se prendre l’angle d’un arbre. Sans sa canne — qu’elle avait perdue dans sa course — elle avait du mal à se repérer et même si elle suivait les traces des deux compères devant elle, elle n’était pas à l’abri d’un obstacle opportun. Soudain, elle entendit un bruit sourd qui attira son attention, était-ce le jeune homme qui venait de se cogner ? Il n’eut pas de suite à cette accroche, pas même le grognement d’une douleur intenable, au lieu de ça Khallian s’exclama haut et fort, lançant une remarque qui fit doucement sourire la belle qui lui répondit aussitôt, sur un ton doux, bien qu’amusé.

« Je suis navrée, je n’en ai pas sur moi. Je sais que mère en possédait une, si cela peut vous aider à la repérer. Enfin, si elle ne l’a pas perdue à son tour dans sa fuite. » Elle décida de changer de sujet, préférant ne pas y penser plus que nécessaire. Cachant même l’inquiétude dans sa voix. « En tout cas je m’en remets à vous. Je vous fais confiance pour la marche à suivre. »

La jeune femme avait un mal fou à se repérer dans cette immense forêt. Il lui était impossible de ressentir la moindre différence avec l’endroit où elle était retrouvée un peu plus tôt. Elle n’en avait eu guère le temps à cause de l’invasion de sans cœur. Pourtant, elle essaya de se rappeler, de se souvenir. Peut-être y avait-il une odeur, une aura susceptible de l’aider ? De nouveau, comme pour briser le silence et surtout les craintes de l’aveugle, Khallian éleva de nouveau sa voix, mais cette fois, il préféra questionner la demoiselle sur les raisons de la présence des deux dames en ses lieux, surtout en pleine nuit. Comprenant son questionnement, l’aveugle ne tarda pas à lui répondre, éclaircissant ainsi la situation.

«  Nous étions partis à la recherche de deux fleurs extrêmement rares. La Luéticilia et la Noblissia. Ses fleurs ne sont trouvables qu’en pleine nuit ce qui nous à amenée dans cet endroit. Nous avions justement trouvée une Luéticilia quand nous avons été attaquées. » Préférant donner des raisons sur la recherches actives de ses plantes, Arianne continua son récit, donnant de plus amples explications. « Mère est herboriste. Aussi grâce à ses plantes, elle sera capable de fabriquer des remèdes aptes à guérirent ses patients. J’ai voulu l’aider dans sa quête pour ne pas qu’elle soit seule. Mais… J’espère qu’elle n’a rien… »

Ses mains se joignirent doucement, témoignant de cette inquiétude qui inonda son cœur. Au fond, Arianne savait que sa mère avait des notions en magie et qu’elle était capable de se défendre, mais… Avait-elle vraiment pu tenir face à ses nombreux adversaires ? C’est alors que la clochette de Chisé s’arrêta brutalement de tinter. Indiquant que le chaton venait de s’arrêter. Ses grandes oreilles s’agitèrent, tandis qu’un miaulement se dégagea de sa gorge, puis, comme prise d’une certaine frénésie, elle se mit à courir droit devant elle, avant de s’arrêter à nouveau tout en lançant un miaulement joyeux, suivis de la voix d’une femme mature, qui éleva sa lanterne au niveau de son visage, éclairant faiblement le jeune homme et la jeune femme.

« Arianne ! Dieu soit loué tu vas bien ! Je me suis fait un sang d’encre ! Oh mon enfant, je suis soulagée de te voir saine et sauve. »

Sans attendre, la dame enlaça sa fille adoptive dans ses bras, appréciant ses retrouvailles, avant de se reculer quelques instants pour la regarder entièrement, de façon à voir si celle-ci n’avait pas de blessure. Puis elle se tourna vers le jeune homme, le regardant de long en large, avant de lui adresser un air quelques peu sévère. Depuis quelques temps, Androméda préférait se méfier des hommes qui tournaient autour de sa fille, aussi, elle montra une certaine agressivité pour ne pas tenter plus le diable.

« Et vous, vous êtes ? Au vu de votre tenue, je doute que vous soyez un habitant d’ici n’est-ce pas ? »
« Ne soyez pas trop dur avec lui mère. Ce jeune homme vient de me sauver de la noyade en plus des sans cœur qui me menaçait. Sans lui, je ne serais sûrement plus de ce monde. »
« De la noyade ? » Son visage pris une expression un peu plus horrifiée en se rendant compte de l’ampleur qu’avait prise cette situation, aussi, elle se tourna de nouveau vers Khallian, lui adressant un regard redevable. « Je vous remercie d’avoir sauvé ma fille, mais hélas je n’ai rien à vous offrir pour cela. Il faudra vous contenter de quelques remerciements. »

La sorcière n’avait pas vraiment d’argent à offrir à cet homme et encore moins d’objet de valeur. Aussi, elle espérait qu’il n’insisterait pas d’avantage et qu’il se contenterait du peu qu’il pouvait avoir. Mais au vu de sa carrure, il n’avait pas l’air d’un homme avide à la recherche de fortune, mais malgré son apparence, Androméda préféra ne pas s’y fier. Après tout, comme elle avait pus le constater depuis tant d’année. L’habit ne fait pas le moine.


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Khallian
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MessageSujet: Re: La belle et le sauvage [Pv: Khallian] La belle et le sauvage [Pv: Khallian] Icon_minitime1Jeu 7 Avr - 21:17
Sous ses airs de douce demoiselle, la charmante Arianne cachait un certain caractère. Toujours dans son rôle de fringant sauveur, Khallian ne tarda pas à en faire l'expérience. Intransigeante, la jeune femme ne laissa pas passer ses remarques, signifiant clairement quelle genre de femme elle était. Une autorité qui amusa tout particulièrement Khallian, non sans rajouter un certain charme à cette étonnante demoiselle. Même descendue de ses bras, elle ne manqua pas de répondre à ses propos, remettant en cause son statut de beau mâle. Et bien entendu, Khallian éclata d'un rire sincère, appréciant ce mordant pour le moins inattendu. « Désolé de ne pas être à ton goût », ajouta-t-il en riant, sans se prendre au sérieux une seule seconde. Puis, reprenant contenance, il adressa un bref sourire à la jeune femme. Sa propre expérience lui avait enseigné de ne jamais prendre une femme de caractère à la légère. Même si elle était aveugle, et mesurait une tête de moins que lui.

Puis, conscient de l'urgence de la situation, ils s'enfoncèrent dans les tréfonds de la forêt. La route était particulièrement pénible, mais heureusement, les traces semblaient suivre le chemin principal. Consciencieux, Khallian observait méticuleusement chaque recoin. Mais bientôt, la voix de la jeune femme s'éleva pour attirer son attention. Elle lui intima d'attendre un instant, et tournant légèrement la tête, Khallian devina sa silhouette dans son dos. Il sentit sa main fraîche contre son dos, s'amusant de sa manière de procéder. Sa pèlerine enveloppa doucement ses épaules, et Arianne lui adressa un sourire tout en lui affirmant de ne pas s'inquiéter. Il lui retourna son sourire et la remercia, avant de reprendre la route. Pourtant, les ombres de la forêt se faisaient de plus en plus dense, et Khallian ne tarda pas à se plaindre de l'absence de lumière. Ils n’avaient pas même une torche pour chasser les ténèbres. La jeune femme lui répondit que sa mère en avait emmené une avec elle, mais rien de plus. Puis, Khallian l’interrogea sur les raisons de leurs présences dans ces bois à une heure aussi tardive. Alors, Arianne raconta son histoire. Deux fleurs rares, dont les noms n’étaient pas étrangers à Khallian. À dire vrai, il avait toujours partagé un lien étroit avec la nature en raison de son don. Toutefois, sa connaissance des fleurs était le vestige d’un tout autre lien. Une poignée de souvenirs remua doucement dans l’esprit de Khallian, et en percevant l’inquiétude dans la voix d’Arianne, il commença à prendre ces recherches beaucoup plus à cœur. « Ça va aller » dit-il simplement, sa voix calme et forte résonnant avec douceur entre les arbres. Puis, un miaulement attira l’attention de Khallian. Le chat s’était immobilisé, avant de s’élancer au travers des bois. Un brin de surprise déforma son visage, mais en levant son regard en direction du chemin de terre, il devina l’origine de ce soudain changement de comportement. Une faible lueur oscillait dans la pénombre. Une lanterne, dont les vacillements lançaient dans ombres sur les troncs. Et, dans la lumière, une silhouette se découpa. Une femme, comme en attesta le son de sa voix. Un certain soulagement s’empara de Khallian, qui posa un bref regard sur Arianne. La silhouette s’approcha, dévoilant une femme d’âge mûre. La mère d’Arianne. Celle-ci éclata de joie en découvrant sa fille indemne, et s’élança à sa rencontre. Les retrouvailles furent pourtant brèves, car après s’être assurée que la demoiselle allait bien, l’herboriste se tourna vers Khallian. Elle l’observa d’un œil sévère, méfiante, agissant comme une mère particulièrement protectrice. Pourtant, il en fallait davantage pour déstabiliser Khallian. Un brin de fierté dans le regard, celui-ci croisa les bras, guettant une réaction. Et d’une voix tranchante, l’herboriste ne tarda pas à lui demander son identité. Immédiatement, Arianne intervint en faveur de l’élémentaliste, expliquant les circonstances qui les avaient réuni. Une nouvelle qui ébranla la dame la plus âgée. Son attitude changea légèrement, une certaine gratitude germant dans son regard. Et, compréhensif, Khallian haussa les épaules.

« Un sourire fera l’affaire. »

Un brin narquois, il adressa un regard à l’herboriste, avant de se retourner brièvement vers Arianne.

« On devrait trouver un coin plus tranquille. Histoire de faire le point, dit-il négligemment, bien conscient que le mieux était de faire une pause, le temps que chacun se remettre de ses émotions. On devrait continuer de remonter le chemin. On trouvera bien un endroit où se mettre à l’abri. »

Dans ce genre de monde, il n’était pas rare de trouver des cabanes en périphérie des forêts. Et Khallian n’était pas genre d’homme à se préoccuper de l’avis des propriétaires. Ainsi, sans vraiment laisser davantage le choix aux deux femmes ici présentes, il décida de reprendre la route. Mais avant cela, il se retourna brièvement vers l’herboriste.

« Ah, avant que j’oublie. Khallian, enchanté. »

Un nouveau sourire illumina son visage. Puis, il marcha le long du chemin, prenant la tête du petit groupe. Après tout, elles avaient sans doute besoin de partager un moment toutes les deux. Une chose que Khallian avait la présence d’esprit de comprendre, et de respecter. Ensuite, ils aviseraient.
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Arianne Di Lumen
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MessageSujet: Re: La belle et le sauvage [Pv: Khallian] La belle et le sauvage [Pv: Khallian] Icon_minitime1Sam 9 Avr - 18:09



Pendant leur marche intensive, Arianne avait expliqué au jeune homme la raison de la présence des deux femmes dans cette forêt sombre et lugubre. Bien que ce discours l’aidait à se changer quelques peu les idées, l’inquiétude revint aussitôt après que les mots eurent finis d’être exprimés. Ce changement interpella Khallian qui ne tarda pas à rassurer la demoiselle, lui indiquant que cela irait. Des mots simples et pourtant  assez forts pour rassurer la belle aveugle, qui hocha doucement la tête, un espoir nouveau au fond de son cœur. Puis, tout s’enchaîna : la réaction de Chisé, l’aura et le parfum de cette présence familière, le son de la voix de la sorcière, des retrouvailles réjouissances et au combien réconfortante. L’inquiétude dans le cœur de la jeune femme s’envola aussitôt. Et ce fut avec une joie immense qu’elle retrouva sa mère adoptive. Pourtant, la présence de l’étranger n’avait pas l’air de convenir à la vieille dame qui se montra soudainement méfiante, quelques peu hostiles. Pour changer son attitude, Arianne décida d’intervenir en faveur de l’arrogant, expliquant rapidement le pourquoi elle était accompagnée par cet étranger. Très vite, les traits de la sorcière se détendirent légèrement, mais elle n’en restait pas moins sur ses gardes. Après tout, elle ne savait pas vraiment à qui elle avait à faire, et bien que ce bellâtre ait l’air d’un grand benêt, rien n’indiquait que cela n’était pas un faux-semblant. Les mots furent la seule récompense qu’elle pouvait offrir au sauveur de sa fille, mais celui-ci avait l’air de vouloir une tout autre compensation. Un sourire. Arquant un sourcil, l’herboriste le fixa sans un mot, observant le moindre de ses faits et gestes, comme si elle était face à un prédateur. Son air narquois ne lui plaisait guère et encore moins le fait qu’il semblait bien s’entendre avec sa fille adoptive. Deux points qui mettaient la sorcière en alerte, laissant ses bras se croiser pour se donner un air bien plus autoritaire qu’elle ne l’était.

« On ? Parce que vous comptez nous suivre maintenant ? Je ne crois pas que votre présence nous soit vraiment nécessaire vous savez. »
« Mère, je sais que vous n’êtes pas trop pour cette alternative, mais… Peut-être serait-il préférable qu’il nous accompagne ? Au moins le temps qu’on trouve un abri ? »

Devant les paroles de la demoiselle, Androméda soupira longuement. Elle comprenait bien évidemment où Arianne voulait en venir de part ses paroles et il était vrai qu’elle n’avait pas tort sur un point. Le jeune homme pouvait être un atout de plus si elles venaient à croiser de nouveau des sans cœur. Sa lanterne entre ses longs doigts, la sorcière laissa le faisceau de lumière s’élever doucement, pour mieux éclairer les horizons et rendre la route beaucoup moins sombre et noire. D’un signe de tête, elle indiqua une destination au jeune homme, avant de lui adresser d’un air peu aimable.

« Il y a une cabane non loin d’ici, je l’ai entre-aperçus en essayant de suivre tes traces. » Avoua-t-elle en se tournant vers la non-voyante.« C’est part de ce côté. Vers le nord-ouest. »

Avant de reprendre la route Androméda s’assura que sa fille était capable de suivre, avant de se tenir non loin de Khallian, de façon à le suivre, mais surtout à éclairer ses pas. Soudain, le bellâtre se retourna vers la dame qu’elle était, se présentant enfin dans un sourire qui énerva quelques peu la sorcière. Ce jeune était vraiment arrogant, mais elle préféra ne pas s’en soucier, pour éviter de lui donner plus d’importance que nécessaire.

« Androméda. Enchanté également. »

Son ton était sec, mais pas agressif, laissant juste planer une certaine distance entre elle et cet étranger, pour éviter qu’il ne se permette trop de fantaisie. Au fond, elle avait l’impression que cela ne l’arrêterait pas pour autant, au vu de son caractère, mais elle ne pouvait faire autrement pour le moment. Après tout, ce n’était pas à elle de refaire l’éducation de cet effronté. Quelques minutes de marches furent suffisantes pour enfin trouver cette cabane abandonnée dans ses bois noirâtre. Le verrou ne fut pas difficile à casser et en observant l’intérieur, la sorcière fut soulagée de voir un poêle à bois encore en étant de marche. Posant ses affaires avec soin. La vieille femme indiqua qu’une chaise se trouvait non loin de la non-voyante et laissa le jeune homme s’installer à son aise, avant de sortir de nombreuses plantes et une gourde, remplis d’une eau limpide et pure.

« Je sais que vous êtes tous les deux secs, mais on ne peut pas prendre le risque que vous attrapez une pneumonie, où je ne sais quoi. Je vais vous préparer une décoction. Aller vous poser près du poêle à bois. »

Grâce à sa lanterne, Androméda avait pu brûler quelques morceaux de bois pour laisser la chaleur se répandre dans la cabane abandonnée. Quand la température fut constante, elle posa les deux tasses sur le dessus de cette invention, afin que l’eau puisse chauffer pour mieux répandre les bienfaits des plantes dans celle-ci. Quand l’infusion fut prête, l’herboriste porta les deux tasses, à sa fille et à ce dénommé Khallian, prévenant quand même de l’amertume de cette boisson particulière.

« Je préfère vous prévenir, cela risque d’être légèrement amer en bouche. Habituellement j’y ajoute une cuillerée de miel, mais il faudra vous en contenter. »

Car malheureusement, elle n’avait que le stricte nécessaire sur elle, le reste se trouvait dans l’auberge dans laquelle elle logeait depuis quelques temps avec la belle Arianne. Cela faisait quelques jours maintenant que toutes les deux voyageaient de monde en monde à la recherche de fleur et de plante capable d’améliorer les potions, et les remèdes de l’herboriste. Bien sûr, ce n’était qu’une excuse, mais au moins ses expéditions les rapprochaient en plus de faire découvrir de nombreux lieux à l’aveugle, qui avait tant de choses à apprendre encore. Elle ne pouvait pas voir certes, mais rien que le faire de ressentir et de toucher était un atout non négligeable. Mais pour l’heure, ce qui inquiétait la sorcière était la présence de ce jeune arrogant. Qui était-il ? D’où venait-il ? Mais surtout, que faisait-il dans une forêt en plein milieu de la nuit. Des questions dont l’herboriste espérait bien en avoir des réponses et ce fut sans gêne qu’elle se montra suspicieuse, ne cachant pas son ressentis, ni ne baissant sa garde.

