Ma chanson préférée d'Indochine à fond, j'étais rafalé dans mon siège conducteur de mon vaisseau spatial en mangeant des chips. Je n'avais trop rien à faire en fait et pour être honnête j'avais un peu le bourdon. Pourquoi ? Sans doute parce Malia était loin. Ma rencontre avec elle restera toujours gravé dans mon cœur... oui bon c'est un peu théâtral j'avoue mais que voulez-vous, je suis comme ça. La musique était une façon de faire le vide pour moi, de penser à autre chose tout en délirant. J'avais du mal d'avoir pu faire facturer le lecteur CD en même temps que l'ordinateur de bord au Roi Mickey, faut dire que ça coute une blinde tout ces trucs de technologie.




Ayant un besoin urgent de me changer les idées, j'étais déchainé. Me levant de mon fauteuil, je me dirigeai vers mon petit réfrigérateur pour me prendre un bon soda bien frais. Et là horreur plus de soda, imaginez ma tête de déterré à ce moment là.... Hop, ni une ni deux je saute sur mon fauteuil, programme le navigateur direction le monde le plus proche et c'est parti mon kiki ! Traverse Town me voici !!

J'avais eu de la chance, le monde n'était pas très loin et en une dizaine de minutes j'étais arrivé. Stoppant mon CD à contre cœur, je sortis rapidement, déambulant dans les rues de la ville afin de trouver un commerce d'ouvert. Quand soudainement, des cris se fire entendre, par chance je n'étais seulement qu'à deux rues environ. Je me mis à escaler l'échoppe d'une cave à vin et je me dis par la même occasion que je devrais revenir histoire d'y faire mon marché. Une fois en hauteur, j'aurai une meilleure vue sur le pourquoi du comment de tout ce foutoir.

Progressant rapidement et furtivement j'arrivais juste au moment où une jeune femme éventrait plusieurs personnes d'un coup. Me tenant la tête, je me surpris à pousser un profond soupir. Pourquoi dès qu'il y a une tarée c'est pour ma poire ? Non mais sérieux elle se balade avec une faux plus grande qu'elle ! Comment je vais faire pour ne pas tacher mon costume mon maintenant. Bon je n'ai pas le choix j'imagine... Sortant mon arbalète, je décochai un carreau juste devant ses pieds histoire de la prévenir. Attaquer les jeunes femmes n'était pas mon fort alors autant tenter une approche, on ne sait jamais peut-être qu'elle va poser sa faux et se rendre ? L'espoir fait vivre à ce qu'on dit.





D'ailleurs en y repensant, je n'ai même pas trouvé un foutu soda dans cette foutue ville et maintenant faut que je me batte pour sauver ses habitants, pas de chance sérieux. Et maintenant j'allais passer à la moulinette pour Gardien beau Gosse, chienne de vie !

Oh le sourire de grosse folle, elle me donnerait presque froid dans le dos celle-là. A côté d’elle le joker dans Batman ressemblait à un bisounours un peu trop maquillé. Carrément flippante la gamine avec ses yeux violets, on dirait qu’elle joue un remake de l’exorciste et sa faux je n’en parle même pas, elle regarde un peu trop les mangas. Elle se la joue un peu kawai la miss quand même avec le gore en plus. C’est alors qu’elle me dit qu’il serait préférable que je descende pour jouer avec et que j’étais son petit oiseau… C’est officiel appelez l’asile d’Arkham et Batman, elle est cinglée !! En plus je n’avais pas la gueule d’un petit oiseau, limite un beau et fier faucon ou un aigle mais pas un moineau certainement pas ! Après je m’en sortais bien quand même, imaginez elle m’aurait sorti mon petit pélican, le truc avec la gueule qui pend et tout… beurk !

