Sincèrement, ce n’est pas gagné. Je ne vois absolument pas comment vaincre cette créature noire. Du moins… pas avec les Micro-robots, en tout cas. Si Baymax était à mes côtés, on l’aurait battu en moins de deux. Malheureusement, il ne peut pas venir avec moi, faute au stock d’énergie insuffisant pour le Portail Interdimensionnel. Il va vraiment falloir que je trouve une solution à l’avenir. Je ne pourrai pas me débrouiller éternellement sans mon camarade médical. Enfin, pour le moment, ça n’est pas la question. Je dois vite trouver une astuce efficace contre ce Sans-cœur. Réfléchis, réfléchis… … … Ouais, alors évidemment, c’est sans compter sur l’affreuse chanson de Winnie l’Ourson qui me traverse l’esprit… « Il faut que l’on pense, pense, pense. Quand tu as un problème, pense, pense, pense ! Cherche tous les indices comme un super détective et puis… pense, pense, pense. »

Non, non, non ! Sortez-moi ça de la tête ! Je n’aurais pas dû regarder Tiji la veille, avant de partir ! Je secoue la tête de gauche à droite, ce qui accentue mon mal de tête, mais parviens à me changer les idées. Je reporte mon attention sur le combat contre le gros monstre et les Micro-robots qui continuent de créer des barrages entre lui et moi, pendant que je réfléchis. Même sans son épée, la créature est toujours aussi puissante. Si je n’avais pas emporté les Micro-robots avec moi, et si les trois autres inconnus n’étaient pas là, je suis certain que je n’aurais pas fait long feu contre lui. Sûr et certain, même, je dois bien le reconnaître. Tsss ! Et dire que j’essayais de faire le malin, tout à l’heure, en disant qu’on ferait mieux de fouiller chacun de notre côté ! Bah tiens… finalement, je suis bien content qu’ils soient là…

Un nouveau coup de patte disperse les minuscules robots dans la pièce immaculée. Je tends mon bras droit d’un coup, réunissant une petite marre noire grouillante sur le côté, tandis que le reste poursuit ses murs de protection. Je dirige la petite masse vers le dos du Sans-cœur quand deux chaînes lumineuses apparaissent de nulle part et viennent enchaîner la bestiole noire aux poignets. Bien évidemment, je sursaute sous l’effet de surprise et, étant relié à mon esprit, les Micro-robots font une espèce de petit bond en arrière, comme s’ils avaient également eu peur. Profitant des mystérieuses chaînes, je fais s’agglutiner les Micro-robots autour des pattes de la créature sombre afin de l’empêcher encore plus de se mouvoir. Désormais complètement coincé, l’énorme masse noire restante forme une lance qui se jette toute seule – non pas toute seule, mais bon voilà, il y a une partie des Micro-robots qu’ont formé une main et l’ont lancée – pour se planter dans le Sans-cœur. En même temps que celui-ci se faisait trancher en deux par… ah bah par Firion, vraisemblablement.

Le grand monstre noir disparaît et la masse grouillante éparpillée s’écrase par terre instantanément. Très vite, je leur ordonne de se réunir autour de moi. Je reste à l’écart des trois autres, alors que la jeune femme s’approche des deux hommes pour leur donner les premiers soins, ou quelque chose comme ça, en tout cas. Je me contente d’observer de loin, jetant un coup d’œil aux escaliers menant au 8ème sous-sol dans mon dos, me demandant si je dois de nouveau partir devant sans les attendre. Pour une raison qui m’échappe, je choisis finalement de patienter. Malia est la première à revenir dans ma direction pour… me faire la morale, comme je m’y attendais, de toute façon. Mais, je ne prête pas vraiment attention à ce qu’elle raconte, sachant pertinemment que tout est vrai. Dommage pour elle, je ne suis pas du genre à vraiment écouter les bons conseils et à obéir.

« D’abord, t’es pas ma mère ! T’as pas à me dire ce que je dois faire ! Si jamais je suis en danger, je peux rentrer aussi vite que je suis venu ! »

Mais, Malia s’était déjà engagée dans les escaliers menant au 8ème sous-sol. Je serre les poings, oubliant que je porte toujours mon Neurotransmetteur sur le front, et les Micro-robots s’amassent autour d’eux. Réalisant la désagréable sensation, je porte mon regard sur mes mains et aussitôt, silencieusement, je leur ordonne de retourner dans mon sac. Je me retourne vers les deux hommes et leur adresse un léger signe de tête avant de déclarer :

« Merci… pour votre aide… Mais ne croyez pas que cela signifie que vous faites officiellement partis des Big Hero 6 ! »

Même pas sûr qu’ils connaissent la Team de Superhéros qui veille sur San Fransokyo, d’abord. Je les observe quelques secondes de plus avant de tourner les talons et de m’avancer à mon tour dans les escaliers vers le prochain étage.