« Dites-moi jeune homme, Khallian c’est ça ? Je vais reformuler ma question que vous avez préféré éviter tout à l’heure. D’où venez-vous donc ? Je doute qu’un jeune homme tel que vous vienne de ce monde, aussi j’aimerais savoir ce que vous faisiez en ses lieux, surtout en pleine nuit. » La sorcière avait l’air calme et posée, pourtant, il était facile d’entrevoir cette certaine sévérité qui mettait parfois quelques personnes mal à l’aise. « Je me permettrais aussi d’ajouter que je trouve cela étranger que vous soyez là au bon moment, surtout là où on s’y attend le moins. Coïncidence ? » Elle soulignait fortement le sauvetage de sa fille et quand bien même elle lui était redevable, elle ne pouvait s’empêcher de croire que le hasard n’était peut-être pas le seul facteur. Depuis la forteresse oubliée, elle commençait clairement à se méfier de la gente masculine qui osait tourner autour de la non-voyante. « J’aimerais que cette fois-ci vous évitiez de vous défiler avec une pirouette digne de votre exubérance jeune homme. Il vaudrait peut-être mieux que votre sincérité vous soit favorable ».
« Mère… Vous n’avez pas besoin d’être autant soupçonneuse… »
« Prudence est mère de sûreté Arianne. Ne l’oublie pas. »

Préférant se taire, Arianne adressa une moue désolée à Khallian, de façon à essayer de faire un peu pardonner la réaction de sa mère. Au fond, elle comprenait pourquoi celle-ci se comportait ainsi. Après tout, elle ne faisait que remplir son rôle de mère et Androméda n’avait jamais caché cette surprotection vis-à-vis d’elle. Bien sûr, elle n’était pas étouffante, elle la laissait même vivre sa vie tranquillement, mais il était vrai que depuis quelques temps, l’herboriste se montrait de plus en plus hostile envers les étrangers qui approchaient de trop près la demoiselle. Avait-elle peur d’un quelconque danger ? Au fond, Arianne ressentait la méfiance de sa protectrice, mais elle était incapable de déceler le pourquoi du comment. Ce qu’elle espérait, c’est que le pauvre Khallian ne serait pas gêné par la situation, car celle-ci était devenue peu confortable.


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MessageSujet: Re: La belle et le sauvage [Pv: Khallian] La belle et le sauvage [Pv: Khallian] Icon_minitime1Mer 13 Avr - 18:39
Même si Khallian était loin d’être un ange, la mère d’Arianne n’était pas non plus un modèle de courtoisie. Même les retrouvailles avec sa fille ne furent pas suffisantes pour dérider la vieille femme, et ce fut sans ménagement que celle-ci tenta de dissuader Khallian de les suivre. Mais l’intervention d’Arianne lui évita de se justifier, et dans un soupir contrit, la dame à la lanterne se résigna. Une moue acariâtre sur le visage, elle désigna une direction d’un mouvement de tête, expliquant que, non loin de là, ils trouveraient une cabane où ils pourraient se reposer. Sans un mot, Khallian acquiesça. Ils marcheraient donc vers le Nord-Ouest. Ils commencèrent à marcher, et le baroudeur du groupe profita de cette occasion pour se présenter. Une voix sèche vint lui répondre, et la vieille dame se présenta sous le nom d’Androméda. Mais son attitude distante ne fit que tirer un énième sourire à Khallian. Puis, continuant à remonter le long du chemin, ils trouvèrent bientôt la cabane mentionnée par Androméda. Celle-ci brisa le verrou sans remords, et la petite troupe se faufila dans la chaumière. C’était un endroit rudimentaire. Quelques meubles pour s’installer, une table, un poêle à bois, et une poignée d’outils rangée dans un coin de la pièce. Observant la pièce, Khallian referma la porte derrière lui, le crépitement du réchaud attirant son attention. Consciencieuse, Androméda décida de préparer une décoction pour éviter que la miraculée et son saveur ne prennent froid. Étonnamment docile, Khallian s’approcha du poêle à bois et s’installa debout, contre un meuble bas. Quelques minutes plus tard, le temps que chacun rassemble ses esprits, Androméda distribua des tasses de sa fameuse décoction. Regardant le mélange brunâtre avec suspicion, Khallian en huma le parfum, et grimaça aussitôt. Quelles que soient les herbes infusées dans ce mélange, l’odeur était atroce. La dame en question lui annonça que le goût allait être amer, et durant un instant, Khallian se demanda si elle n’avait pas simplement l’intention de l’empoisonner avec une mauvaise tisane. Néanmoins, il se résigna à la boire, tentant de se convaincre que c’était pour son bien. Mais quand il avala enfin cette ignoble mixture, il regretta tragiquement l’absence d’une cuillère de miel. Ou peut-être même d’une ruche entière.

Une grimace sur le visage, Khallian tira légèrement la langue. Pourtant, la voix de la vieille dame ne tarda pas à s’élever dans la pièce, légèrement plus autoritaire. Une expression sévère sur les traits, elle demanda de nouveau des réponses à Khallian. Mais cette fois-ci, elle refuserait catégoriquement toute tentative pour éluder sa question. Quelles étaient ses origines. Mais pas seulement. Profitant de cette occasion de s’exprimer, elle continua sur sa lancée, sous-entendant lourdement que l’apparition du mercenaire au moment propice n’était peut-être pas une banale coïncidence. Même si elle était inquiète, sa méfiante excessive et injustifiée allait trop loin. Silencieux, Khallian ne détourna pas le regard. Mais il n’était apparemment pas le seul à trouver que cette réaction était exagérée, puisque la jeune Arianne intervint de nouveau pour calmer la tempête. Pourtant, Androméda signifia clairement son intention de continuer son petit interrogatoire. Mais de son côté, Khallian ne manqua pas de remarquer la moue désolée de la jeune demoiselle. Il patienta alors quelques secondes, comme pour se convaincre, et soupira profondément. C’était une mère inquiète. Désagréable, certes. Mais une mère malgré tout. Et cela, il était capable de le comprendre.

« Sans cette coïncidence, nous ne serions que deux pour discuter, dit-il, tranchant. Son regard était sérieux, défiant ouvertement Androméda. Puis, doucement, il se relâcha. Et il désigna sa tasse vide. Et ce truc infâme est loin d’être un cadeau. Je préférais encore la soupe à la grimace. »

Joignant le geste à la parole, Khallian déposa sa tasse vide contre le meuble derrière lui, et leva un œil en direction d’Androméda. Puis, il se redressa, légèrement penché en arrière, posant ses deux mains contre le bord de la table. Puis, sans perdre son attitude détendue, il continua d’une voix neutre.

« Si vous voulez tout savoir, je ne viens pas de ce monde. Le mien a été détruit, ajouta-t-il avec une fausse indolence. Depuis, je traine de monde en monde. J’avais entendu dire que des créatures rôdaient dans cette forêt la nuit. Donc je suis passé dans le coin, histoire de m’occuper de ça avant que quelqu’un ne se retrouve blessé. Il marqua une pause, adressant un sourire effronté à Androméda. On dirait que j’ai été bien inspiré. »

Satisfait, Khallian enfonça une main dans sa poche, et pointa son autre pouce vers la porte d’entrée.

« Je vais rester dans le coin un moment. On va forcément croiser d’autres Sans-Cœurs. Si vous retournez chercher vos fleurs, on ferait mieux de faire un bout de chemin ensemble. »

Pour être parfaitement exact, il n’avait pas la moindre intention de laisser ces deux femmes retourner dans cette forêt sans surveillance. La plus jeune avait déjà manqué de se faire tuer, il était hors de question de les laisser retenter l’expérience. Néanmoins, il décida de laisser cette décision à Androméda. Ou tout du moins, de lui laisser une opportunité de se résigner à le supporter. Sans quoi… Eh bien, il serait contraint d’imposer sa présence à la vieille herboriste. Mais avant toute chose, il décida de laisser un vrai répit aux deux femmes ici présentes.

« Je vais jeter un œil aux alentours. Je serais là dans deux minutes. »

Puis, il se décolla de son support et quitta la pièce. Il referma la porte derrière lui, et inspira profondément. Paisiblement, il s’adossa contre le mur de l’entrée, attendant sagement que quelques minutes s’écoulent, de manière à ce que la mère et la fille puissent discuter en toute intimité. Son regard ambré se leva doucement, redécouvrant la voûte céleste. Dehors, la nuit était agréable.
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Arianne Di Lumen
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MessageSujet: Re: La belle et le sauvage [Pv: Khallian] La belle et le sauvage [Pv: Khallian] Icon_minitime1Mar 19 Avr - 10:33



Ce jeune homme n’était qu’un impertinent arrogant et irrespectueux. Le genre de garçon qu’Androméda détestait côtoyer. Son flegme laissait penser qu’il se moquait de tout, pourtant, la situation ne semblait pas vraiment lui plaire, et pour cause, la sorcière ne lui laisser peu de choix concernant les réponses à ses questions. Elle voulait la vérité, rien de plus, rien de moins. Elle ne pouvait se permettre de laisser de nouveau un imposteur s’approcher de la jeune Arianne. Une fois avait suffis et maintenant, elle préférait rester sur ses gardes, montrant les crocs, pour ne laisser aucune chance à ses adversaires. Elle savait que son comportement était démesuré, mais cela lui importait. La sécurité avant tout et sur ça, elle resterait fermement campée sur sa position. Elle attendit donc que ce sauvageon daigne lui répondre, croisant ses bras, tout en arquant un sourcil en attendant son reproche. Certes, il était vrai que sans son aide, Arianne ne serait plus vraiment de ce monde et sûrement qu’il ne l’aurait pas ramené à elle, s’il était vraiment venu pour l’emporter. Mais peut-être attend-il une preuve ou une certitude concernant le statut de la demoiselle ? Sur ça, elle avait un doute, mais elle ne préféra pas le relever, préférant juger le jeune homme sur ses actes et parole, non sans lui répondre à sa remarque désobligeante.

« Je ne pense pas vous avoir forcés à boire cette décoction. Si ça ne vous en déplaise, vous n’aviez qu’à pas la boire. »

Elle lui adressa ce même sourire de défi, avec cette même teinte de provocation. Il était hors de question qu’elle se laisse faire et encore moins qu’elle laisse cet effronté lui faire la morale ou quoique ce soit d’autres. De toute sa vie, elle en avait croisé des hommes, mais ceux dans la stature de Khallian était assez rare, elle devait bien avouer. Il ne manquait pas de piquant, mais elle savait à quoi s’attendre avec ce genre d’énergumène. Il avait la tête d’un bellâtre irrésistible et charmeur, le genre qui collectionne les conquêtes sans jamais se prendre au sérieux. Le genre, qu’Androméda, n’avait pas vraiment envie de voir auprès d’une noble demoiselle comme Arianne. Peut-être qu’elle jugeait sans savoir, après tout, elle ne le connaissait aucunement, mais son comportement laissait sous-entendre bien des choses, des choses que la vieille dame déchiffrait parfaitement. Toujours avec son air autoritaire et peu aimable, la sorcière écouta donc les dires de ce malappris, cherchant la moindre once de mensonge ou de faux semblant. Mais rien. Il disait la vérité. Le ton de sa voix et sa gestuelle était bien trop naturelle pour en faire un menteur chevronné, mais ce n’était pas pour autant, qu’il avait la confiance de la dame, car pour avoir celle-ci, il fallait s’armer de patience. De beaucoup de patience même.

« Vous m’en voyez navré pour votre monde. » Répondit-elle sans la moindre once de pitié, ni de tristesse. Après tout, elle-même avait quitté un monde qui n’était plus. « Il semblerait qu’en effet vous avez été bien inspiré, mais tâchée de ne pas l’être plus que nécessaire. »

Ceci était clairement une mise en garde contre le jeune homme et sûrement qu’il comprendrait où la vieille dame voulait en venir. Cela commençait à l’agacer de voir ce bellâtre fanfaronner et quand il continua sur sa lancé en soulignant qu’il resterait auprès des deux femmes, la sorcière fronça amèrement les sourcils, ne cachant pas cet agacement dans le timbre de sa voix.

« Sachez mon cher, que nous, nous passerons de votre protection ! Allez jouer le complexe du messie avec d’autres femmes je vous prie ! Nous n’avons pas de temps à perdre avec vous ! »
« Mère… Calmez-vous s’il vous plait. Ne pourriez-vous réfléchir à notre situation actuelle ? Je sais que cela ne vous plait guère, mais Monsieur Khallian à raison. Si nous sommes tombés sur ses créatures un peu plus tôt, nous risquons de les croiser à nouveau. » Elle se tut quelques secondes avant de reprendre toujours avec ce calme légendaire et son doux sourire. « Ne vous querellez pas je vous prie. Nous devons agir avec prudence et sécurité. Alors ne blâmez pas ce jeune homme et laisser le vous prouver sa sincérité. »

Les paroles de la belle aveugle, fit soupirer la sorcière qui pour une fois, n’avait rien n’à redire à ses mots. Dans un sens la jeune demoiselle n’avait pas tort, elle ne pouvait pas savoir si elle pouvait faire confiance à ce type si elle ne lui laissait pas la chance de le montrer. Néanmoins, son caractère dédaigneux le rendait insupportable et la sorcière doutait de supporter sa provocation qu’il affichait ouvertement. C’était à croire que ce jeune homme n’avait reçu aucune éducation. Au moins, il avait la présence d’esprit de laisser enfin les deux jeunes femmes seules, laissant un silence pesant planer sur la cabane. Profitant d’être seule, la belle aveugle se leva avec douceur, essayant de s’approcher de sa mère, tout en cherchant ses mains le long de son corps. Un sourire bienveillant trônait sur ses lèvres rosées, un sourire, auquel Androméda répondit, bien qu’elle fût consciente, que la jeune demoiselle ne pourrait le voir.

« Mère… Je sais que cela vous inquiète et que vous n’appréciez pas le comportement de monsieur Khallian, mais… Je vous assure qu’il est très gentil. Il à même protégée Chisé pour ne pas qu’elle se fasse attaquer et il s’est montré très brave, bien qu’un peu taquin je dois l’admettre. » Un sourire amusé traversa son visage quelques secondes, avant de reprendre son expression d’avant. « S’il nous voulait le moindre mal, je pense qu’il aurait agit bien plutôt. Il avait tout le loisir de s’en prendre à nous dans cette maisonnette, hors, il ne l’a pas fait. De plus, il dégage une aura bienfaitrice. Donc vous n’avez vraiment pas d’inquiétude à vous faire. »
« Les choses ne sont pas toujours ce qu’elles sont Arianne, tu peux être facilement trompés comme se fut le cas… » La phrase de la sorcière resta en suspens, et très vite, elle remarqua que la demoiselle avait penchée la tête sur le côté, semblant se questionner sur ce que sa mère avait à lui dire. Dans un soupir, celle-ci posa doucement la main sur la tête cendrée de celle-ci, lui adressant un sourire tendre. « Tu as encore des choses à apprendre. Des choses que seules les rencontres te permettront de comprendre. » Elle ne pouvait la protéger éternellement comme un nouveau né contre le mal qui l’entourait, aussi, Arianne devait former son propre apprentissage et mieux cerner la véritable nature de chacun. Bien sûr, elle veillerait à ce que rien de mauvais ne lui arrive. « Va voir ce sauvage méprisant et dit lui que c’est d’accord pour qu’il nous accompagne. J’ai une dernière chose à régler. »

En entendant le synonyme que sa mère avait usé concernant Khallian, Arianne n’avait pus s’empêcher de sourire amusé, mais très vite, elle reprit son sérieux, appelant Chisé pour mieux se guider dans cette cabane boisée. À cause de sa course folle, elle avait perdu sa canne et se retrouvait à présent livrer à elle-même, avec Chisé comme seul guide. Dès qu’elle fut près de la porte, la jeune femme chercha pendant quelques secondes la poignée de celle-ci, s’engouffrant au dehors, avant de sentir la présence de Khallian. Suivant les sons de la clochette de son animal, elle s’approcha du jeune homme, joignant ses deux mains, tout en s’inclinant respectueusement en signe d’excuse.

« Veuillez pardonner la réaction excessive de ma mère. Je sais que cela n’à pas dû être agréable pour vous, aussi j’aimerais m’excuser pour le désagrément causé. » Elle se releva alors, penchant sa tête sur le côté avec un sourire tendre sur les lèvres. « Si cela vous tient toujours à cœur, nous serons honorée de votre présence à nos côtés. Bien sûr, si vous n’en aviez plus l’envie, je pourrais le comprendre. »

Après tout, c’est vrai qu’Androméda ne c’était pas vraiment montré aimable avec lui, aussi, Arianne espérait que cela ne le freinerait pas. Car au fond, Androméda était une femme très gentille quand elle ne se mettait pas sur la défensive. Aussi, la jeune femme ne voulait pas que Khallian ait une mauvaise image d’elle, bien que cela semble assez difficile à rattraper au vu de son comportement.

« Vous savez, mère n’est pas toujours comme cela… Je ne sais pas pourquoi elle agit ainsi à vrai dire… » Une moue inquiète déforma son visage, tandis qu’elle attrapa son autre bras avec sa main, témoignant de son ressentis. « Depuis quelques temps elle me semble beaucoup plus méfiante que d’ordinaire. À croire qu’elle craint quelques choses… »

Les dernières paroles étaient plus adressées pour elle-même que pour le basané, car depuis quelques temps, Arianne se questionnait grandement concernant les agissements de sa mère adoptive. Elle ne savait pas quoi en penser et elle avait cette impression bizarre que celle-ci lui cachait quelques choses, mais elle était incapable de savoir quoi. Secouant doucement sa tête comme pour se reprendre, la jeune non-voyante essaya de se tourner de nouveau vers Khallian, mettant ses mains derrières son dos, avant de prendre une expression curieuse. Elle voulait en savoir plus sur le jeune homme, mais surtout sur ses connaissances en botanique. Au vu qu’il maitrisait les éléments peut-être qu’il s’y connaissait encore mieux que la demoiselle.