Enfin bref pas le temps de réfléchir à mon petit surnom que j’avançais dans le vide pour m’étaler quelques mètres plus bas. Reprenant mes esprits, j’avais une énorme douleur la cheville, sans doute foulée. Si je ne m’abuse ses yeux ont changé de couleur juste avant, elle serait dotée de pouvoir en plus de faux ? Tout ça parce que je n’avais plus de soda dans mon frigo, quel boulet sérieux ! Malgré la situation, je ne pus m’empêchant de sourire, petit oiseau si tu n’as pas d’aile….. tu ne peux pas voler ! Mais il avait raison le con ! Puis sans rien contrôler, je me remis sur mes deux jambes non sans grimacer de douleurs mais je ne devais rien laisser paraitre, ça lui ferait trop plaisir, ma cheville…. Elle enleva ensuite ma capuche, d’habitude c’est une autre partie de mes vêtements que les femmes enlèvent mais bon passons ce léger détail. Elle voulait me regarder dans les yeux me voir souffrir, elle avait tout d’une psychopathe d’élite. La chance que j’avais, c’est que visiblement elle ne bouffait pas ses victimes ! Je ne finirai pas en carpaccio de gardien c’est déjà ça. Par contre me faire éventrer non c’était moyen aussi en y réfléchissant.

La suite de ses paroles m’indiquait qu’elle avait mal pris mon intervention et plus particulièrement le moment où je lui ai demandé de tout nettoyer. C’était juste un trait d’humour ! Une petite blagounette rien de plus ! Et là crac, mes genoux vinrent percuter violemment le sol, baignant désormais dans toute cette hémoglobine. Mes vêtements étaient foutus. Et plus aucune solution de retrait, avec une cheville et deux genoux en moins, plus moyen de foutre le camp. La seule solution était qu’elle se lasse, qu’elle n’ait plus envie de jouer. Fermant les yeux lorsqu’elle passa sa lame dans mon dos, je serais les poings. Crier lui ferait trop plaisir et d’abord c’est moi qui faisais crier habituellement. Une fois qu’elle eut fini, je lui dis :





Sans doute le Roi Mickey encore une fois mais là n’était pas le problème, elle verrait que son petit stratagème ne marcherait pas avec moi. J’avais déjà vu et subi bien pire alors ce n’est pas une naine avec un jouet qui allait me faire peur. Et voilà qu’elle me tripote le menton maintenant, non sérieux ? Elle veut jouer ? C’est tout ? Bon ba alors jouons….





La provoquer n’était peut-être pas la bonne solution mais soudainement je ne ressentis plus son emprise, je pouvais à nouveau bouger, j’étais libre de mes mouvements. Me levant péniblement, j’avais les articulations en feu et c’était sans parler de ma cheville et de mes genoux qui risquaient de me lacher au pire moment. Je dégainai mon épée, non pas pour me battre mais pour la planter dans le sol, m’offrant ainsi un appui.




Pas la peine de la combattre, ayant gâché l’effet de surprise et n’ayant pas eu le temps de recharger mon arbalète, je ne pouvais rien faire, j’étais piégé.

Me lever pour lui faire face ? Mauvaise idée ! Elle me prenait vraiment pour un pantin la folle à la faux et le pire c'est que je l'étais à cet instant. J'étais presque incapable de bouger avec une cheville en compote et les genoux meurtris, la douleur dans le dos était aussi bien présente mais je ne lui donnerai pas satisfaction. Si elle voulait voir une once de douleur sur mon facies, elle faudrait qu'elle y aille mais pour l'instant elle était mal barrée. Cela faisait juste quelques minutes que nous nous étions rencontrés et déjà qu'elle m'affublait de jolies petits noms, c'est beau l'amour ! Après petit oiseau, j'avais désormais le droit à petit pantin. Mais pourquoi petit à chaque fois ? Elle ne serait pas aussi prompt à semer la mort et à torturer les gens qu'elle aurait pu avoir la chance de voir que tout n'était pas "petit" chez moi.