Tout en descendant l’escalier, tandis que les deux hommes sont restés en arrière pour discuter, surveillant Malia qui pourrait se retourner à tout instant, je retire le Neurotransmetteur encore posé sur ma tête et le range dans mon sac. Puis, je retourne enfin ma capuche afin de respirer un peu, de me calmer et au passage d’atténuer ce mal de tête provoqué par le contrôle des Micro-robots. Si moi, j’ai autant mal pour le peu de temps que j’ai utilisé mon invention… comment faisait le Professeur Callaghan ? Sincèrement, je crois que je l’admire ne serait-ce qu’un chouïa et même si c’est un criminel enfermé à l’heure actuelle…

Étant un peu perdu dans mes pensées, ce n’est qu’au dernier moment que j’aperçois que la jeune femme remonte les escaliers et que je manque de la heurter. Je m’arrête pour l’esquiver de justesse, regardant où je pose les pieds pour ne pas déraper et finir en roulé-boulé en bas des marches. Je la suis du regard et la vois qui s’arrête dans l’ombre de la porte pour écouter la discussion entre les deux adultes. Je reste silencieux avant de simplement hausser les épaules et me retourner vers la suite des escaliers. Pas que ça m’intéresse ce qu’ils se racontent mais… bah ça ne m’intéresse pas, quoi. C’est donc sans les attendre, ni les prévenir une nouvelle fois que je poursuis mon chemin tout seul. Ils me rejoindront en bas.

Très rapidement, je parviens donc à la porte suivante que j’ouvre pour dévoiler… … une autre pièce totalement blanche. Sérieusement, mais dans quel endroit suis-je tombé ? Les décorateurs avaient sacrément mauvais goût. Ou ils souhaitent bêtement nous perdre dans ce monde d’un blanc immaculé afin qu’on ne trouve pas cette fameuse clé. Ouais, c’est fort possible, en fait. Je laisse échapper un soupir d’ennui avant d’entrer dans la nouvelle salle. Je reste dans un premier temps sur mes gardes, craignant une autre attaque de la part des Sans-cœurs, mais rien. Alors j’avance de quelques pas, lentement, très lentement. Toujours rien à signaler. Nouveau souffle, cette fois de soulagement. Ils ont décidé de nous laisser tranquille… pour le moment, probablement.

Revenant un peu sur mes pas, vers la porte, je m’adosse au mur, avant de me laisser glisser contre lui, m’asseyant ainsi sur le sol. Je retire mon sac pour en extraire mon ordinateur portable et mon jouet ressemblant à un robot normal, mais qui contient mon précieux programme activant le Portail Interdimensionnel. J’allume la machine et saisis son code d’ouverture. Plusieurs icônes apparaissent sur l’écran. N’y prêtant pas attention, je connecte mon jouet à la machine qui ouvre une fenêtre contenant un programme d’une multitude de codes indénombrables. Au milieu de tout ce fouillis, je clique sur un lien. Un fichier résultat affiche une étrange série de nombres et de lettres : les coordonnées du Manoir Oblivion.

Un sourire amusé se dessine sur mes lèvres. Puis j’ouvre une autre page de codes reliée au programme principal : celle où je répertorie la position de chaque Monde. À ce jour, seulement trois sont inscrits. Avec celui-ci, j’en suis maintenant à quatre. Je commence à entrer les coordonnées de ce manoir quand j’entends la voix de Malia se répercuter dans l’escalier, demandant si l’un de nous sait où mène cet escalier. Euh… bah vu que je l’ai descendu et que je suis arrivé ici… Élevant un peu la voix, sans trop me forcer, tant pis s’ils n’entendent pas, je réponds simplement, tandis que je continue de noter le résultat sur l’autre page de codes et en les attendant patiemment :

« À une autre salle blanche. »

Encore une salle bien blanche et sans doute exactement similaire à toutes les précédentes … De quoi décevoir les aventuriers qui même s’ils le cachent, doivent bien être à bout de tout. Mais des bruits sourds se firent entendre dans la salle suivante et un vent brutal s’éleva dans la pièce faisant voleter les vêtements et cheveux des aventuriers. Telle une tornade elle envahit la pièce et la porte du fond s’ouvrit brusquement. Lorsque la bourrasque se fut calmée, les héros se précipitèrent vers la nouvelle porte à présent ouverte et découvrirent un spectacle des plus déconcertants. D’autres semblaient déjà être présents, peut-être d’autres aventuriers qui avant eux avaient réussi à entrer. D’ailleurs voilà maintenant le dernier groupe qui venait de pénétrer dans la salle de l’éveil où ils y firent une mauvaise rencontre … Celle de Kefka Palazzo qui les accueillit avec ironie, serait-ce réellement la fin de l’aventure ? Un combat n’allait pas tardé à être lancé, il fallait se tenir prêt, toutes armes en main. La suite dans la partie finale ...

RP VERROUILLE