« D’ailleurs, monsieur Khallian. Vous êtes bien un élémentaliste n’est-ce pas ? Vous vous y connaissez en matière plantes et de leurs vertus ? Je suppose que vous avez dû avoir une éducation concernant cela. Cela à du vous prendre un temps fou pour contrôler votre pouvoir et en avoir les acquis. Je vous admire. »

De ce qu’elle avait pus en ressentir, Khallian avait l’air d’être un virtuose dans l’art de faire obéir la nature à ses exigences. Grace à cela, il savait se battre en plus de se sortir de nombreuses situations grâce à cette résonance. Un don qu’Arianne admirait grandement. Car, pour sa part elle était incapable de faire pareil prodige. Elle ne l’enviait pas vraiment, car après tout, chacun avait ses compétences, mais parfois, elle aurait aimée pouvoir se défendre par elle-même, sans avoir à user de la force des autres.  


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MessageSujet: Re: La belle et le sauvage [Pv: Khallian] La belle et le sauvage [Pv: Khallian] Icon_minitime1Sam 23 Avr - 17:06
Dehors, Khallian était paisiblement adossé à l’enceinte de la cabane. Il avait décidé de se retirer un moment, afin de laisser aux deux femmes le temps de se retrouver, mais aussi de se mettre d’accord sur la marche à suivre. Après cette rencontre explosive, il n’avait pas la moindre intention de les laisser sans surveillance. Ou plutôt, il n’avait pas l’intention de laisser Arianne sans surveillance. Un regard sur la vieille femme avait été suffisant : elle n’était pas particulièrement blessée, pour une personne aux prises avec les Sans Cœurs. Elle était parfaitement capable de se défendre, il n’avait pas le moindre doute à ce sujet. Mais l’endroit était trop dangereux pour se reposer sur ce seul constat, d’autant plus que les deux femmes avaient déjà été séparé une première fois. Convaincre Androméda allait être une tâche difficile. La discussion avait été houleuse, et même si la vieille dame ne semblait pas mauvaise, son hostilité affichée envers Khallian était un sérieux obstacle. Même pour une mère, elle était particulièrement méfiante. Heureusement, durant cette brève discussion, Arianne était intervenu en faveur de Khallian. C’était aussi pour cette raison que l’élémentaliste avait décidé de quitter la pièce, convaincu que la jeune femme serait plus à même de convaincre sa mère. Dans ces circonstances, la seule chose à faire pour Khallian était de patienter sagement. Après quelques instants, il décida de dénouer ses jambes, s’avançant tranquillement vers l’orée de la forêt. Ils avaient encore de la route à faire, s’ils souhaitaient trouver ces fameuses fleurs… Puis, un bruit de clochette attira l’attention de Khallian. Il se retourna, découvrant Arianne, précédée de son chat. Il s’approcha de la demoiselle, allant calmement à sa rencontre. La jeune femme s’arrêta face à lui, avant de joindre ses mains. Et elle s’inclina, trop respectueuse pour Khallian qui afficha un sourire dubitatif. Puis, Arianne s’excusa du comportement de sa mère, avant de demander à Khallian s’il était toujours d’accord pour les accompagner. Celui-ci haussa une épaule, amusé, acquiesçant négligemment. Pourtant, une autre phrase ne tarda pas à s’échapper des lèvres de la jeune femme, trahissant son inquiétude vis-à-vis du comportement de sa mère. Elle était inquiète, et en écoutant attentivement ses paroles, Khallian devina que la jeune femme était plongée dans l’incompréhension. Il la regarda un instant, avant de lui répondre, se montrant plus rassurant.

« Tu ne devrais pas t’inquiéter. Toute les mères sont comme ça. La mienne était terrifiée dès que j’allais me promener trop loin, lança-t-il en souriant, sans préciser que ces souvenirs dataient d’un âge où il était bien trop jeune pour vadrouiller seul. Puis, il leva brièvement son regard en direction de la cabane, ajoutant d’une voix plus amusée. Et si tu veux mon avis, l’âge ne doit pas arranger les choses. »

Mais même pour Khallian, cette attitude semblait exagérée. Quelque chose était sans doute en train de se tramer dans l’ombre, et comme beaucoup de mère, l’herboriste cherchait certainement à préserver sa fille. Mais il garda cette pensée pour lui, et adressa un sourire à Arianne. La discussion close, la demoiselle, curieuse, posa ses mains dans son dos. Son expression était attendrissante, mais dès que ses lèvres s’ouvrirent, Khallian grimaça. Il l’écouta d’une oreille distraite, une expression contrariée sur le visage. C’était la deuxième fois. Et si la première avait été désagréable, la deuxième l’était au moins autant. Silencieux, il l’écouta. La jeune femme montra un intérêt sincère pour son don, allant même jusqu’à témoigner une certaine admiration à Khallian. Celui-ci la regarda du coin de l’œil, avant de soupirer profondément. Elle était trop gentille pour être mal intentionnée. Alors, il haussa les épaules, levant machinalement ses paumes vers le ciel.

« Juste une chose : arrête de me dire « monsieur ». Je veux bien être gentil, mais j’ai des limites. »

Sa voix s’était légèrement adoucie sur la fin, plus amicale et joueuse. Puis, Khallian ramena ses mains derrière sa tête, entamant la marche vers la cabane tout en répondant aux remarques d’Arianne.

« J’ai pas vraiment eu d’éducation pour apprendre tout ça. J’étais juste le genre de gamin à traîner dehors… Et j’aimais bien les fleurs, continua-t-il en souriant. Alors je me suis renseigné, et à force de voyager, j’ai appris deux ou trois trucs. Son regard se posa sur le ciel, pétillant, un grand sourire sur ses lèvres. Pour ce qui est de mes pouvoirs… J’ai toujours été capable de contrôler la nature. C’était compliqué au début, mais… On s’habitue vite. »

Il se tourna distraitement vers Arianne, la regardant un instant.

« Ça n’a pas grand-chose d’admirable tu sais. Il ferma les yeux juste un instant, plongeant brièvement dans ses souvenirs. J’ai croisé des gens parfaitement normaux, sans le moindre pouvoir, qui ont travaillé dur pour être capable de faire ce dont ils rêvaient. Ça, ça mérite le respect. »

Un nouveau sourire passa sur son visage. Puis, ils approchèrent de la cabane, et Khallian observa brièvement les flammes dociles qui se reflétaient contre les carreaux des fenêtres. Il aurait été curieux de connaître le prochain sermon d’Androméda. Mais avant ça, il jeta un œil sur les arbres des alentours. « Je reviens » dit-il à Arianne, avant de se diriger vers un vieux chêne. Sans un mot, Khallian leva sa main, éveillant son don. Lentement, plusieurs branches du chêne s’enroulèrent entre elles, formant un bâton noueux et solide. Puis, les branches s’abaissèrent doucement vers Khallian. Celui-ci enroula ses doigts autour du bâton, et exerçant une légèrement pression sur le bois, détacha sa création du grand chêne. Ses pouvoirs se dissipèrent, et satisfait, Khallian retourna rejoindre Arianne. Sans un mot, il s’empara doucement de la main de la jeune femme, et déposa le bâton dans le creux de sa paume. Une canne improvisée. Il avait vu combien marcher en forêt avait été difficile, et cette initiative lui semblait judicieuse. La demoiselle était bien entendu libre de refuser.

« Bon, allons affronter le dragon… »

Sans perdre son sourire, Khallian se dirigea vers la cabane, et poussa la porte de bois.
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Arianne Di Lumen
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MessageSujet: Re: La belle et le sauvage [Pv: Khallian] La belle et le sauvage [Pv: Khallian] Icon_minitime1Lun 25 Avr - 15:30



Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle s’était confiée ainsi concernant le comportement de sa mère. Surtout à un homme qu’elle ne connaissait pas plus que cela, mais son inquiétude était telle qu’au fond, Arianne avait ce besoin d’en parler librement, bien que ses paroles n’étaient pas vraiment destinés à Khallian. D’ordinaire Androméda n’était pas ainsi. Certes elle était parfois un peu pec sec et peu aimable, mais en cette soirée, elle était plutôt agressive et bien trop méfiante, une méfiance qui titillait de plus en plus la curiosité de la jolie aveugle. Pourtant, le sauvage ne sembla pas s’en indigner, expliquant tout simplement de façon rassurante ce qu’il pensait de la situation actuelle, se permettant même d’ajouter une petite remarque qui fit doucement rire d’amusement Arianne. Sa main près de ses lèvres, elle ne tarda pas à laisser celle-ci joindre celle qui était libre, affichant un sourire gracieux sur ses jolies lèvres rosées.

« Vous avez sûrement raison. Je dois m’inquiéter pour rien. » Elle sembla pensive pendant un bref moment avant de reprendre. « Il est vrai qu’une mère peut se montrer très protectrice dans certaines circonstances. Par contre, je doute que l’âge y soit pour quelques choses. »

Quelques peu rassurée sur le sujet, Arianne décida d’en apprendre un peu plus sur l’adonis qu’elle venait de rencontrer. C’est donc tout naturellement qu’elle le questionna sur ses dons avec la nature, témoignant en même temps de cette admiration qu’elle lui portait. Elle avait toujours été ainsi, curieuse de tout et sûrement qu’elle aurait été une jeune femme comme les autres si elle n’avait pas eu sa marque de princesse de cœur sur son omoplate. Mais cela n’était qu’un détail, un détail que la demoiselle et le jeune homme ne connaissait guère. Quand elle eut finis avec son interrogatoire, Arianne remarque que Khallian semblait comme embêté, soupirant grandement tout en témoignant d’un certain agacement. Mais visiblement, il ne l’était pas plus que cela, car très vite, il s’était radoucie vers la fin, semblant même un brin joueur. Mais malgré tout cela, sa réaction avait rendu Arianne quelques peu penaude. Elle ne savait pas qu’en usant de terme respectueux, elle pouvait blesser quelqu’un et c’est avec un air confus qu’elle s’excusa alors, se promettant qu’à l’avenir, elle ferait plus attention.

« Je ne pensais pas vous énerver en m’adressant à vous ainsi. » Elle releva alors doucement la tête, laissant ses lèvres s’étirer en un sourire compatissant. « Je ferai plus attention.»

Après cette petite erreur qui n’eut aucune conséquence sur l’entendre entre l’aveugle et le sauvage, celui-ci répondit enfin à sa question, expliquant son parcours qui n’avait rien d’extraordinaire et pourtant, Arianne restait en admiration. Apprendre par soi-même était bien plus glorifiant que d’apprendre d’un quelconque maître ou professeur. L’apprentissage n’était pas le même, il était bien plus dur et intense qu’on ne pourrait le croire. Trouver ses limites, sans personnes pour vous guider devait-être d’une difficulté éreintante, et pourtant, le jeune homme contait cela comme une habitude. Était-ce ainsi que les personnes comme lui voyaient les choses ?

« Oh je vois. C’est encore plus admirable de savoir que vous avez su apprendre par vos propres moyens. Cela n’à pas du être si aisée. Vous deviez être déterminé n’est-ce pas ? »

Car sans détermination, il était difficile d’atteindre ses objectifs et entendant Khallian parler et agir, la jeune femme voyait bien qu’il été bien plus que déterminée. Il possédait une force, une force incroyable qu’elle sentait couler en lui. Comme une rivière qui ne cessait d’aller plus loin que l’infini. Soudain, elle sentit un regard planer sur elle, l’obligeant à ce tourné vers cette sensation. Très vite, le jeune homme reprit la parole, se montrant cette fois plus humble, louant les mérites de ceux qui ne possédaient pas de don. De nouveau, elle lui adressa un sourire, qui fut plus radieux, plus en adéquation avec la conversation. Il y avait une grosse part de vérité dans ses dires et elle ne pouvait qu’en être d’accord avec ses dires.

« Je suis parfaitement d’accord. Quand je pense aux gens de la forteresse oubliée, je ne peux m’empêcher d’être fière de leur engouement. » Joignant ses mains à nouveau, la jeune femme leva doucement la tête vers le ciel, comme pour capter l’essence de ce monde. « Ils se sont vaillamment battus pour refaire vivre ce lieu qui était jadis hantée par les ténèbres. Cette ville symbole leur union et je trouve qu’ils ont bien plus de mérite que ceux qui reconstruise tout par magie. » Elle s’arrêta quelques secondes, riant un peu avant de se tourner vers Khallian, tout en gardant ce visage radieux. « Le mieux c’est de voir par vous-même je pense. Ainsi vous comprendrez mieux. »

C’était là, le seul exemple qu’Arianne avait à soumettre au basané. Elle n’avait jamais eu le temps de visiter les autres mondes qu’elle avait côtoyés ses temps-ci. Elle y avait passée du temps, certes, mais pas assez pour comprendre comment les habitants fonctionnaient, ni comment il pensait. C’est pour ça qu’elle avait préférée parler du monde sur lequel elle avait élue domicile, essayant de refléter au mieux ce qu’elle pensait à leur égard, espérant que Khallian comprenait aussi, où elle voulait en venir. Soudain, le jeune homme lui indiquant qu’il revenait, ses bruits de pas commençant à s’éloigner de plus en plus de la belle Arianne. Interloquée, la demoiselle pencha doucement la tête, avant de sentir Chisé s’agiter non loin d’elle. Le petit chaton semblait monter des escaliers, indiquant que la cabane était proche maintenant. Préférant attendre le sauvage, Arianne resta ainsi à attendre, jusqu’à ce qu’elle sentit la présence de l’homme à ses côtés. Ses mains fortes et travailleuses attrapèrent doucement l’une des mains délicates de l’aveugle, lui déposant un bâton sans plus de cérémonie, intriguant de plus en plus la jeune femme. Détaillant le bâton de ses doigts fins, elle constata que plusieurs branches résistantes s’étaient enroulées entre elles, de façon à se rendre bien plus coriace. Le bâton était joliment décoré et la demoiselle n’eut besoin d’explication pour comprendre ce cadeau si soudain. D’un sourire joyeux, elle laissa sa nouvelle canne frotter le sol, témoignant d’une reconnaissance sincère envers ce présent. Qu’il était agréable de retrouver enfin ses repères.

« Je vous remercie pour ce cadeau Khallian. Je vous promets d’en grand prendre soin. »

Puis, en entendant la nouvelle remarque de son comparse, la belle aveugle se mit à rire à nouveau, remuant doucement la tête de gauche à droite. Le mot dragon était quand même exagéré, mais elle ne s’en offusqua pas, après tout, il ne disait pas ça pour être méchant, mais juste pour détendre l’atmosphère. Ça se sentait au son de sa voix. Suivant les pas du basané, tout en laissant sa nouvelle canne la guider, la jeune femme pénétra à l’intérieur de la cabane, sentant de nouveau le parfum de sa mère flotter dans l’air. Des bruits semblaient venir de la direction du poêle, indiquant que la vieille femme était en train de ranger ses affaires. Quand elle vit les deux jeunes rentrer, elle referma son sac, se tournant vers ce sale effronté avant de lui faire face, soupirant longuement avant de croiser ses bras.

« Un seul faux pas et je saurais m’occuper de votre cas ! Vous êtes prévenu. »

Son regard se fit sévère, montrant qu’elle ne plaisantait aucunement concernant ses menaces. Puis elle emboîta alors le pas, attendant que tout le monde sorte de la cabane, pour refermer la porte, abandonnant celle-ci jusqu’à ce que son propriétaire se rappelle de son existence. La nuit était encore présente et grâce à celle-ci Androméda était confiante quant à la trouvaille de ses fleurs. Aussi, se tournant de nouveau vers Khallian, elle lui adressa la parole, mais cette fois, elle se fit moins agressive, mais toujours méfiante.

« D’ailleurs jeune homme, Que savez-vous des Luéticilias ? Vous connaissez cette plante au moins ? Car je veux bien que vous nous accompagniez, mais croyez pas que vous allez rester à vous tourner les pouces. Si vous avez quelques connaissances, elles seront les bienvenues. »

L’objectif de la sorcière était bien évidemment de trouver ses plantes dont elle avait besoin, mais elle voulait avant tout surveiller ce petit saligaud pour l’avoir mieux à l’œil et en découvrir un peu plus sur lui. Car même si Arianne avait essayée de la convaincre, Androméda tenait à rester sur ses gardes et vu que le jeune homme ne semblait très causant sur sa personne, elle comptait bien trouver les réponses à ses propres questions. Après tout, n’était-elle pas sorcière ? Il suffisait juste d’attendre le bon moment pour vérifier et ainsi avoir la certitude sur son cœur.
 