Puis ce visage avec ce sourir sadique qu'elle arborait sans cesse, commençait à me taper légèrement sur le systeme. Mais pas le temps de raler qu'elle me mettait déjà de nouveau à genoux et envoyer mon épée au loin. En plus d'être sadique, elle n'était pas si bete que ça la foldingue. C'était comme tout à l'heure, ses yeux changèrent de couleur et voilà que mes mains bougeaient tout seuls, se rejoignant dans le dos. Une fois de plus j'étais à sa merci. Lorsqu'elle s'agenouilla devant moi, je lui dis :  





Elle venait de me susurrer des mots doux à l'oreille et je répliquais par un clin d'œil dont moi seul avais le secret. Non je sais pas ce qui arrive à tes chers pantins et je m'en tape ma belle, dépêche toi, je veux jouer moi aussi. J'étais sur de mon coup, sur que si je lui montrais qu'elle ne m'atteignait pas que peut-être elle se calmerait ou même prendrait la fuite. C'était un infime espoir mais mis à part jouer les psychologues, je ne pouvais vraiment rien faire. Elle déplia mes mains, mes bras pendaient presque dans le vide, étant à genoux mes doigts pouvaient très légèrement effleurer le sol parsemé de sang dont l'odeur commençait  à me monter à la tête. Puis soudain "crack", elle m'avait déboité l'épaule la petite. Serrant les dents pour tenter de ne rien laisser paraître, je finis par me mordre les lèvres à sang et à laisser échapper un râle de douleur. Elle avait gagné sur ce point mais j'avais limité les degats.

La gorge à découvert, elle pouvait facilement mettre fin à ma vie mais non, elle voulait jouer. C'était une prédatrice ou du moins elle voulait se la jouer comme telle. Je lui souris pour lui montrer que sa torture psychologique n'avait aucune chance sur moi et lui répondis :




Sans plus attendre, elle m'entailla le torse à l'aide de sa faux. Je commençais à être habitué à la douleur alors une entaille de plus ou de moins... et puis j'étais plus préoccupé par la douleur occasionnée par mon bras inerte que par une minuscule balafre.  




Baissant la tête, je la relevai soudainement en lui disant :




Il fallait que je la fasse sortir de ses gonds pour m'offrir ainsi une ouverture, sinon j'étais un homme mort. Et malheureusement pour elle, je ne pouvais pas le permettre, pas maintenant, pas avant de revoir Malia. Cette jeune femme m'avait touché au plus profond de mon cœur et je ne pourrais pas me résoudre à mourir sans la revoir ne serait-ce qu'une fois. Et si... c'était peut-être mon unique carte à jouer.




Autant tenter la sincérité, on verra bien....

Avais-je réussi à la calmer un peu ? Elle n’avait plus l’air d’être si méchante mais qu’il fallait toujours se méfier avec ces psychopathes-là. On baisse la garde, on tend la main pour les aider et hop ! Ils vous bouffent les miches façon Hannibal Lecter ! De toute façon dans ma position à part blablater, je ne pouvais pas faire grand-chose. Peut-être hurler de douleur mais ça, ça lui ferait beaucoup trop plaisir alors autant oublier pour l’instant. Elle semblait et j’insiste bien sur le « semblait » avoir changé complètement d’attitude, elle était presque redevenue une petite fille si l’on excepte bien entendu tout ce sang, la faux géante et les cadavres au sol. La mini-psychopathe en herbe s’approchait tout doucement, en aurait dit qu’elle s’attendait à se faire gronder… encore un jeu de sa part peut-être ?

Elle était désormais à ma hauteur, un genou au sol en plein milieu de tout ce liquide rouge, visqueux, à l’odeur du fer… le sang. Elle me répondit, elle s’appelait Alice, Alice Blake. Curieux qu’elle insiste sur son nom comme ça, ça doit avoir une certaine importance pour elle, je ne vois que ça. Et me demanda pourquoi j’essayai de négocier, croyait-elle vraiment que j’essayai de négocier ? Il n’y a rien à négocier puisque si elle le voulait elle pourrait me tuer d’un simple battement de cil. Quant au fait de me laisser repartir en vie, clairement non, je ne repartirai jamais d’ici vivant j’en étais persuadé. Pourtant j’aurai tellement voulu revoir Malia. Après notre rencontre, j’avais juré de ne plus chercher à la revoir, ne plus la faire souffrir comme ce fut le cas mais plus je sentais la fin venir et plus je …. Je pris une profonde inspiration armée d’un sourire sincère et lui répondis :
 



Je marquais une pause, reprenant ma respiration, la douleur devenait de plus en plus insoutenable, mon cœur commençait contre mon grès à s’emballer, était-ce les prémices de ma mort ? J’allais vraiment finir comme ça au milieu d’une mare de sang ? J’aurais vraiment cru que ma mort serait des plus héroïques vraiment.




Pas besoin d’en rajouter, elle était loin d’être bête, je pouvais le ressentir. Elle me demanda qui j’étais. Avec les quelques forces qui me restaient, j’haussais les épaules. Etait-elle vraiment du genre à demander à sa victime des informations ? A quoi cela allait lui servir ? Je m’exposais peut-être à une nouvelle séance de torture mais ma fin viendra bien assez tôt. Et peut-être que je ferais comme Maître Yoda et Obi-Wan-Kenobi, que je suivrai un apprenti gardien à travers le royaume des morts pour lui enseigner l’art de la drague et de la fête…. J’avais vraiment mal au cœur pour la petite fille, elle ne savait pas ce qu’elle faisait ou du moins je l’espérais. Mon bras droit encore valide, je fouillai dans une de mes poches et en ressortis un petit morceau de tissu blanc. Puis tendis très lentement celui-ci vers Alice.




Sans attendre de réponse, je posais le tissu sur son visage, nettoyant du mieux que je pouvais les traces de sang. Par chance, lorsqu’elle m’avait blessé, le mouchoir n’avait pas été souillé par toute cette hémoglobine. Je laissais ensuite tomber mon bras et par conséquent le mouchoir.




Je souris de nouveau, peut-être mon dernier, non sans doute mon dernier sourire.

La mort est délivrance ? Tout dépend j'ai envie de dire. Pourquoi ? Parce que vous êtes déjà allés de l'autre coté peut-être ? C'est peut-être pire qu'ici ou alors il n'y a simplement pas d'autre coté, juste du néant, un trou sans fond où l'on chuterait jusqu'à la fin des temps. Et encore ce n'est qu'une des très nombreuses hypothèses sur le sujet. Depuis la nuit des temps, les Hommes se chamaillent justement en partie à cause de l'après-vie. Du fait des religions, des convictions personnelles, des expériences de chacun ... Chacun peut avoir son avis et personnellement je m'en moque, depuis sa mort je ne vis que pour vivre l'instant présent, peut-être en l'honneur de sa mémoire. Je me dis qu'elle n'aurait jamais voulu que je vive autrement, ou du moins je l'espère. Rejoindre les Gardiens pour œuvrer à ce qu'un tel drame ne se reproduise pas voilà mon but. L'après ne me concerne pas même si j'ai l'infime espoir de la retrouver, je ne veux pas y penser, pas maintenant....





Même sur mon lit de mort, je ne perdrai pas mon humour si spécial qui faisait désormais une bonne partie de ma réputation, avec les jolies filles. Ne les oublions pas, je suis sûr que grâce à elles ma tombe sera toujours garnie des plus jolies fleurs des quatre coins des mondes. Il faut bien avoir quelques avantages sinon toutes ces heures à échafauder des plans pour draguer les plus farouches n'auraient servi à rien. Mon ultime geste a sans produit son effet, elle semblait plus calme. Honnêtement je m'attendais à y perdre ma main ou même qu'elle me morde le doigt mais non elle s'est laissée faire comme une gentille petite fille. Tout n'était pas perdu peut-être.