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MessageSujet: Re: La belle et le sauvage [Pv: Khallian] La belle et le sauvage [Pv: Khallian] Icon_minitime1Mer 4 Mai - 18:31
La demoiselle s’était montrée particulièrement inquiète vis-à-vis de l’attitude sa mère, perplexe face à la méfiance exagérée dont faisait preuve la vieille herboriste. Même si Khallian partageait son avis, il avait préféré se montrer réconfortant, ajoutant une pointe de plaisanterie dans l’espoir d’apaiser les craintes d’Arianne. Doucement, le visage de la demoiselle se détendit, un élégant sourire illuminant son visage. Sa manière de défendre sa mère amusa particulièrement Khallian, qui préféra ne rien répondre, un sourire aux lèvres. Même s’il était lui-même convaincu que le comportement de la vieille dame était exagéré, il préféra en rester là, satisfait de l’expression paisible sur le visage d’Arianne. Puis, la discussion s’enchaîna, et rapidement, il fut question de cette désagréable manie que la jeune femme avait de s’adresser à lui sous le terme de « monsieur ». Un brin trop franc, Khallian lui fit comprendre que cette marque de respect n’était pas du tout à son goût, mais le regretta presque aussitôt. Du coin de l’œil, il devina l’expression confuse et penaude sur le visage d’Arianne, et grimaça légèrement. Elle avait ce genre d’expression attristée capable de faire culpabiliser un cœur de pierre, et Khallian se retrouva bien vite déstabilisé, prit de court par cette réaction. Un sentiment coupable s’empara de lui, et quand elle s’excusa, il dû se pincer les lèvres pour ne pas revenir sur ses paroles. Il se contenta de répondre d’un grognement distrait, se frottant machinalement les cheveux, tout en détournant le regard. Il n’avait jamais été doué avec ce genre de réaction, et préféra ne pas insister, incapable de trouver une réponse appropriée. Ce problème réglé, Khallian préféra passer à autre chose, et décida de répondre aux propos concernant ses pouvoirs, et ses connaissances en botanique. Écoutant attentivement ses paroles, Arianne ne tarda pas à lui répondre, soulignant que son apprentissage en solitaire était plus admirable encore. Étouffant un rire, Khallian afficha un sourire, posant brièvement son regard sur la jeune femme. Elle semblait fermement décidé à lui faire des éloges, même s’il n’avait pas le mérite de ceux qui travaillent avec acharnement. Pourtant, à ses derniers mots, Khallian fut incapable de réprimer un éclat de rire sincère. Il s’esclaffa de bon cœur, son expression hilare et sa manière de ramener sa main près de son ventre évoquant le rire sincère et plein d’allégresse d’un enfant.

« Déterminé ? demanda-t-il en tentant de reprendre son calme. Dans mon cas, je crois que le mot approprié c’est borné ! »

Une fois plus calme, Khallian regarda un instant la jeune femme, avant de partager son avis sur la question. Une pointe de nostalgie dans la voix, il fit allusion aux personnes qui avaient croisé sa route. Ceux qui, sans pouvoirs, avaient fait preuve d’une volonté incroyable. Ceux qui, selon lui, méritaient bien plus de respect que lui. La demoiselle confirma ses paroles, évoquant les habitants de la Forteresse Oubliée, et leurs combats pour restaurée une ville jadis engloutie par les ténèbres. Etonnamment calme, Khallian écouta ses paroles, relevant tout l’engouement et le cœur que la jeune femme mettait dans son explication. Puis, elle échappa un rire, se tournant vers Khallian avant de l’encourager à aller voir par lui-même cette fameuse Forteresse. Un sourire compréhensif, il regarda le visage d’Arianne, avant d’hocher la tête. Elle habitait très certainement sur ce monde, mais il jugea qu’il était encore trop tôt pour lui poser la question. Et ce monde n’était pour ainsi dire pas complètement inconnu de l’élémentaliste, qui préféra toutefois ne rien ajouter, préférant rester sur les paroles pleines de force et de conviction prononcées par Arianne. Bientôt, ils arrivèrent sur le seuil de la cabane. Mais plutôt que de retourner affronter Androméda, Khallian décida de profiter de cette occasion pour user de son don, façonnant une canne avant de l’offrir à Arianne. Considérant son sourire, Khallian supposa que la demoiselle apprécia le cadeau. Puis, il fut grand temps de retourner à l’intérieur, affronter la terrible Androméda.

Quant ils entrèrent dans la cabane, la vieille dame était en train de ranger ses affaires. Sa besogne terminée, elle se tourna en direction de Khallian, soupirant, avant de lui adresser des menaces tout en lui lançant un regard sévère. Pas un seul faux pas. Il était prévenu, et comme pour clamer son innocence, il leva ses mains devant lui, adressant un regard teinté d’une pointe d’orgueil à Androméda. Sans un mot de plus, ils quittèrent la cabane, Khallian s’amusant silencieusement de la bonne humeur générale. Puis, s’engageant dans la forêt, Androméda se tourna vers lui. Sa voix se fit moins agressive, ce qui étonna Khallian, celui-ci bravant son regard en haussant un sourcil. Insistante, elle lui fit clairement comprendre que sa présence était tolérée, à condition de se rendre utile. Assez las de l’attitude de l’herboriste, Khallian soupira doucement.

« Les Luéticilias ? Ouais, on en trouve pas mal dans cette forêt. Il suffit de chercher. Mais on devra sûrement s’éloigner du chemin, ajouta-t-il calmement. Comme elles brillent, les gens les cueillent beaucoup. Du coup, ça fait longtemps qu’on n’en trouve plus le long des sentiers. Résultats, beaucoup de gens s’imaginent que ces fleurs sont une légende. »

Sans s’attarder davantage sur les explications, Khallian reporta son attention sur la forêt, observant calmement les alentours. Il n’avait peut-être pas toutes les connaissances d’Androméda, mais il avait suffisamment l’habitude de ce genre de situation pour retrouver une poignée de fleurs. Ils s’enfoncèrent ainsi dans la forêt, progressant paisiblement, à l’affut des plantes tant recherchées. Sans vraiment faire attention, Khallian se retrouva bientôt à hauteur de Arianne. Et, le plus naturellement du monde, il entama de nouveau la conversation avec la jeune femme.

« Généralement, les gens recherchent plutôt de la sauge médicinale, ou des herbes aromatiques… Pourquoi des Luéticilias ? »

La question aurait certainement dû être posée à l’herboriste en question, mais étrangement, Khallian avait préféré entamer la conversation avec Arianne Il regarda la demoiselle un bref instant, attentif, avant de reporter son attention sur les alentours. Écoutant sa réponse, il continua de scruter les bois, attentif à la moindre lueur. Quelques instants plus tard, il reprit doucement la parole, s’assurant de ne pas couper Arianne dans sa réponse.

« Trouvé. Juste là-bas. »

Joignant les gestes à la parole, il indiqua une direction d’un signe de tête, un halo blême, légèrement verdâtre, s’étirant comme un fin drap brillant à la surface du sol. Un mélange d’arrogance et de satisfaction dans le regard, Khallian porta son attention sur Androméda.

« D’ailleurs, vous en avez besoin de combien au juste ? »

Il posa une main contre sa taille, toisant l’herboriste, curieux de savoir combien de fleurs ils devraient dénicher avant que cette petite promenade en forêt ne prenne fin.
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Arianne Di Lumen
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MessageSujet: Re: La belle et le sauvage [Pv: Khallian] La belle et le sauvage [Pv: Khallian] Icon_minitime1Ven 6 Mai - 22:17



Après cette brève halte, il était temps de reprendre les recherches qui étaient en cours. La nuit n’était pas éternelle et chaque minute, chaque seconde étaient tout aussi précieuses pour retrouver ses plantes dont l’herboriste avait besoin. Seule la noirceur du ciel étoilé permettait de trouver ses merveilles, aussi, Androméda tenait à les cueillir au plus vite, avant que l’aube ne se lève et fasse disparaître l’étincelle des lueurs que rejetaient ses fleurs mystérieuses. Si elle était pressée d’acquérir le fruit de ses recherches, c’était ni plus, ni moins pour se débarrasser de ce gêneur rencontrer un peu plus tôt du nom de Khallian. Un petit effronté qui n’avait que d’arrogance et de prétention dans ses gestes. D’après les dires de sa fille adoptive, il était gentillesse et bravoure, mais pour la sorcière, il n’était qu’un beau parleur sans réel jugeote. Du moins c’est ce que son apparence et son insolence lui faisait miroiter. Pourtant, il avait pu démontrer un certaine forme d’altruisme, rien que dans le fait qu’il avait créé une canne pour la belle aveugle, mais cela, n’avait pas suffit à enlever sa méfiance à son égard. Voulant être claire avec ce sauvageon, Androméda lui expliqua ce qu’elle attendait de lui, non sans vouloir tester ses connaissances dans le domaine de la nature. Après tout, s’il était un élémentaliste, il devait être capable de lui en dire un peu plus sur le fruit de leur recherche. D’un air las, mais calme, Khallian lui répondit sans détour, indiquant qu’il serait préférable de se détourner du chemin créé par la main de l’homme pour avoir une chance de trouver les luéticillias. C’était une bonne déduction, une réflexion dont la sorcière n’avait rien n’à redire, hochant juste de la tête pour montrer son accord avec les dires du jeune homme. Nombreux étaient ceux qui confondaient la Luéticilla avec une plante décorative. Hors, dés qu’elle était arrachée à sa terre, sa lumière s’affaiblissait et celle-ci finissait par s’éteindre, perdant ainsi l’attention de ses cueilleurs. Les sots d’esprits préféraient alors la jeter, plutôt que de se servir d’elle comme d’un remède, faisant un gâchis monstre tout en la rendant d’une extrême rareté. Seuls les connaisseurs, lui offraient une utilité digne de ce nom et bien que l’herboriste en avait grandement besoin, elle ne comptait pas en cueillir un très grand nombre, juste de quoi lui permettre de créer ce dont elle avait besoin.

Alors qu’ils s’enfoncèrent plus profondément dans la forêt, Arianne sentit peu à peu la présence du jeune homme à ses côtés. Il avait une aura forte et protectrice, le genre de force qui inspirait la confiance et la sérénité. Grâce à la canne qu’il lui avait créée, la demoiselle aux cheveux argentés se déplaçait plus aisément sur ce sol chaotique, bien que parfois, il lui arrivait de se prendre les pieds sur une racine qu’elle n’avait pas sentie au bout de son bâton. Bien que celle-ci lui était d’une aide précieuse, il lui manquait cette efficacité que comportait toute canne d’aveugle, mais elle ne s’en plaignait pas le moins du monde, car la demoiselle appréciait grandement cette attention que Khallian lui avait apporté. Écoutant le questionnement du jeune homme concernant le choix des ingrédients de l’herboriste, Arianne attendit que les paroles de celui-ci s’éteignent, pour parlementer à son tour. Au fond, elle se doutait bien pourquoi Khallian lui posait la question à elle et non à sa mère, et un brin amusé, elle lui répondit alors, usant du même ton naturel.

« Les luéticillias sont connus pour soigner les maladies respiratoires et à en apaiser certaines. Mère a un jeune patient qui souffre de l’un de ses syndromes, elle à donc tenue à lui créer un traitement plus puissant pour l’aider dans cette épreuve. » Elle s’arrêta quelques instants, tournant doucement sa tête vers son interlocuteur. « Son rêve serait de courir comme tous les autres enfants, sans jamais devoir s’arrêter à cause de son système respiratoire défaillant. J’espère de tout cœur que ce remède lui permettra de réaliser celui-ci. »

Ayant fini son court récit sur l’histoire de ce petit garçon, Arianne ne tarda pas à sourire quand elle entendit Khallian indiquer qu’il avait trouvé ses fleurs tant recherchées. D’un geste, elle se tourna alors vers sa mère — ou du moins, vers l’endroit où elle supposait qu’elle se trouvait — pour l’inviter à venir, attendant que celle-ci se trouve à sa hauteur avant de suivre le petit groupe, tout en se guidant de sa canne torsadée. En regardant la lueur que dégageait les fleurs, Androméda adressa un bref signe de tête au jeune effronté, lui confirmant par ce geste qu’elle les voyait à son tour. Pris d’une certaine audace, le sauvage lui adressa soudainement la parole, lui demandant combien il lui fallait de ses plantes quelques peu rares. Sans changer d’expression, elle lui tendit un panier qu’elle transportait de son bras, gardant cette fois un ton neutre pour s’adresser à l’homme qui se tenait devant elle, avec une démarche peu ouverte.

« Il m’en faudrait une bonne dizaine, dont cinq avec les racines. Pour le reste, coupez-les à la base pour qu’elle puisse repousser et refleurir. Je vous laisse vous occuper de celle-ci, je vais voir un peu plus loin pour ma part. » Elle commença à lui tourner le dos, avant de se retourner vivement, comme si elle avait oublié une autre directive. « Je m’occupe de celle avec les racines, il faut bien les déterrer et celle-ci sont particulièrement fragiles. Faites le reste. De toute façon je ne serais pas loin.»

Préférant laisser les deux jeunes seuls un moment, la sorcière s’éloigna de quelques pas, juste assez pour faire croire à son absence temporaire, tout en gardant le jeune saligaud sous son regard autoritaire. Levant doucement la main, elle murmura quelques paroles dans un langage inconnu, laissant une aura lumineuse envelopper celle-ci avant de disparaître pour se déverser sur le pauvre adonis. Il ne pouvait rien voir de ce que la sorcière lui faisait, mais à contrario, il pouvait sentir une ambiance lourde le tenailler, comme si une malédiction s’abattait sur lui. Fermant ses yeux, l’herboriste pouvait ainsi voir dans le cœur du jeune homme, essayant de déceler la moindre forme de ténèbres ou de méchanceté à l’intérieur de celui-ci. Mais rien. Son cœur était pur. Pas aussi pur que celui de la jeune Arianne, mais bien trop lumineux pour être d’une quelconque menace. Pestant entre ses dents, la vieille dame devait se faire à l’idée de cette fatalité. Malgré ses grands airs d’homme prétentieux, Khallian était un homme bon en son fort intérieur. Soupirant grandement, la sorcière décida de s’avouer vaincue, non sans protéger ses arrières. Qui sait ce qui pouvait passer par la tête d’un homme, surtout en présence d’une jolie demoiselle comme Arianne. Attrapant les branchages d’un arbre avec son feuillage, et d’une petite pierre. Androméda usa à nouveau de sa magie antique, marmonnant de nouveau des formules incompréhensibles tout en donnant une forme à sa magie. Une bague se tenait maintenant dans la paume de sa main. Une bague à la texture boisée, agrémentée d’une pierre verdâtre sertis dans un feuillage qui le maintenait en place. Comme elle ne pouvait avoir une totale confiance en le jeune homme, elle préféra user de ses dons, chose en laquelle, elle avait une confiance aveugle. Attendant quelques secondes de plus, la vieille femme revint auprès de sa fille et de l’adonis, semblant quelques peu dépitée, avant de soupirer grandement tout en étalant son plan.

« Il semblerait qu’il faille s’enfoncer encore plus loin dans la forêt pour trouver ses perles rares. Cela ne me plait guère car il nous faut aussi trouver la Noblissia qui est encore plus rare que la Luéticillia. D’après la légende, seule des cœurs purs et nobles peuvent la retrouver… » Elle se tourna alors vers Khallian, le toisant quelques instants pour lui montrer le sérieux de la situation. « Je vous caches pas que j’ai aucune confiance en vous, mais je dois être forcée d’admettre que ma fille sera plus en sécurité avec vous. Il va falloir se scinder en deux groupes, donc je vous fais confiance pour retrouver la Noblissia avant le lever du jour ! » Elle sortit un sac en tissu de sa poche, donnant celui-ci à l’effronté sans aucune douceur. « La Noblissia aime les endroits humides, mais aussi là où la lune frappe de ses faibles rayons. Essayez de suivre un cours d’eau et une rivière. Voilà les seuls indices que je peux vous donner. »
« Très bien mère. Nous reviendrons avec la fleur c’est promis. »

Hochant la tête, tout en reprenant son panier qui contenait quelques Lutécillia, Androméda regarda à nouveau les deux jeunes gens, avant d’appeler Arianne pour lui donner une consigne des plus importantes. Celle de sa création.

« Arianne… Je le dis et le répète, je ne fais pas confiance à cet homme, mais il y est des choses dont je dois te laisser l’apprentissage. Néanmoins j’aimerais que tu portes cette bague. » Elle mit celle-ci à son index, laissant sa jeune fille détailler celle-ci de ses doigts avant de reprendre. « Cette bague est chargée en magie, elle te téléportera auprès de moi si jamais tu es en danger. Il te suffira de dire ses quelques mots "Ducit me ad vos" tout en touchant la pierre juste là. » Elle prit doucement son index pour faire toucher la pierre à la belle aveugle de façon à ce que celle-ci puisse le sentir. « Fais bien attention à toi ma chère enfant. »
« Ne vous inquiétez pas mère. Tout va bien se passer. Khallian n’est pas méchant vous savez, mais je comprends votre inquiétude. Je serais de retour avec la Noblissia avant le lever du jour. »

Sur ses quelques mots, la sorcière tourna les talons, adressant bien avant un regard suspicieux à Khallian avant de s’évanouir dans la noirceur des lieux. Essayant de se tourner vers la présence du jeune homme, Arianne lui adressa un sourire chaleureux, avant de rire un peu, étouffant celui-ci de sa main, tout en essayant de se reprendre.

« Je me demande ce qui à décidé mère d’agir de la sorte. Malgré ce qu’elle dit, je pense qu’elle vous fait suffisamment confiance pour vous léguer une telle tâche. »

C’était ce qu’avait ressentis l’aveugle au vu de la situation. Bien que sa mère était peu expressive, elle savait à force comment celle-ci fonctionnait, et bien qu’elle se questionner sur le pourquoi du comment, elle espérait qu’elle ne la décevrait pas. Elle compte ne pas quitter la forêt tant qu’elle n’aurait pas acquis la Noblissia, et pour cela, elle espérait que Khallian se prêterait au jeu, bien qu’il ne semblait pas du genre à abandonner une noble cause.