Alice Blake s'assit à même le sol, sur le sang. Elle était prostrée comme perdue. Mon attitude a du la faire réfléchir ou alors je l'ai cassé sans le savoir ? J'étais censé être le jouet et non elle mais à cet instant les roles étaient clairement inversés. Elle me questionna sur mes raisons. Pourquoi agir ainsi ? Je ne sais pas vraiment, peut-être à cause de son apparence infantile ? Il y avait quelque chose qui ne collait pas, mais je n'arrivais pas à mettre la main dessus.




Toujours à genoux, je me laissais tomber en arrière, la fatigue sans doute poussant un autre petit râle de douleur. Ma vision commençait à se troubler pourtant je n'avais pas subis de blessure vitale mais je n'allais pas tarder à tourner de l'oeil.

Servir les ténèbres ? Elle était donc de ce bois là…. Je n’en suis pas convaincu, pour moi ce n’est qu’une façade. Physiologiquement (Eh oui je connais des thermes compliqués…) elle était bien vivant, je ne serais pas assez fou pour prendre son pouls mais son cœur battait c’était une évidence. Sinon j’aurai à faire à une sans cœur et pour l’instant j’étais toujours en vie. Tuer des gens c’est une distraction pour elle, il ne fallait pas demander ce qu’elle faisait pour s’éclater, sans doute tuer des gens mais d’une manière plus brutale j’imagine. Et en plus « brutale » j’imagine des têtes coupés, des colliers d’intestin et tout le tralala.





J’avais établis un contact, un peu comme avec mes conquêtes sauf que là la finalité était tout autre, simplement ma survie et non la mettre dans mon lit. Peut-être allait-elle tout rompre comme ça d’un coup mais je devais tenter de l’aider, ne serait-ce que par mon devoir de gardien. J’étais en quelque sorte un gardien de la Galaxie et j’en étais fier, alors si je pouvais aider mon prochain quitte à y laisser la vie, je le ferai sans hésitation. Elle pose son menton sur ses genoux tout en continuant de m’écouter, je devais la captiver ou alors elle se demandait comment elle allait me tuer rien de plus et ma séance de psychologie pour gros timbré n’avait aucune consistance. Dommage que je n’avais pas de pancarte, j’aurai pu les tremper dans le sang et lui demander à quoi elle associait les taches, ce qu’elle voyait.  




J’essayai d’être de plus en plus familier tout en gardant une certaine distance afin de ne pas la brusquer, c’était comme une partie de chasse. Elle était le gibier et moi le chasseur ou alors c’était l’inverse. Enfin même en étant la proie, je serais toujours le plus beau Lion de la jungle, un magnifique et fringuant gardien… à moitié mort mais quand même. Etant sur le dos, la respiration haletante, je vis la jeune femme s’approcher de moi, son visage proche du mien et elle me questionna sur les princesses de cœur. Un frisson me parcouru l’échine. Si elle s’intéressait aux princesses de cœur, elle va sans doute leurs réserver le même sort qu’à moi, si ce n’est pire. Nous y étions, le moment où le combat allait reprendre…




Voilà notre petit jeu allait de nouveau reprendre, plus pour très longtemps sans doute.

Oui n’importe quel être doté d’un cœur pouvait commettre de telles atrocités. Il suffisait d’avoir un cœur blessé, meurtri. Je lui répondis d’un simple signe de tête, pas besoin d’en débattre d’avantage, elle semblait vouloir être abandonnée, refuser de se laisser sauver. C’est bien ma veine, les causes désespérées c’est toujours pour ma poire. C’est mon pain quotidien donc une foldingue à sauver c’était ni plus ni moins que la routine si l’on excepte son pouvoir. Elle se comportait vraiment comme une enfant, on aurait dit qu’elle n’avait pas eu la chance de grandir convenablement donc à moins que les parents soient de véritable sociopathe, elle n’en a plus. Pauvre petite, elle me faisait vraiment de la peine.

En plus, elle n’avait pas vraiment envie d’être sauvée ou du moins en apparence. J’étais convaincu de l’inverse et s’il fallait que je passe mes derniers instants à essayer et bien je le ferais sans hésiter !





Je stoppais quelques instants reprenant mon souffle et repris :




Alice était maintenant agenouillée à mes côtés, elle n’aurait pas été à l’origine de toutes mes blessures on aurait presque dit qu’elle me veillait ou tentait de me soigner. Approchant plus en plus son visage, elle me parla de nouveau. Un point pour la folle ! Sans information je ne lui suis plus d’aucune utilité, c’était indéniable mais que voulait-elle savoir ? Je ne suis qu’un gardien escroc et dragueur. Je pourrais lui raconter mon périple dans la jungle à la recherche d’une Amazone mais à quoi ça va bien lui servir ? La seule information que je pourrais éventuellement lui fournir c’est au sujet de cette pierre noire que nous avons dû gérer avec Ligthning et encore ce que je savais ce résumait au strict minimum.

La jeune femme se releva ensuite, se dirigeant vers sa première victime lui arrachant son tee-shirt et ramassant mon épée un peu plus loin. Elle posa le tissu sur ma plaie qui vira rapidement couleur sang et me déposa l’épée dans ma main encore valide. Non mais elle fait quoi là ? Elle croit que je vais la tuer comme ça ? Et pourquoi déposer un morceau de chiffon sur mon torse ? Je pris difficilement l’épée par la lame et posa la pointe pile à l’emplacement de mon cœur.





Une quinte de toux vint mettre fin à mon petit récit. J’avais désormais la main en sang faut dire que mon épée était bien affutée. De plus j’aurai pu la tuer à plusieurs reprises, ma main droite étant toujours valide, ma lame secrète ne demandait qu’à sortir pour plonger dans sa gorge et mettre fin à tout ça. Mais je n’étais pas comme ça, je devais l’aider ou du moins essayer.

Une occasion pareille ne se représenterait certainement pas de sitôt. J’avais l’opportunité de mettre fin à la vie d’une véritable menace pour les princesses de cœur et la population en générale. Mais et oui il y avait un mais, quelque chose m’en empêchait. J’avais l’impression que ce n’était pas de sa faute si elle était ainsi, que l’on avait conditionné la jeune femme, pris son enfance et forçait à devenir un être aussi abject que les sans cœurs. Je ne vis rien, inversant l’épée pour poser la lame sur mon cœur. Elle ne fit rien mis à part m’exposer ses idées sur la question. La lumière qui servira à libérer les ténèbres, à vouloir sauver une âme noire je condamnerais d’autres âmes plus pures. Baliverne, je pourrai tous les sauver, je le dois !





Pas le temps de finir ma phrase que je vis sa faux prête à s’enfoncer dans mes entrailles. Dans un ultime réflexe, j’étendis mon bras encore valide pour la contrer avec ma lame secrète. Le choc entre les deux métaux eut pour conséquence de créer des étincelles, un bruit strident raisonnait également. Je venais de lui dire de me tuer et finalement je me défends ? Pourquoi ? Bonne question.

Alice me questionna tout comme je venais de le faire dans mon esprit. Pourquoi ? Pourquoi je m’accroche à la vie. Et là un éclair de lucidité m’envahit, Malia, je devais la revoir encore une fois, une dernière fois. Nous nous sommes quittés si tristement.





Plus le temps de converser qu’elle m’assomma avec le manche de sa faux .J’étais à présent dans le trou noir le plus complet. Lorsque je rouvris les yeux, Alice n’était plus là mais moi par contre j’étais toujours au sol gisant dans une mare de sang aux cotés de cadavres. Elle m’avait donc laissé la vie ? Pourquoi ce revirement ? La douleur me tira de ma réflexion pour me concentrer sur le moment présent, j’étais en vie mais certainement plus pour très longtemps. Me redressant très difficilement, je regagnais mon vaisseau plus mort que vif, avec pour unique objectif de rallier Halloween Town  et de revoir Malia.