 
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MessageSujet: Re: La belle et le sauvage [Pv: Khallian] La belle et le sauvage [Pv: Khallian] Icon_minitime1Mer 25 Mai - 18:38
Préférant éviter Androméda pour le moment, Khallian avait engagé la conversation avec Arianne, curieux de connaître les raisons qui poussaient l'herboriste et sa fille à rechercher pareilles fleurs, malgré les Sans Coeurs qui rôdaient dans les bois. Calmement, la demoiselle lui expliqua alors que ces fleurs serviraient à préparer un remède, afin de soigner un enfant de sa maladie respiratoire. Un breuvage destiné à améliorer de manière significative sa condition physique, cela dans le seul but de le rapprocher de son rêve : être capable de courir en dépit de ses poumons défaillants. Une belle histoire. Durant un instant, Khallian songea que la vieille dame n'avait pas mauvais fond. Même si elle n'était pas plus agréable pour autant. Un doux sourire aux lèvres, Khallian savoura cette belle histoire, ravivant son intérêt pour la cueillette de ces fleurs. Après quelques minutes, il devina une lueur au loin, et partagea sa trouvaille avec les deux femmes. Un signe de tête d'Androméda confirma la présence des précieuses Luéticillias, et profitant de l'occasion, Khallian l'interrogea sur la quantité de fleurs nécessaire. En guise de réponse, la vieille herboriste lui montra son panier. Puis, toujours aussi aimable, elle lui expliqua que dix fleurs étaient nécessaires, dont cinq avec leurs racines. Brièvement, elle indiqua comment récolter les fleurs sans les abîmer pour la saison suivante. Hochant la tête, Khallian s'empara du panier tendu, et la vieille dame commença à s'éloigner. Mais elle ne tarda pas à faire volte face, énonçant sa dernière directive : Arianne et Khallian s'occuperaient des fleurs sans racines, l'herboriste préférant se charger elle même de cette tâche méticuleuse. Quand elle fut éloignée, Khallian fut incapable de réprimer un sourire amusé.

« Ca m'étonne qu'elle ne me fasse pas confiance pour extraire les racines. Un garçon doux et délicat comme moi. »

Sa raillerie s'échappa de ses lèvres avec une pointe d'amusement. Puis, sitôt ses phrases prononcées, Khallian décida de se concentrer sur sa tâche. Sans lâcher le précieux panier, il se dirigea vers les fleurs en compagnie d'Arianne. Mais tout en s'enfonçant entre les racines, indiquant divers obstacles à la jeune femme, il sentit une désagréable sensation s'emparer de lui. Comme un poids sur son corps, une impression lourde et oppressante, comme si son buste était écrasé par une charge invisible. Déstabilisé par cette étrange sensation, Khallian regarda autour de lui. Pourtant, cette impression ne tarda pas à s'estomper. Il n'avait jamais entendu parler de créatures surnaturelles dans cette forêt, et, suspicieux, il embrassa les alentours du regard. Un instant, son regard s'attarda dans la direction prise par l'herboriste. Puis, conscient que son comportement étrange allait tôt ou tard inquiéter Arianne, il décida de mettre de côté cette étrange sensation. Ils se dirigèrent finalement vers le massif de fleurs, et déposant le panier dans les mains d'Arianne, Khallian se pencha pour cueillir l'une après l'autre les belles Luéticillias. « Et voilà, le compte y est. » annonçant Khallian en déposant une cinquième fleur dans le panier. Puis ils rebroussèrent chemin, ne tardant pas à retrouver Androméda. Celle-ci était revenue bredouille, ce qui étonna Khallian. Pourtant, il préféra ne rien ajouter, écoutant les instructions d'Androméda. Ils devaient donc trouver une autre fleur, la Noblissia. Toutefois, les paroles de la vieille dame ne tardèrent pas à troubler Khallian, lui faisant froncer les sourcils. Un coeur noble ? Seuls, loin de l'œil inquisiteur de l'herboriste ? Ce soudain changement était suspect, et sans un mot, Khallian se renfrogna, songeant à cette drôle de sensation qui s'était emparée de lui quelques minutes plus tôt. Conformément aux instructions d'Androméda, il troqua son panier contre un sac en tissu. Pendant ce temps, Arianne énonça qu'ils trouveraient la fleur. Khallian acquiesça distraitement, préoccupé et soupçonneux. Puis, la vieille femme échangea quelques paroles avec Arianne, à l'abri de l'oreille indiscrète de Khallian. Celui-ci ne tenta pas de s'approcher, observant simplement l'herboriste, méfiant. Cette brève mise au point terminée, Androméda lança un dernier regard suspicieux à Khallian, avant de s'enfoncer dans les ombres de la forêt. Finalement, Arianne et lui se retrouvèrent seuls, et la demoiselle s'approcha tout en lui adressant un sourire, bientôt suivi d'un bref éclat de rire. Et, consciente du comportement de sa mère, Arianne s'étonna elle aussi de la décision pour le moins inattendu d'Androméda. Contrarié, encore méfiant, Khallian se contenta de croiser les bras. Il regarda un instant la direction prise par l'herboriste, avant de prendre la parole.

« Je suis sûr qu'elle m'a fait quelque chose. D'abord cette drôle d'impression, et maintenant, elle décide de nous laisser seuls... C'est vraiment louche. Je sais pas comment, mais elle a dû me faire quelque chose. »

Incapable de cacher sa contrariété, Khallian soupira doucement, avant d'inviter la demoiselle à se mettre en route. Ils devaient chercher un endroit humide, et exposé aux rayons de la lune... Comme l'avait énoncé la vieille dame, suivre un cours d'eau était une bonne piste, à défaut de meilleures indications. Pourtant, même en se mettant en marche, Khallian ne tarda pas à ressasser les paroles d'Androméda.

« Et puis, elle a bien dit qu'il fallait un coeur pur non ? D'abord elle me traite de tous les noms d'oiseaux, et maintenant elle me fait confiance pour retrouver une fleur aussi difficile à trouver ? C'est pas normal. Je parie que ça cache quelque chose... Je mettrais ma main à couper qu'elle a quelque chose derrière la tête. Si ça se trouve, elle est juste derrière cet arbre, prête à me sauter à la gorge. Pourtant, en posant son regard sur la demoiselle, Khallian ne tarda pas à prendre conscience que ses propos étaient en train de prendre des proportions démesurées. Il ne tarda pas à soupirer, affichant un sourire contrit. Enfin... La seule chose à faire, c'est trouver cette fleur. »

Il continua alors de marcher, sans s'éloigner de la demoiselle, gardant l'oreille attentive aux moindres sons venant troubler le calme de la forêt. Bientôt, ils arrivèrent à hauteur de la rivière. Le murmure du cours d'eau était doux et apaisant, et observant les deux rives, Khallian exprima ses pensées à voix haute.

« Si cette fleur est aussi rare, on ne le trouvera pas simplement au bord de l'eau... On devrait remonter vers la source. Si cette fleur pousse sous les rayons de la lune, on la trouvera peut-être en gagnant de l'altitude. »

C'était un raisonnement simple, et pourtant, ce genre de rumeurs et racontards sur les fleurs trouvaient souvent leurs origines dans des idées comme celles-ci. Proposant à la demoiselle de reprendre la marche, ils se progressèrent en amont du fleuve. Contraints de marcher sans autres indications, Khallian décida d'entamer la conversation.

« Vous allez souvent chercher des fleurs sur d'autres mondes ? C'est sympa comme passe temps, mais pas de tout repos. »

Et fidèle à lui même, Khallian afficha un sourire, se tournant brièvement vers Arianne. Après tout, il était comme il avait toujours été : simple, jovial, et débordant de vie.
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Arianne Di Lumen
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MessageSujet: Re: La belle et le sauvage [Pv: Khallian] La belle et le sauvage [Pv: Khallian] Icon_minitime1Ven 3 Juin - 14:22



La réaction d’Androméda était pour le moins suspecte. Loin d’être en phase avec ses réactions d’avant. Cela n’avait pas échappée à Khallian, qui n’hésita pas à annoncer à voix haute que la vieille dame lui avait fait quelques choses, ce qui fit sourire d’amusement la belle Arianne. Par respect, elle avait préféré retenir son rire sincère de façon à ne pas vexer le jeune homme. Connaissant sa mère, il était possible qu’effectivement, elle ait usée d’un sortilège ou quelques choses du genre sur le pauvre Khallian et quand celui-ci revint à nouveau sur le sujet au cours de leur marche, la jeune femme n’avait pus se retenir, riant de bon cœur, avant de lui répondre d’un air quelques peu moqueur.

« Ne seriez-vous pas un peu trop paranoïaque Khallian ? Je sais que mère vous parait être une dame peu aimable, mais elle ne ferait jamais cela voyons. » Elle s’arrêta alors, riant de nouveau avant de prendre un air pensif. « Hum quoique… Peut-être vous a-t-elle jetée un sort qui vous transformerait en animal quelconque… Je ferai peut-être attention si j’étais vous. »

Son sourire était taquin et lumineux, montrant par ailleurs que le sauvageon s’inquiétait un peu trop pour rien. Bien sûr, la belle aveugle n’avait pas la garantie qu’il ne lui arriverait rien, mais elle connaissait sa tutrice, aussi, elle savait que celle-ci n’était pas mauvaise. Protectrice, mais pas cupide, ce qui faisait sa force d’âme. Ne voulait pas perdre plus de temps dans l’obtention de cette fleur rare, la jeune femme acquiesça avec gaité quand Khallian l’invita à continuer. L’idée de longer les cours d’eau, n’était pas vraiment pour lui plaire, car depuis sa noyade, elle avait encore un peu peur de ce liquide froid et étouffant. Mais avec ce garde improvisé à ses côtés, elle se sentait moins soucieuse, moins angoissée. Sentant les sentiments négatifs de sa maîtresse, la petite Chisé s’était tournée vers elle, commençant à agripper de ses griffes la robe de la belle, pour escalader afin de mieux se blottir sur l’une de ses épaules. Sentant le poids de l’animal sur le bas de sa robe, la jeune femme décida de la porter dans ses douces mains, la déposant avec soin sur son épaule la plus proche, profitant pendant un bref instant de la tête de son animal contre sa joue, avant de la laisser s’installer à sa guise. C’était aussi une façon de se reposer pour mieux apaiser ses pattes fatiguées, mais il était évident que le petit animal voulait tout d’abord, rassurer sa maîtresse grâce à sa présence. Bien qu’elle ait quelques craintes concernant les cours d’eaux, Arianne devait bien avouer que son ruissellement était reposant et apaisant. L’eau s’écoulait avec une douceur lente, bien que parfois un peu plus rapide à cause du courant. Profitant de ce chant que la nature lui offrait, la belle aveugle, se mit à sursauter quand elle entendit la voix de Khallian se démarquer des louanges de mère nature. Visiblement, aucune Noblissia ne semblait se montrer et comme pour mieux accentuer les recherches, le sauvageon proposa d’approfondir les recherches en cherchant un peu plus loin dans les hauts. De nouveau la jeune femme acquiesça montrant son accord. Si la noblessia aimait les rayons de la lune, il valait mieux chercher dans des points plus stratégiques, bien que leur seul indice restant quand même bien minime pour retrouver cette merveille capricieuse.

« Cela me semble être une idée ingénieuse. Peut-être faut-il trouver un point ou la lune et l’eau se rassemble ? En tout cas, je suis sûre que nous la trouverons. Il faut juste persévérer. »

Ses lèvres s’étaient doucement étirées dans un sourire tendre et réconfortant. Arianne avait toujours été ainsi. Elle comptait sur sa détermination, mais aussi sur cet espoir qui ne semblait jamais s’ébranler. Elle savait qu’à force de patience et d’espérance, elle pouvait arriver au bout de ses recherches, ou des épreuves les plus ardues, aussi, elle restait toujours assurée, ne cédant ni à la panique, ni à la noirceur du désespoir. C’est donc avec cet état d’esprit qu’elle continua donc son périple, et bien qu’elle ne fût peu utile à cause de ses yeux morts, elle voulait se montrer vaillante et indépendante. Grâce à sa canne créée avec soin par élémentaliste, la belle demoiselle n’avait aucun mal à se déplacer dans cette sombre forêt. Bien sûr, il lui arrivait de trébucher parfois à cause de racine ou de branche, mais elle perdait beaucoup moins l’équilibre grâce à ce repère primordial. Alors que ses jambes tiraient doucement à cause d’une route montante, Khallian entama de nouveau la conversation, comme pour essayer d’en savoir plus sur la non-voyante et sa mère. La question était simple, et confiante, Arianne décida de lui répondre comme toujours avec sincérité et honnêteté.

« Pas vraiment. Ce n’est que depuis peu que mère à décidé de s’approvisionner par elle-même sur d’autres mondes. D’habitude elle compte sur quelques compères bénévoles ou des patients qui voyagent souvent et la remercie ainsi en lui ramenant des ingrédients qui lui manquent. » Elle prit une brève pause avant de se remettre à sourire avec joliesse. « Ce n’est pas de tout repos, mais très enrichissant. Chaque monde possède ses propres richesses et mœurs. Je suis heureuse de pouvoir découvrir tout cela, bien que le plus important reste bien sûr, la récolte des plantes guérisseuses. »

Depuis qu’elle voyageait avec sa mère, Arianne avait pu sentir les différents parfums que les autres mondes lui présentaient. Elle avait goûté à une nourriture différente, ressentis de l’émotion, parfois semblable, mais diverse. Tout était diversifiée, tout n’était que renouveau et surprise pour la demoiselle. Elle avait fait de nouvelles rencontres, découvert de nouvelle connaissance, un nouveau savoir, le fructifiant de plus en plus au fur et à mesure qu’elle laissait sa curiosité s’extérioriser. Elle était comme une enfant qui apprenait l’essentiel de la vie, sauf que cette fois, ce n’était plus avec des livres, mais avec ses sens et son ouverture d’esprit. Aussi, partageant cette envie d’en savoir plus sur autrui, la belle demoiselle décida à son tour de questionner le jeune homme, de façon à mieux le connaître en plus de délecter sa curiosité qui ne cessait de s’agrandir envers le sauvageon.

« Et vous Khallian ? Que faites-vous vraiment de votre temps ? Vous voyagez beaucoup à ce que vous avez dit, mais… Avez-vous réellement un but ? Car je doute qu’exterminer les sans cœurs soit vraiment votre seule raison de vivre n’est-ce pas ? »

C’était une question sans jugement, bien sûr si c’était le cas, la jeune femme ne redirait rien là-dessus. Après tout, beaucoup de personnes semblaient se contenter d’une vie de lutte et d’équilibre. Un peu comme le faisait les porteurs de Keyblade. Parfois, partir en vadrouille était la seule opportunité que les gens trouvaient et à leurs yeux, celle-ci était suffisante pour se raccrocher à la vie. Alors qu’elle attendait une réponse de la part du jeune arrogant, la belle aveugle, entendit l’eau se déverser avec plus de force et de panache. Comme si elle s’était regroupée dans une zone pour mieux se battre entre elle. Une cascade devait se trouver non loin de là, peut-être qu’avec un peu de chance ils trouveraient cette Noblissia qu’ils recherchaient tant.

 
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MessageSujet: Re: La belle et le sauvage [Pv: Khallian] La belle et le sauvage [Pv: Khallian] Icon_minitime1Dim 12 Juin - 18:33
Il avait attendu avec une certaine impatience d’être débarrassé de la présence de la vieille dame, trop méfiante et autoritaire à son goût. Et pourtant, ce soudain revirement de situation avait suscité une pointe de paranoïa dans l’esprit de Khallian. Ce changement était trop soudain : une seconde plus tôt, Androméda était encore en train de le traiter comme on traite un animal envahissant. Et tout à coup, comme une lubie tombée du ciel, elle décidait de laisser sa fille seule au plus profond de la nuit, en tête à tête avec lui ? Difficile à croire. Contrarié, Khallian croisa les bras. Seules deux conclusions étaient possibles : soit Androméda était réellement entrain de fomenter un quelconque stratagème contre lui, soit il avait gravement sous estimé les sautes d’humeur de la ménopause. Et dans sa grande lucidité, Khallian doutait fortement de la seconde option. Marchant à côté de lui, Arianne écouta ses craintes avec un sourire. Un brin d’amusement dans la voix, elle demandant à Khallian s’il n’était pas en train de se laisser emporter par la paranoïa, soulevant que sa mère ne ferait jamais une chose pareille. Sans conviction, Khallian posa un œil sur la jeune femme. Celle-ci échappa un rire, avant de le mettre en garde : peut-être l’herboriste allait-elle le transformer en animal. Sans répondre, Khallian se renfrogna, une expression d’enfant vexé sur le visage.

« Ouais, bah tout sauf un insecte… grommela-t-il entre ses dents. Son regard fut alors attiré par la petite silhouette du chaton. Un sourire remplaça sa mine froissée, et d’une voix amusée, il continua dans sa lancée. Ah, je comprends mieux. Le chat, c’était un prétendant à toi c’est ça ? Et comme ta mère ne l’aimait pas, elle a décidé de le transformer en un petit chaton inoffensif ? »

Il accompagna sa théorie folle d’un éclat de rire, imaginant parfaitement la scène. La terrible Androméda, transformant une foule de mâles amoureux en une cohue d’animaux en tout genre. La charmante demoiselle, protégée par son dragon de mère. Plus détendu, Khallian inspira profondément, décidant de se concentrer davantage sur les recherches. Ils passèrent de longues minutes à approcher de la rivière, écoutant le ruissellement des eaux limpides, Khallian scrutant les alentours de son regard ambré. Bientôt, il dû se rendre à l’évidence : pas de trace de cette plante. Comme l’avait annoncé la vieille dame, cette fleur allait être difficile à trouver. Partageant ses conclusions à voix haute, Khallian proposa de remonter en amont de la rivière, afin de se rapprocher des lueurs blafardes de la lune. Une logique sans autre argument que l’instinct du jeune homme, et pourtant, Arianne partagea cette idée. Selon elle, ils devaient trouver un point où l’eau et la lune convergeaient. La lumière était sans doute la clef. Continuant dans la direction proposée, quelques courtes minutes s’étaient à peine écoulées lorsque Khallian relança la conversation. Curieux, il interrogea Arianne au sujet de cette quête de fleurs rares au travers des mondes. La demoiselle expliqua que ces trajets en quête de provision était une initiative récente d’Androméda. Pourtant, elle semblait apprécier ces voyages. Son sourire et sa manière de décrire les richesses des différents mondes étaient suffisant pour le comprendre. Ce constat tira un doux sourire à Khallian. La belle Arianne était assez lucide pour garder à l’esprit sa quête de plantes, et pourtant, elle semblait apprécier à pleines dents ces nouveaux horizons qui s’offraient à elle. Un sentiment que Khallian connaissait intimement. Un brin pensif, il songea à ses propres voyages, à ses aventures passées, présentes et futures. Un horizon infini. Puis, la voix de la demoiselle s’éleva. Curieuse, elle interrogea Khallian sur sa propre aventure. Sa vie quotidienne, ses véritables objectifs… Tous ces éléments qui constituaient son existence. Un sourire énigmatique flotta sur les lèvres de Khallian. Durant quelques secondes, il garda le silence, détaillant le visage de la jeune femme. Puis, une pointe de malice dans le regard, il haussa enfin les épaules, retrouvant ses airs décontractés.

« Si exterminer les Sans Cœurs était un métier, je serais sûrement le meilleur, lança-t-il sans modestie. Puis, de nouveau, cette pointe de malice se faufila dans son regard. Le problème, c’est que le gens cherchent à donner un sens à la vie. À trouver des objectifs, des buts, une finalité… Mais je ne vois pas les choses comme ça. Sans cesser de marcher, il croisa ses bras derrière sa tête. Imperceptiblement, sa voix devint plus douce, plus calme. Je préfère vivre à ma façon. Je vadrouille dans l’univers, et je découvre tout ce que les mondes ont à offrir. J’ai vu des paysages magnifiques, des fêtes, des chansons, des danses, des spectacles… Et même des cérémonies ou des banquets ! Et je ne vais pas m’arrêter là. Pour moi, c’est ça être en vie. Explorer le monde, et ne pas en rater une miette. Un sourire fugace illumina son visage. Les Sans Cœurs, c’est juste un petit bonus. »

Tournant son regard, Khallian découvrit la large cascade qui alimentait la rivière. Un nouvel obstacle. Mais avant de prendre la moindre décision, il décida de s’approcher au plus près du flot vrombissant, espérant trouver une Noblissia sagement plantée au pied de la colonne d’eau. Quelques minutes plus tard, ils approchaient de la cascade. Pas la moindre fleur. Juste quelques herbes bordant la source naturelle, et une terre gorgée d’eau. Machinalement, Khallian fit claquer sa langue entre ses dents. Les parois de pierres bordant la cascade étaient hautes, irrégulières et couverte d’une fine pellicule d’eau. Trop dangereux. Il soupira, posant sa main contre la surface de pierre verticale. S’ils souhaitaient continuer à remonter le long de la rivière, ils devraient contourner la cascade.

« Pas de fleur, et pas de passage… On va devoir faire un sacré détour. On va… sa voix resta en suspens, comme si son attention avait soudain était retenue par quelque chose. Du coin de l’œil, sous les trombes d’eau, il lui avait semblé percevoir un éclat de lumière. Comme un faible miroitement entre les trombes d’eau. Attend. J’ai peut-être quelque chose. »

Observant la surface rocailleuse, Khallian remarqua une bordure naturelle, à un mètre de hauteur, se glissant sous la cascade. Une surface juste assez large pour marcher dessus. Un sourire satisfait passa sur son visage. Il demanda à Arianne de s’approcher, et sans la prévenir, posa ses deux mains contre sa taille. Sans peine, il la décolla du sol, avant de la reposer sur la petite bordure. Il grimpa à son tour, affichant un sourire d’enfant espiègle. Puis, conscient de l’eau qui les attendaient en bas, il attrapa fermement l’avant-bras d’Arianne dans sa main.

« On va passer sous la cascade. Prête ? »

Mais sans attendre sa réponse, il commença à marcher le long de la bordure rocheuse, sa main libre posée contre la paroi humide. Le bruit de l’eau s’écrasant en contrebas produisait un vacarme assourdissant, mais malgré le bruit, ils parvinrent bientôt à une petite alcôve dans la pierre. Un renforcement, se prolongeant comme un tunnel d’obscurité. Une onde claire passa sur les murs, comme les reflets de l’eau illuminant les parois. Le sourire de Khallian s’étira.

« Bingo. Je parie qu’on trouvera quelque chose au fond. »

Et, d’une démarche plus paisible, il entraîna Arianne avec lui dans les tréfonds de cette grotte. Quelques mètres de galerie plus loin, le bruit s’était calmé, comme couvert par les murs épais de cette étrange caverne. Et, quand ils débouchèrent sur une vaste salle, Khallian relâcha doucement le bras de la jeune femme. Sous son regard se découpa une immense grotte, au centre de laquelle dormait un lac paisible. Parfois, une goutte d’eau coulait le long des murs, avant de tomber dans la surface limpide. Un lac naturel, en train de se former au fur et à mesure que l’eau creusait la roche. Puis, au travers d’infimes ouvertures, les rayons de la lune se faufilèrent dans la caverne. À l’unisson, ils frappèrent la surface du lac, diffusant les reflets tremblotant de l’onde claire à la surface des murs. Une grotte cachée, faite d’eau et de lumière. Impressionné, Khallian observa encore quelques instants ce chef d’œuvre d’architecture de la nature.
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MessageSujet: Re: La belle et le sauvage [Pv: Khallian] La belle et le sauvage [Pv: Khallian] Icon_minitime1Mar 14 Juin - 17:38



S’il y avait bien une chose qu’Arianne devait bien avouer c’est que le jeune homme avait une imagination débordante, en plus d’avoir un humour communicatif. Quand il exposa sa théorie sur Chisé et les pouvoirs de sa mère, Arianne n’avait pus s’empêcher de rire, répondant par la négation à cette idée farfelue. Elle préféra lui avouer que sa mère préférait sûrement quelques choses de plus utile à ses décoctions qu’un animal aussi adorable que son chat. Une autre façon de se moquer du jeune homme, mais bien sûr toujours avec gentillesse. Après ce petit moment de détente, Arianne et Khallian continuèrent leur marche à travers cette forêt sombre et humide. La lune était pleine en ce soir, ce qui risquait de les aider un peu plus dans la recherche de cette fleur du nom de Noblissia. Malheureusement, ils avaient beau suivre les cours d’eau, aucune fleur ne semblait pointer le bout de son nez, c’est alors que Khallian proposa de gagner de l’attitude pour augmenter leur chance de réussite. Une idée qu’Arianne approuvait grandement. S’il fallait que les deux éléments se côtoient, alors il était évident qu’il fallait regarder au plus haut, là, où la forêt se ferait moins dense. Continuant de suivre le cours de la rivière pour atteindre ce point, Khallian ne tarda pas à questionner de nouveau la demoiselle qui lui répondit sans détour, ne cachant la vérité sur son histoire ainsi que celle de sa mère. Elle avait toujours agit avec honnêteté et franchise et elle ne voyait donc pas l’intérêt de cacher quoique ce soit la concernant. Si le jeune homme était curieux concernant la belle aveugle, il fallait bien avouer que cette curiosité était réciproque. C’est donc tout naturellement que la jeune femme questionna à son tour le jeune homme, de façon à mieux le connaître tout en essayant d’en appendre plus sur sa mentalité et son ouverture d’esprit. Il était sage et mature dans ses propos, une facette de lui qui était étonnante quand on voyait parfois son comportement, mais au fond, cela n’était guère étonnant pour Arianne qui s’était mise à sourire tout en l’écoutant avec calme et sérénité. Au fond d’elle, elle se doutait que Khallian avait beaucoup à lui apprendre et grâce à cela, elle pouvait deviner qu’il était bien plus âgé qu’elle. Car parfois, une mentalité pouvait révéler bien plus, qu’un simple ton de voix ou une musculature saillante.

« Je vous envie beaucoup. Vous avez du découvrir tellement de choses merveilleuses. J’aimerais beaucoup découvrir tout ce dont vous avez mentionné. » Elle savait bien sûr qu’elle ne pourrait jamais voir cela. Car, elle ne pouvait plus voir les couleurs, ni les différents paysages qui s’exhibaient fièrement. C’était un triste constat, mais la jeune femme ne s’en attristait pas le moins du monde. Car, elle pouvait toujours toucher, sentir, ressentir, user des sens que les gens n’avaient plus l’habitude d’utiliser. C’était sa façon à elle de découvrir, d’entrevoir, mais aussi de vivre tout simplement. « J’espère grandement que j’aurais un jour l’occasion de pouvoir vous imiter.»  

C’était un rêve qu’elle espérait vivre ne serait-ce qu’une fois, mais hélas, elle le savait impossible sans le soutien d’une tierce personne. Elle avait beau être indépendante, Arianne ne pouvait piloter un vaisseau gummi, et encore moins atterrir à l’aveuglette sur un monde qu’elle ne connaissait pas. Elle aurait pu tenter, mais sûrement qu’elle aurait finit par se mettre en danger plus qu’autre chose. C’était une fatalité qu’elle avait acceptée depuis sa plus tendre enfance. C’est pour cela qu’elle ne s’en plaignait jamais. Après tout, elle avait de la chance dans son malheur et à sa façon, elle profitait elle aussi de la vie et de ses merveilles. Tout en parlant avec le jeune homme, la non-voyant entendait au loin des trombes d’eaux qui semblaient se fracasser contre une surface rocheuse, indiquant qu’il y avait une cascade tout près d’eux. Plus ils approchaient et plus l’eau se faisait grondante, se déversant avec force et audace pour rejoindre la rivière qui elle, était beaucoup plus calme. Visiblement, s’ils voulaient continuer leur chemin, les deux complices allaient devoir contourner celle-ci, chose que Khallian ne tarda pas à annoncer, avant de soudainement se réduire au silence. Devant son comportement, Arianne pencha doucement la tête, ce demandant ce qui pouvait bien se passer pour que le jeune homme se taise ainsi. Son inquiétude ne tarda pas à s’évanouir quand le sauvageon reprit la parole, indiquant qu’il avait peut-être repéré quelques choses dans les environs. Patiente, la jeune femme attendit dit que Khallian en est fini avec son inspection, profitant de ce bref moment de pause pour doucement caresser la tête de son chaton qui ronronna de plaisir face à cette tendresse. C’est alors qu’au bout de quelques minutes, que l’adonis appela enfin la demoiselle pour qu’elle puisse se rapprocher de lui. Curieuse, elle s’avança alors à sa hauteur, où du moins, essaya de s’approcher de lui grâce au son de sa voix.

« Oui ? Qui a-t-il Khallian ? … AH ! »

Surprise par le geste du jeune homme, la demoiselle n’avait pus retenir un cri de surprise en sentant ses pieds décoller du sol. Elle ne s’était pas attendue à être porté ainsi par le jeune homme, et comme par peur de tomber, elle s’accrocha à ses bras, soupirant de soulagement en sentant enfin le sol sous ses pieds. Mais ce qu’elle ne savait pas, c’est qu’elle n’était pas au bout de ses peines, car très vite, sans même qu’elle eu le temps de bouger le moindre orteil, le jeune homme lui attrapa l’avant bras, lui demandant si elle était prête à passer sous la cascade. Chose qui inquiéta grandement la demoiselle.

« Je… Je ne crois pas être prête à … Ah ! Khallian a…Attendez ! »

Sans trop attendre sa réponse, le jeune homme avait déjà emboîté le pas, entraînant la pauvre Arianne qui n’était pas franchement à l’aise à l’idée de longer une cascade. Le bruit de l’eau qui claquait en contrebas était tellement assourdissant qu’il en faisait perdre tout repère à la pauvre aveugle qui essayait de suivre tant bien que de mal son guide. Chisé était aussi peu à l’aise que sa maîtresse, car très vite, elle avait enfoncé ses griffes dans les vêtements de façon à pouvoir s’accrocher si jamais elle tombait. Parfois elle miaulait d’un air penaud, s’enfonçant un peu plus dans le creux du cou de la belle non-voyante. Plus le petit groupe avançait et plus Khallian semblait enjouée à l’idée de découvrir quelques choses et quand il la relâcha enfin, Arianne soupira de soulagement. L’eau de la cascade n’était plus audible de là où ils étaient, à la place, Arianne pouvait entendre des petites gouttes chanter jusqu’à la surface d’une eau paisible avant de s’enfoncer tout en faisant onduler celle-ci. Cela devait être un bel endroit, mais à part les sons et les odeurs Arianne ne pouvait rien distinguer de plus.

« Où sommes-nous ? Dans une grotte ? »

Son regard éteint donnait l’impression d’admirer les environs, mais il n’en était rien. Voyant que tout danger était enfin écarté, la petite Chisé en profita alors pour descendre de l’épaule de sa jolie maîtresse, se dirigeant avec hâte vers le lac naturel pour boire quelques lampées de cette eau pure et fraîche. Profitant d’être un peu tranquille, la jeune femme en profita pour toucher avec douceur, les surfaces rugueuses et humides qui se trouvaient autour d’elle. La cavité était quelques peu fraîche, mais elle n’avait pas froid à son grand étonnement. Plus elle avançait et plus elle sentait un parfum qui semblait se dégager de ce décor environnant. Cela ressemblait à un parfum de fleur, une fragrance qu’elle n’avait jamais sentit jusqu’ici.

« Khallian ? Est-ce que vous sentez comme moi une odeur particulièrement fleurie ? Où mon odorat me joue des tours ? »

Comme un signe du destin, Chisé ne tarda pas à humer l’air à son tour, décidant de par son audace de suivre celle-ci. Sa clochette tinta alors avec gaité, signe qu’elle était entrain de s’avancer le long de cette longue grotte mystérieuse.

« Chisé ! Attends-nous ! »

Suivant les pas de son chaton, Arianne attendit quelques secondes le jeune homme pour ne pas le perdre à son tour, s’aidant de sa canne improvisée pour éviter les obstacles sur son chemin. Après quelques secondes, un miaulement ne tarda pas à s’élever, faisant écho avec la roche, pressant le pas, Arianne pouvait sentir que le parfum s’intensifiait au fur et à mesure qu’ils s’avançaient, et très vite, Khallian pouvait apercevoir que le chaton était en train de gratter le mur avec insistance et que non loin d’elle, se trouvait une fleur qui semblait ressembler trait pour trait à la description donnée par l’herboriste. Heureuse d’avoir retrouvé son animal sain et sauf, la jeune femme se dirigea alors à l’endroit où celle-ci semblait gratter la roche, attrapant celle-ci sans même crier gare.

« Chisé, que fais-tu ? Tu vas t’abîmer les griffes si tu continues »

L’animal miaula alors semblant se débattre pour retourner auprès de la roche, comme pour indiquer au deux humains qu’il y avait quelques choses d’étrange. Est-ce une intuition fondée ou non ? Car au fond, l’instinct animal n’était jamais trompeur.

 
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MessageSujet: Re: La belle et le sauvage [Pv: Khallian] La belle et le sauvage [Pv: Khallian] Icon_minitime1Mer 15 Juin - 14:50
Les théories farfelues de Khallian concernant Androméda et Chisé ne manquèrent pas de faire rire la jeune femme. Une pointe d’amusement dans la voix, elle répondit que si sa mère avait dû user d’un tel stratagème, elle aurait sûrement transformé ses victimes en ingrédients pour ses décoctions. Une idée qui ne manqua pas d’arracher un éclat de rire à Khallian. Ce fut dans cette atmosphère détendue que les deux comparses remontèrent le lit de la rivière, engageant la discussion sur leurs aventures respectives. Quand Khallian termina ses explications, Arianne avoua être envieuse. Pourtant, elle ne semblait exprimer ni regrets, ni fatalité dans ses propos. Bien au contraire : ses lèvres s’animèrent doucement, avouant son souhait d’imiter Khallian, et de vivre elle aussi ces nombreux voyages. Sans lui répondre, Khallian se tourna vers elle, une douceur troublante dans le regard. Arianne était une demoiselle faite de courage, de rêves et d’espoirs. Juste un instant, il songea à lui faire visiter ces autres mondes qui semblaient la séduire. Cette idée se grava discrètement dans un coin de son esprit, et préférant ne pas gâcher ce précieux moment d’espoirs et d’optimisme, Khallian laissa un silence chargé de rêves les envelopper.

Bientôt, ils arrivèrent à la cascade. Une colonne d’eau infranchissable, dont ils s’approchèrent malgré tout. Aucune trace des fleurs. Mais après une brève inspection, Khallian remarqua un étrange renfoncement, comme une cavité dissimulée derrière la cascade. Si ces fleurs étaient rares, c’était une piste à explorer. Usant de ses manières cavalières, Khallian souleva Arianne, de manière à la déposer sur l’étroite corniche se glissant sous la cascade. La surprise de la demoiselle n’avait pas manqué de le faire sourire, et après une brève explication – et une tentative désespérée d’Arianne pour refuser – Khallian mena la marche le long des parois froides et humide, afin de rejoindre l’alcôve rocheuse cachée derrière le mur d’eau. Les comparses débouchèrent finalement sur une petite grotte où s’était formé un étang naturel. Un endroit superbe, où dansaient les reflets de la lune. Si la Noblissia existait bien, elle était forcément ici, dans cette grotte. La voix de la jeune femme s’éleva, interrogeant Khallian sur l’endroit où ils se trouvaient. Celui-ci lui confirma qu’ils étaient dans une grotte d’un « Ouais » distrait, observant les alentours. Du coin de l’œil, il vit Chisé s’approcher du lac, s’empressant de se désaltérer. Un sourire amusé passa sur son visage, puis, Arianne mentionna une chose intriguant. Un parfum. Une odeur de fleur. Il ne l’avait pas relevé jusque là, mais en humant l’air, il sentit à son tour cette fragrance fleurie et entêtante. Avant que Khallian ne puisse répondre, un bruit de clochette attira son attention. Comme une soudaine lubie, Chisé venait de s’élancer dans la galerie. Juste derrière Arianne, Khallian se fiait aux tintements de clochette de l’animal. Bientôt, ils débouchèrent dans une petite impasse. Le chaton était occupé à gratter le mur avec entrain, une fleur tout près de lui. Une Noblissia. La jeune femme récupéra son animal, mais déjà, celui-ci sembla se débattre dans ses bras. Un sourire entendu passa sur le visage de Khallian.

« On dirait que Chisé a trouvé quelque chose. »

Imitant le chaton, Khallian s’approcha de la paroi, frappant deux petits coups brefs à la surface. Quelque chose semblait se trouver derrière. « Tu devrais reculer » lança Khallian avec malice, avant de poser sa main contre la surface rocheuse. Un frémissement sembla secouer les rochers qui obstruaient l’entrée, et lentement, plusieurs pierres roulèrent sur le sol. Quand l’entrée fut assez large pour une personne, Khallian retira sa main des pierres, et repoussa du pied les rochers qui étaient au milieu du chemin en s’assurant de ne pas abîmer la Noblissia. Curieux, il risqua un œil derrière la paroi. Un large sourire illumina alors son visage. Cultivant le mystère, il retourna vers Arianne et Chisé. Satisfait de cette trouvaille, il ramena sa main sous le visage du chaton, grattant affectueusement son cou.

« Belle trouvaille mon grand, commenta-t-il avant de se tourner vers Arianne. Viens. Ça vaut le détour. »

Il se dirigea alors vers la petite entrée, suggérant à Arianne de faire attention à sa tête. Puis, il se faufila dans la petite salle que Chisé avait découverte. Plusieurs filets d’eau ruisselaient contre les murs dans un bruit apaisant, se ramifiant en dizaines de fines rigoles qui lézardaient le sol. Ce même parfum floral semblait emplir la pièce, et animé par les courants d’airs qui se faufilaient dans la grotte, d’innombrables pétales bruissaient discrètement au gré des vents. Une salle pleine de Noblissia. Bien plus de plantes que nécessaires, tapissant le sol de la pièce. Juste au-dessus de leurs têtes, une cheminée naturelle donnait une vue sans égale sur la lune majestueuse qui flottait dans le ciel obscur. Un air tendre sur le visage, Khallian se pencha sur l’une des fleurs. Il caressa doucement les pétales de la Noblissia, avant de pincer la tige entre son pouce et son index. Une délicatesse étonnante dans ses gestes, il sectionna la tige, avant de déposer la fleur dans le sac de toile laissé par Androméda. Depuis sa plus tendre enfance, il avait gardé cette douceur à l’égard des fleurs. Ce soir-là encore, ces couronnes de pétales lui inspiraient des souvenirs pleins de tendresse et d’émotion. Il se redressa enfin, et s’approcha d’Arianne. Sans un mot, il attrapa sa main dans la sienne, et déposa le sac contenant la précieuse fleur dans sa paume.

« Et voilà. On devrait aller retrouver ta mère maintenant. »

Pour Khallian, c’était l’une de ces découvertes qui se passait de commentaire. Un instant étonnant et précieux. Un instant qui devait prendre fin, car il était grand temps pour la mère et la fille de se retrouver, et de quitter cette forêt aux mœurs étranges.
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Arianne Di Lumen
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MessageSujet: Re: La belle et le sauvage [Pv: Khallian] La belle et le sauvage [Pv: Khallian] Icon_minitime1Jeu 16 Juin - 16:55



L’animal se débattait dans les bras de sa maîtresse comme si elle désirait leur montrer quelques choses. Comme si, c’était une découverte de la plus haute importance. En entendant la voix de Khallian, l’animal se calma enfin, rassurant Arianne qui s’était mise à soupirer de soulagement. Au moins, elle ne risquait plus de se blesser si le jeune homme prenait les choses en main, et tout en l’écoutant avec attention, elle se recula, comme il lui conseilla, attendant patiemment qu’il finisse d’examiner cette trouvaille. Il y eut comme un son de craquelure, comme si les pierres étaient en train de se casser, puis ce bruit fut suivi d’un petit éboulement, ce qui fit sursauter la jeune femme, qui se demandait ce qu’il se passait. Visiblement ce n’était rien de grave, car très vite, elle entendit des petites pierres rouler le long du sol, ainsi que la présence de Khallian qui se rapprocha d’elle. Penchant la tête sur le côté avec curiosité, la belle aveugle n’avait pus s’empêcher de sourire en sentant le ronronnement joyeux de la petite Chisé, mais ce qui l’amusa un peu plus, ce fut la remarque du sauvageon qu’elle ne tarda pas à corriger avec amusement et gentillesse.

« Hum, Khallian ? Je pense qu’il serait plus approprié de dire grande. Chisé est une femelle, mais je suis sûre qu’elle ne vous en tiendra pas rigueur. Donc ne vous inquiétez pas pour cela. »

Elle étouffa son rire, avant de reposer son chaton qui continuait à fixer le jeune homme d’un air satisfait. Suivant Khallian dans cette nouvelle ouverture, la jeune femme fut étonnée par l’effluve entêtant qui s’échappait de la salle. Suivant les dires du sauvageon, elle prit soin de faire attention à sa tête, avant de s’arrêter pour essayer de capter l’essence de la salle. Elle sentait l’humidité de l’eau qui se mélangeait au parfum des fleurs, donnant une touche de fraîcheur bienfaisante. Elle sentait aussi l’odeur de la roche et de l’air qui semblait chanter au-dessus de leur tête. Curieuse, elle s’abaissa doucement, tâtant avec douceur le sol ou était en train de fleurir de nombreuses Noblissias. Elle sentit alors l’une d’elle sous sa main, prenant soin de chercher la tige pour mieux dessiner l’apparence de la plante dans son esprit. Elle était parsemée de petites feuilles fines qui décoraient avec soin des pétales d’une douceur étonnante. En la touchant la demoiselle avait l’impression de saisir un velours d’une qualité exceptionnelle. Suivant la courbe des pétales, elle laissa ses doigts glisser contre l’étamine, mais aussi le pistil de la fleur, sentant qu’un certain mana enveloppait cette plante qui avait l’air d’être magnifique à observer. Doucement, elle se baissa un peu plus, pour mieux saisir l’arôme de celle-ci découvrant un mélange entre la rose et le lys sauvage. Après cette découverte enrichissante, la non-voyante se releva alors, époussetant un peu sa robe, avant de sentir une douce chaleur lui attraper la main. Elle sentit alors le contact d’un tissu plutôt rugueux, signe que le jeune homme avait cueillit l’une de ses merveilles qu’ils recherchaient tant. Préférant lui faire confiance, la jeune femme ne vérifia même pas le contenue de celui-ci, et comme pour approuver ses paroles, elle hocha doucement la tête, joignant ses deux mains tout en maintenant le sac pour ne pas le faire tomber.

« Je ne vous remercierais jamais assez pour votre aide Khallian. J’espère que ce petit contretemps vous aura été enrichissant. »

Car après tout, comme l’avait déjà dit le jeune homme, il voulait profiter de chaque richesse de ce monde et visiblement, cet endroit avait eu le mérite d’appartenir à l’une d’elle. Mais comme toute bonne chose, celle-ci avait une fin, et à présent, il était temps de retrouver la mère de la demoiselle pour mettre fin à cette rencontre. Touchant un petit moment la bague que lui avait donnée la sorcière, Arianne jugea qu’elle n’en avait pas l’utilité pour le moment. Elle ne devait pas toujours compter sur la magie. Aussi, elle voulait se débrouiller comme toute personne dépourvue de don. Il fallait donc refaire la route en sens inverse pour sortir de cette grotte créer par la nature, mais heureusement, celle-ci n’était pas longue à traverser. Dès qu’ils furent dehors, Arianne fut rassurée de se trouver loin des trombes d’eaux, appréciant la terre qu’elle voulait de ses pieds avec un plaisir inouïe, mais au moment où elle leva la tête vers les cieux pour en apprécier la fraîcheur, elle resta un moment statique avant de prendre un air embêté.

« Une grosse averse se prépare… Elle ne va pas tarder à arriver. »

Sa remarque pouvait paraître étrange pour ceux qui ne pouvaient sentir comme elle, les odeurs ou les sensations, mais elle se doutait que Khallian lui ne serait pas étonnée par ses paroles au vu de son attrait pour la nature. Et quelques minutes après cet aveu, quelques gouttes d’eau glacée tombèrent doucement sur le sol et sur les deux comparses. Au début, elles furent minimes, mais peu à peu, se fut un déluge qui tombèrent en trombe, suivit de quelques éclairs qui hurlèrent leur colère dans ce ciel noirâtre et sombre. Comme pour se protéger des gouttes, Chisé avait quémandé d’aller dans les bras de sa maîtresse se positionnant de nouveau sur son épaule pour y diffuser sa chaleur de façon à ce que la belle Arianne ne prenne pas froid. Ce n’était pas grand-chose, mais cela partait d’une bonne intention.

« J’espère que mère à trouvée de quoi s’abriter… » Sûrement que oui, après tout, Androméda était une femme d’une grande sagesse, et elle savait se tirer de toutes les situations possibles et inimaginables. « Nous devrions faire de même. Avec l’orage, il est plutôt risqué de stagner sous les arbres. Est-ce que vous voyez de quoi nous héberger le temps que cela se clarifie ? »

À l’horizon, il n’y avait pas grand-chose qui se découpait, sauf peut-être ce château au loin qui semblait aussi sombre que la forêt qui l’entourait. Un château qui semblait abandonnée à première vue, mais qui n’était autre que le refuge de la bête et de sa compagne Belle.

 
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MessageSujet: Re: La belle et le sauvage [Pv: Khallian] La belle et le sauvage [Pv: Khallian] Icon_minitime1Sam 2 Juil - 20:57
C'était l'un de ces instants qui se passaient de commentaires. Dans cette grotte remplie de Noblissia, Khallian observa un instant le visage d'Arianne. Ses lèvres se fendirent, et pleine de gratitude, elle remercia Khallian pour son geste. Le grand gaillard afficha un sourire, et haussa simplement les épaules. Et puis, il avait passé ce moment en bonne compagnie. Une expression malicieuse sur le visage, il fit volte-face, observant le chemin menant à la sortie. Heureusement, le trajet était suffisamment linéaire pour que le trio rebrousse chemin sans trop de difficultés. Khallian mena donc la petite troupe à l'extérieur, appréciant l'air vivifiant de la nuit en inspirant profondément. Mais sitôt la grotte derrière eux, le groupe décida silencieusement de continuer en direction de la forêt, à la recherche de la terrible Androméda. Pourtant, en regardant au-dessus de son épaule, Khallian constata qu'Arianne était resté en retrait, observant le ciel. Son visage exprimait une sorte de contrariété, un mélange étonnant d'inquiétude et de souci. Le grand gaillard pencha la tête, haussant un sourcil. La petite demoiselle s'expliqua alors, annonçant que la pluie allait bientôt se mettre à tomber. Légèrement étonné, Khallian posa son regard sur la voûte céleste. Les cieux étaient subtilement lourds, et au loin, quelques nuages grisâtres commençaient à se regrouper. Il devina même cette légère humidité dans l'air, et posa sur Arianne un regard impressionné. Il avait toujours été doué pour prédire les aléas de la météo. Mais cette fois-ci, il avait été coiffé au poteau. Elle était douée.

« Allons-y. J'ai été suffisamment trempé pour une seule nuit. »

Nouveau sourire, et le jeune homme continua à marcher. Si ses souvenirs étaient justes, ils se dirigeaient vers un refuge. Un grand refuge. Chassant les réminiscences de sa première visite sur ces terres, Khallian continua à s'enfoncer dans la forêt. Les premières gouttes ne tardèrent pas à tomber, bientôt suivie par une véritable averse. Les premiers éclairs ne tardèrent pas à zébrer le ciel, suivis de hurlements menaçants. Bientôt, Arianne exprima son inquiétude pour sa mère. Toujours soucieuse de son prochain, constatant Khallian, sans réelle surprise. Mais bientôt, Arianne signifia qu'ils devaient eux-mêmes trouver quelque chose pour se protéger. Khallian acquiesça silencieusement, avant de poser sa pèlerine autour des épaules d'Arianne, couvrant Chisé par la même occasion. Cette fois-ci, le refus n'était pas une option. Brièvement, Khallian observa les alentours. Il remarqua immanquablement l'immense château qui trônait dans la forêt, et ses tours qui s'élevaient au-dessus de la cime des arbres. Le Château de la Bête. Ils étaient presque arrivés. Se faisant le plus rassurant possible, Khallian attrapa la main d'Arianne dans la sienne, afin d'économiser quelques précieuses secondes de marche.

« J'imagine mal ta mère se faire surprendre par l'orage. Viens, on est presque arrivé. »

Ils continuèrent à marcher entre les arbres, suivant au mieux le sentier, jusqu'à déboucher face au gigantesque château. Une demeure immense et un brin sordide. Sans attendre, il traversa le pont, enjamba les escaliers en prévenant Arianne d'un simple « Attention aux marches. », et se trouva nez-à-nez avec la grande porte.

« J'en connais qui vont être contents de me voir... »

Mais malgré la raillerie dans sa voix, Khallian poussa la porte, pénétrant ainsi dans le Château de la Bête. Tout à l'intérieur semblait somptueux, superbe palais de conte de fées. Pourtant, une atmosphère bien singulière régnait en ces lieux. Khallian observa un instant le hall, avant d'entendre ces claquements réguliers contre le sol, démarche si singulière des habitants du château. Et bientôt, une silhouette se présenta devant eux. Une petite horloge, tout ce qui était de plus vivant. Et des plus poli, d'ailleurs.

« Je regrette, mais vous ne pouvez pas rester ici. Il s'agit de la demeure de... Big Ben s'étrangla, reconnaissant la silhouette de Khallian. C'est... VOUS ! »
« Salut, lança Khallian, un brin de fierté dans la voix. Il pleut des cordes là-dehors. La demoiselle va prendre froid, fit-il en désignant Arianne. Juste le temps que l'averse se calme. »

Le majordome hésita longuement, quand derrière lui, un second protagoniste apparu. Un chandelier, plus doux et conciliant que son compère.  

« Très bien. Nous nous assurerons que le maître n'en sache rien. »

Khallian le remercia, et invita Arianne à le suivre. Ils suivirent ce drôle de personnage en direction du salon. Dans l'entrebaillement de la porte, Khallian devina les lueurs chaudes lancées par les flammes d'une cheminée allumée. Au moins, ils seraient au chaud jusqu'à ce que l'orage cesse.
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MessageSujet: Re: La belle et le sauvage [Pv: Khallian] La belle et le sauvage [Pv: Khallian] Icon_minitime1Dim 3 Juil - 21:08



La pluie se déversaient sur les deux protagonistes, ne se souciant pas de sa fraîcheur, ni de sa virulence. Les éclairs bombardaient le ciel, se faisant plus menaçant plus grondant. Rester ainsi dans la forêt était un risque bien trop grand, pour y rester, et aussitôt, Arianne conseilla à Khallian de trouver un abri au plus vite, bien qu’elle ne pouvait s’empêcher de penser à sa mère qui se trouvait elle aussi dehors. Heureusement, le jeune homme avait l’air d’avis de s’abriter lui aussi et aussitôt, il porta sa pèlerine sur les épaules de la jeune femme qui n’osa pas protester, se doutant qu’il n’écouterait aucunement son refus. Ainsi, elle adapta plus facilement sa capuche, de façon à couvrir son chaton qui en appréciait le geste. Il ne restait plus qu’à atteindre cet endroit que Khallian avait l’air d’avoir repéré et tout en se laissant guider par celui-ci, elle essaya de tenir la cadence, de façon à ne pas ralentir leur avancée. Ne s’empêchant pas de lui répondre pour autant.

« Vous avez raison, je ne devrais pas m’inquiéter autant. Merci Khallian. »

S’il y avait bien un trait de caractère que la belle aveugle appréciait chez le jeune homme s’était sa compassion et sa façon de rassurer. Bien qu’il n’avait pas l’air d’apprécier l’herboriste, il n’hésitait pas à réconforter la demoiselle sur le sort de celle-ci, faisant prendre conscience à Arianne, qu’Androméda était tout, sauf une vieille femme démunie. Ce qui la fit doucement sourire, tout en la rassurant grandement. Ce n’était peut-être rien, mais c’était bien assez pour alimenter cet espoir qu’elle ne cessait de faire perdurer en son cœur. La pluie continuait de commettre ses méfaits, et plus les minutes s’écoulaient, plus les deux protagonistes s’approchaient de leur but qui était ce nouveau refuge. Ne pouvant voir, Arianne ne pouvait constater qu’il s’agissait là d’un château, mais à peine avaient-ils atteints le portail, qu’elle ressentait une sensation étrange. Elle sentait comme une sorte d’inquiétude émaner de cet endroit. Mais il y avait aussi de l’espoir, ainsi qu’une forte lumière. Cela était très intriguant, mais pas assez pour empêcher Arianne d’être attentive aux paroles de Khallian et très vite, elle fut interloquée par son aveux, qui laissait à penser que ce n’était pas la première fois qu’il pénétrait dans ce refuge.

« Qui vont être content de vous voir ? Etes-vous déjà venu ici auparavant Khallian ? »

La réponse lui semblait évidente, et sur le coup, elle se sentit sotte de l’avoir posée, mais après tout, elle était légitime. Quand la porte s’ouvrit, la jeune femme suivi le jeune homme à l’intérieur, sentant de nouveau cette aura étrangère qu’elle avait ressentit un peu plus tôt. Cette fois, elle sentait de la magie, comme si un puissant sort avait été jeté ici-même. Est-ce que c’était le résultat d’une malédiction ? D’un sortilège quelconque ? Peut-être était-ce la demeure d’un mage ? Elle voulut poser ses questions au sauvageon, connaître l’histoire que renfermait cet endroit, mais elle fut arrêtée dans son élan, par des bruits étranges suivi d’une voix, qui indiquait qu’ils ne pouvaient rester ici, avant de s’étrangler et de finalement reconnaître l’adonis qui accompagnée Arianne. Penchant la tête sur le côté, Arianne fut de nouveau interloquée. Non pas à cause de la discussion qui semblait un brin amusante, mais par le fait que la voix lui semblait un peu basse, comme si c’était une petite personne qui leur adressait la parole. Puis vint de nouveau un nouveau son, celui-ci était plus fort et plus métallique que son comparse qui semblait moins bruyant et plus doux. Une nouvelle voix s’éleva alors, celle-ci comportant un accent que la belle aveugle n’avait jamais entendu jusqu’ici. Celui-ci indiqua qu’ils s’assureraient que le maître des lieux n’en sache rien sur leurs présences dans ce domaine, ce qui chiffonna un tant soit peu Arianne qui se tourna vers Khallian, ses yeux vides, fixant le néant.

« Vous êtes sûres que nous pouvons nous imposer ainsi ? Je ne voudrais pas fâcher le maître de ses lieux en agissant impoliment. »
« Soyez sans crainte mademoiselle ! Vous êtes nos invités ! Veuillez-nous suivre, je vous prie. »

Ne voulant pas fâcher cette personne à l’accent agréable, Arianne décida de ne pas insister plus, suivant d’un pas calme le reste de la troupe. Alors qu’elle entendit le grincement d’une porte, la demoiselle pouvait sentir une chaleur agréable s’échapper de la pièce. Un crépitement se fit entendre un peu plus loin, indiquant qu’un feu était en train de s’embrasser à l’intérieur d’une cheminée. Du moins, c’est ce qu’elle avait pus en déduire grâce à la forte chaleur qui remplissait la pièce. De nouveau, l’homme à l’accent courtois l’invita à s’approcher, lui demandant de prendre place dans l’un des fauteuils présents auprès du feu, avant de prendre congés pendant un bref instant. Touchant le meuble avec douceur, la jeune femme défit la capeline que lui avait prêté Khallian avant de la poser sur le rebord du fauteuil, puis, elle s’installa à son tour, faisant attention à ne pas humidifier le fauteuil à cause de sa robe ou de ses cheveux. Confortablement installée, Arianne laissa Chisé descendre de son épaule, de façon à ce que celle-ci puisse à son tour profiter de la chaleur de la pièce. Par réflexe, la jeune femme laissa sa tête tourner dans tous les sens, comme si elle admirait les lieux, ce qui était bien sûr impossible. Néanmoins elle essayait de capter l’essence même de cet endroit, restant quelques instants ainsi, avant de soudainement entrouvrir ses lèvres rosés pour lancer la discussion.

« Comment avez-vous connus cet endroit Khallian ? Je suppose que du coup, nous ne sommes pas dans une simple demeure n’est-ce pas ? Que pourriez-vous me dire de ce lieu ?

De nouveau, elle laissa sa curiosité s’exprimer. Elle voulait en découvrir plus sur ses endroits, comprendre ce qui l’animait, mais aussi son histoire si jamais le jeune sauvageon la connaissait. Au fond, elle avait diverses questions à poser à Khallian, mais pour le moment, elle préféra y aller doucement, de façon à ne pas perdre le jeune homme.


 
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MessageSujet: Re: La belle et le sauvage [Pv: Khallian] La belle et le sauvage [Pv: Khallian] Icon_minitime1Ven 8 Juil - 12:25
Sous la pluie battante, les grandes portes du Château semblaient plus lugubres encore. Pourtant, ils n’avaient pas le choix. Les éclairs déchiraient régulièrement les cieux, leurs grondements se faisant de plus en plus proches. Énigmatique, Khallian murmura quelques mots concernant les habitants du Château. Ces propos ne manquèrent pas de susciter l’intérêt d’Arianne, qui interrogea Khallian sur ce Château. S’il était déjà venu ici ? « Une fois seulement. Et tu le sauras bientôt. » ajouta-t-il doucement, avant de pousser les portes de la triste demeure. Ils furent accueilli par Bien Ben et Lumière, les serviteurs du propriétaire des lieux. Malgré les réticences de l’un, le second décida de prendre la responsabilité de cette visite inattendue, offrant un toit aux deux visiteurs. Quand Arianne exprima ses inquiétudes, Lumière la rassura aussitôt. Un soupçon de gratitude dans le regard, Khallian le remercia d’un hochement de tête. Puis, ils le suivirent jusqu’à atteindre un petit salon, dans lequel crépitaient les flammes d’une cheminée. Plusieurs fauteuils se trouvaient là, et poliment, le majordome invita Arianne à prendre place. Amusé, Khallian n’attendit pas une invitation pour s’installer, pressant son dos encore trempé dans un fauteuil moelleux. Les flammes lançaient des lueurs chaleureuses dans la pièce, éclairant des meubles luxueux et des draperies somptueuses. Du coin de l’œil, il vit Arianne s’imprégner des lieux, découvrant à sa manière la pièce dans laquelle ils se trouvaient. Paisiblement, il ferma ses paupières, s’enfonçant paresseusement dans son fauteuil. Bientôt, la voix d’Arianne le tira de ses rêveries. Comment avait-il connu ce Château ? Et que pouvait-il dire au sujet de ce lieu ? Un sourire passa sur ses lèvres. Il s’installa confortablement dans son fauteuil, et posa son regard sur la jeune femme.

« J’étais venu pour visiter les alentours. Comme d’habitude, lança-t-il avec amusement, et je suis tombé sur ce vieux château. Et forcément, j’ai voulu jeter un coup d’œil. C’est comme ça que j’ai rencontré Big Ben et les autres. Sauf que le propriétaire n’est pas du genre commode. Il est entré dans une colère noire quand il m’a croisé, et… Il m’a fichu dehors. J’ai de la chance de m’en être tiré en un seul morceau, ajouta-t-il en riant de bon cœur. Mais ne t’inquiètes pas, il n’est pas méchant. Il ne te fera pas de mal. Disons juste que… Il a tendance à être de mauvais poil. »

Et c’était un euphémisme. Mais Khallian était sincère : même si la Bête n’apprécierait pas cette intrusion, il était convaincu que ce gros matou n’oserait pas lever la patte sur une jeune femme. Pour ce qui était d’un récidiviste comme lui en revanche… Mais c’était sans importance.

« Cet endroit, c’est le Château de la Bête. Tout ce que je sais, c’est que l’endroit a été ensorcelé. Une punition, quelque chose du genre. Je suppose que la Bête a contrarié la mauvaise personne. Depuis, lui et ses serviteurs n’ont plus forme humaine. Mais de ce que j’ai compris, il existe un moyen de briser la malédiction. Pour le reste… Il faudra demander aux autres. »

Son récit terminé, il s’enfonça de nouveau dans son fauteuil.

« On va rester là le temps que l’averse cesse. Une petite demi-heure, sûrement moins, ajouta-t-il sans trop d’hésitation. C’est le genre de pluie qui arrive brutalement, et qui repart aussi vite. »

Il avait vécu assez d’aventure, découvert suffisamment de climats, et passé bien trop d’heure sous la pluie pour apprécier correctement la météo. Comme un animal, Khallian s’étira de tout son long, faisant craquer quelques articulations douloureuses. La nuit n’avait pas été de tout repos. Derrière les crépitements de l’âtre de la cheminée, Khallian entendit des bruits de sautillements plus ou moins sourds, signifiant que la jeune Arianne allait bientôt faire la connaissance des autres habitants des lieux. Son sourire s’étira doucement. Il ne douta pas que cette rencontre serait aussi étonnante qu’elle serait agréable. Mais avant cela, il décida de lui poser une dernière question.

« Tu vas bientôt rencontrer les autres, dit-il à voix haute. Alors dis-moi. Qu’est-ce tu as pensé de cette petite balade ? Le coin est à ton goût ? »

Après tout, cette petite pause était l’occasion de connaître les retours et impressions de la demoiselle sur cette drôle d’expédition.
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MessageSujet: Re: La belle et le sauvage [Pv: Khallian] La belle et le sauvage [Pv: Khallian] Icon_minitime1Lun 11 Juil - 18:57



La chaleur du feu avait quelques choses de réconfortant, réchauffant les cœurs et les mœurs. Bien qu’intriguée par l’endroit où ils avaient atterrit, Arianne essaya tout d’abord de s’imprégner des lieux, attendant patiemment que Khallian soit confortablement installé, avant de lui poser nombreuses questions sur sa première visite, mais aussi sur la demeure dans laquelle ils avaient élus refuge pour quelques heures à peine. Ce fut dans une ambiance sereine que le sauvageon raconta alors son récit concernant sa venue dans le château. Car oui, d’après ses dires, il ne s’agissait pas là d’une simple demeure ou d’un manoir, mais bel et bien d’un château. Ce qui au fond n’étonnait pas la belle aveugle. L’écoutant sans ajouter un mot, comme captivée par ses paroles, Arianne était plutôt étonnée d’entendre la sonorité d’un des prénoms des serviteurs. Big Ben n’était pas un nom courant, mais il avait le mérite d’être original à ne pas en douter. Puis Khallian continua son histoire, racontant sa rencontre avec le maître des lieux qui avait été plutôt houleuse, ne manquant pas d’inquiéter la jeune femme, malgré l’assurance du jeune homme concernant les agissements et le caractère de celui-ci.

« Vous êtes vraiment sûre qu’on ne risque pas de le froisser en occupant les lieux ? Je ne voudrais pas l’importuner, ni le mettre en colère… »

Mais visiblement, d’après l’élémentaliste, il n’y avait pas de soucis à se faire. Bien que peu convaincue, Arianne décida toute de même de faire confiance à Khallian. Après tout, ce n’était pas la première fois qu’il venait. Aussi, elle sentait qu’elle pouvait aussi avoir confiance aux serviteurs de ce domaine pour les protéger et les aider. La suite du récit du jeune sauvage eut de quoi laisser Arianne pensive quelques instants. Ainsi donc, il y avait bien une histoire d’ensorcellement. Elle comprenait mieux à présent le pourquoi du comment de ses émanations magiques. Le sort était foncièrement puissant et d’après ce que disait Khallian celui-ci avait transformé le prince et ses serviteurs leurs enlevant toute forme humaine. Voilà pourquoi elle avait eu cette impression étrange, tout trouvait enfin une explication à ses yeux. Un air triste sur le visage, la demoiselle se mit alors à joindre ses mains, ne pouvait s’empêcher de ressentir une profonde peine pour ses habitants.

«  Je prie sincèrement pour que cette malédiction puisse se briser un jour. Je ne connais pas les raisons d’un tel châtiment, mais j’ai l’intime conviction qu’ils arriveront à bout de celui-ci. Je l’espère de tout cœur. »

Elle avait senti cette lumière qui illuminait telle une lueur éclatante les ténèbres de ce château. Une lumière douce et réconfortante, qui semblait être la clef d’une fin heureuse. Rien n’était perdu. Il fallait juste croire à ce dernier fragment d’espoir afin de s’y accrocher. Car sans espoir tout semblait impossible, comme perdu dans l’immensité des ténèbres et de sa noirceur. Au fond de son cœur, Arianne avait l’intime conviction que tout allait bien se passer et se fut avec un sourire, qu’elle acquiesça aux paroles de Khallian préférant garder son espérance pour elle-même. Les explications étant terminées, la demoiselle se posa plus confortablement dans son fauteuil, prenant quand même soin de ne pas coller son dos humide contre le dossier en tissus. La chaleur du feu séchait doucement ses vêtements lui donnant une sensation d’humidité peu agréable, mais supportable. Alors que le calme semblait se faire maître de la pièce, la jeune femme entendit au loin un cliquetis lourd, comme celui qu’avait fait le jeune Lumière en se déplaçant. De vive voix, Khallian ne tarda pas à annoncer à Arianne qu’elle allait visiblement rencontrer les autres serviteurs, ce qui fit grandement sourire la belle aveugle, qui hocha la tête d’un air joyeux.

« Il me tarde de les rencontrer ! » Puis, peu après cette annonce, le jeune homme se risqua à lui poser quelques questions, des questions qui firent de nouveau sourire Arianne qui y répondit avec cette douceur qui lui allait tant. « C’était fort enrichissant en plus d’être exaltant. Je dois avouer que ce monde est très intéressant de part son climat et son environnement. Je suis aussi heureuse que nous ayons pu trouver ses Noblissia. » Elle se tut quelques instants montrant cette fois de la gratitude sur son doux visage. « Je ne serai comment vous remercier pour votre aide Khallian. Sans vous, je pense que mère et moi serions rentrées sans avoir pus trouvée une seule de ses fleurs. Je vous prie donc d’accepter ma gratitude. »

Tout en ajoutant ses mots, la jeune femme s’inclina légèrement se montrant courtoise, mais aussi sincère. C’est à ce moment précis que la porte de la petite pièce s’ouvrit alors, s’accompagnant de bruit ressemblant à de la vaisselle, mais aussi d’un son semblable à quelque chose qui roule. Surprise, la jeune femme sentis les différents bruits s’arrêter à sa hauteur suivis d’une voix féminine, qui semblait chaleureuse et réconfortante.

« Bienvenue ! Oh, vous me semblez frigorifiée ma pauvre enfant, puis-je vous servir une tasse de thé ? Cela vous réchauffera grandement. »
« Avec plaisir, je vous en remercie. »

Se guidant de la voix de cette femme à l’âge mûre, Arianne tâta longuement le dessus de la table, avant d’enfin sentir la petite tasse sous ses doigts. Avec délicatesse, elle souleva celle-ci, humant le parfum du thé, avant d’approcher ses lèvres du rebord de façon à s’en abreuver. Mais soudain la tasse se mit à s’agiter et à rire, surprise par ce mouvement insolite pour une tasse, Arianne lança un cri de surprise, faisant tomber la tasse qui fort heureusement atterrisa sur ses genoux, l’aspergeant en même temps de thé chaud.

« Zip ! Je t’avais dit de te tenir tranquille ! »
« Mais maman ça chatouillait ! Hihi ! »
« Toutes mes excuses mademoiselle ! Je suis confuse… Vous ne vous êtes pas brûlée ? »
« Oh euh… Non… Non ne vous inquiétez pas cela ira. » Encore perturbée par cette nouvelle, Arianne attrapa néanmoins la tasse qui se trouvait sur ses genoux soulevant celle-ci avant de lui adresser un sourire désolé. « Excuse-moi petite tasse, j’espère que tu ne t’es pas fait mal… »
« Non du tout ! Je m’appelle Zip ! Et toi comment tu t’appelles ? Dit, pourquoi tes yeux sont tout blancs ? »
« Zip ! Veuillez l’excusez ce n’est encore qu’un enfant. »
« Ne vous en faites pas pour ça, je vous assure. » Dans un sourire réconfortant Arianne répondit alors au jeune Zip, se montrant tout aussi calme et douce qu’à son habitude. « Enchanté Zip, je me prénomme Arianne. Si mes yeux sont blancs c’est parce que je suis dans l’incapacité de voir. »
« Donc tu ne me vois pas ? »
« Exactement. Mais ne t’en fais pas, je ne suis pas triste, car même si je ne te vois pas, j’arrive à te percevoir. Et je devine que tu es une très jolie tasse. »

À ses mots, le petit Zip se mit à sautiller dans les mains de la belle aveugle, riant de bon cœur avant d’aller rejoindre sa mère sur le plateau roulant. Maintenant, Arianne comprenait mieux pourquoi les habitants faisaient des bruits étranges à chacun de leur déplacement. Elle qui avait pensé qu’ils avaient été transformés en monstre, elle était bien loin de la vérité et aussitôt, elle se tourna vers Khallian un air sévère sur le visage.

« Khallian ! Vous auriez pu me prévenir que les habitants d’ici étaient transformés en mobilier. J’aurais pus blesser ce petit. Heureusement que rien de grave ne lui soit arrivé. »

Gardant son air autoritaire, la jeune femme se doutait bien au fond que le jeune homme avait fait exprès de ne pas mentionner ce point, de façon à ce qu’elle le découvre part elle-même, mais pour le coup, elle avait trouvé cette petite blague de mauvais goût. Heureusement rien de grave n’était arrivé, aussi, elle se détendit alors, soupirant doucement avant de sourire calmement, montrant qu’au fond, elle n’en voulait pas à ce jeune malappris.

 
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