Heureux est l'homme qui sait tendre l'oreille. Surtout si il sait la tendre aux bons endroits et aux bons moments. Les ténèbres gagnaient du terrain sur la lumière, inutile de lire le journal pour s'en rendre compte. Evidemment tout cela me serait passer normalement au dessus de la tête, au contraire cela pouvait m'arranger. Plus le monde irait mal, plus la demande pour les services d'une sorcière des plus, si ce n'est la plus compétente se ferait sentir ? Et plus il y a avait de besoins, plus le prix serait élevé. Evidemment, c'est l'une des ficelles les plus simples de l'économie de notre monde. La différence de nombre entre offre et besoin  peut changer drastiquement le prix de cet offre. Les mondes sont tous voués à sombrer dans les ténèbres... Cependant, la clef, la solution, le remède, le bon vieux Deus Ex Machina se trouvait dans ce manoir sans queue ni tête. Cela semble fou n'est-il pas ? Une simple chose se trouverait ici, une chose capable de sauver tous les mondes dans un temps éclair. C'était ce que mes oreilles indiscrètes avaient pu glanner comme information. Si je mettais la main sur cette chose, j'étais sûre et certaines que toutes les instances lumineuses comme ténebreuses feraient tout pour me l'acheter. Je n'aurais qu'une offre, tandis que la demande sera des plus nombreuse... Un coup facile, beaucoup trop facile à vrai dire. Une fois de plus ma parfaite évaluation m'étonnait. Je suis vraiment parfaite et tellement intelligente. Mais je m'égare. Je venais d'arriver au manoir Oblivion il y a de cela une bonne heure et je déambulais simplement dans ce néant d'interêt, levant parfois un sourcil pour un quelconque objet qui n'était finalement rien de particulier. Pourquoi n'y avait il aucun plan du bâtiment ? Pourquoi personne ne... Quand j'en aurais fini avec cet objet je payerais quelqu'un pour cartographier le bâtiment, et j'en ferais des copies, des tas de copies... Puis je les mettrais en vente, et je croulerais sous les munnies !

J'ouvrais une énième porte devant moi. Cela commençait à en devenir lassant... Toutefois quelque chose d'inattendu se révela à moi. Dans la petite pièce du treizième étage dans laquelle je venais d'entrer, (J'ai compté les étages, étant purement professionnelle.) trois autres personnes venaient d'entrer au même instant, depuis des portes différentes. Tous ensembles nous nous croisions nez à nez dans cette minuscule salle du treizième étage. Il y avait un homme possedant une longue chevelure verte soyeuse digne des plus grands chanteurs de boy's band, un autre garçon plus jeune qui semblait vraiment mal en point, tellement mal en point qu'il semblait avancer les yeux fermés, et pour finir un dernier homme à la chevelure de feu désordonnée et portant une épée à la ceinture.
En définitif, une belle bande de clown. Ne reconnaissant aucun d'entre eux, il était évident qu'ils n'étaient pas venus pour faire du tourisme. Ils étaient forcément ici pour la même raison que moi... Je pouvais m'en débarrasser tout de suite, mais je pouvais aussi jouer la carte de ma sublime intelligence.

"Ah... Enfin des gens, vous avez vu un petit chien ? Il s'est engouffré dans cette grosse maison et je le cherche depuis longtemps... Vous habitez ici ? Désolée d'être entré sans avoir frapper à la porte..."

Je pourrais peut-être glâner quelques informations sur ces trois personnes, et je leurs subtiliserais même le trésor sous le nez...

La clé pour sauver les mondes. Bien entendu, tout cela était très tentant. Peut-être un peu trop non ? Lui-même aurait sans doute fait répandre ce genre de rumeurs pour attirer d’éventuelles convoitises qui pouvaient s’avérer dangereuses pour lui ou pour ses plans. Alors il était parfaitement logique de penser que les têtes pensantes de la Confrérie pouvaient elles aussi élaborer ce genre de stratégies. Mais malgré tout…

Malgré tout, cette rumeur restait très intéressante. Si les mondes étaient tous sauvés, peut-être cela signifierait-il la fin des conflits. Il se devait d’aller vérifier. Et il ne pouvait qu’être le seul à y aller. Car il ne voulait pas impliquer certains de ses espions. Il savait qu’il pourrait s’en sortir tant qu’il avait sa montre sur lui. Alors, il régla cette dernière pour arriver à l’endroit que la rumeur mentionnait. Le Manoir Oblivion.

Il l’avait déjà visité rapidement auparavant et avait été effrayé par les effets qui étaient censés frapper tous ceux qui s’y aventuraient. Mais cela aussi, ce n’étaient que des rumeurs. Il savait qu’il ne pourrait pas oublier son objectif si facilement. Alors il arriva au Manoir et entreprit de le gravir, les sens en alerte.

Les paliers s’enchaînèrent, parsemés de quelques embuches qu’il parvint pour la plupart à éviter. Et, finalement, il arriva au dernier étage. Le treizième. Il n’y avait rien dans cette salle, à part de nombreuses portes, du moins pour l’instant. Car à peine avait-il posé un pied dans la salle qu’il y eut une lumière violette et qu’un jeune garçon endormi apparut sous son nez. Intrigué, il s’avança vers le jeune homme et le secoua doucement pour le réveiller.

Il n’eut cependant pas le temps d’attendre une réaction car deux personnes arrivèrent quasiment simultanément. Un rouquin armé d’une épée et, quelques secondes plus tard, ce qui semblait être une petite fille. Cette dernière se figea quelques instants en découvrant les trois autres avant de prendre la parole, demandant s’ils n’avaient pas vu un petit chien, arguant qu’elle était entrée ici en le poursuivant.

A ces mots, l’instinct de notre héros aux cheveux verts se mit rapidement en état d’alerte. Néanmoins il n’en laissait rien paraître. Piège ou non, il savait que cette fille mentait. Alors, sortant un rubik’s cube 5x5 de sa poche, il commença à jouer avec en souriant doucement, avant de prendre la parole d’une voix calme, apaisante, pour éliminer les éventuelles tensions dans l’air.

-Nous n’habitons pas ici. Donc je ne peux pas te répondre à propos du chien. D’ailleurs, je pense que personne n’habite ici, à part peut-être ceux qui ont lancé ces étranges rumeurs. Mais quoi qu’il en soit, ce n’est guère prudent de s’aventurer dans un lieu que tu ne connais pas, jeune fille.

Son ton n’était nullement accusateur, il se contentait d’énoncer une évidence. Il ne savait pas qui était cette fille, mais il savait qu’elle mentait. Il espéra cependant que ce mensonge évident ne déclencherait pas un conflit, et c’était pourquoi il avait pris la décision de répondre en premier…

A mes mots, le punk sortit un cube recouvert de plusieurs couleurs avant de le faire tourner dans plusieurs sens et d'interchanger les couleurs de place. Evidemment, je savais de quoi il s'agissait. C'était le genre de petit gadget que l'on sortait au milieu de la foule pour se la raconter, car honnêtement ce jouet est d'un ennui. Mais certains moutons s'extasiaient en voyant quelqu'un remplir chaque face du cube d'une seule couleur. Il haussa la voix, doucement mais sûr de lui pour réciter quelques futilités. Oui, bien évidemment qu'il n'habitait pas ici. Il ne semblait pas y avoir âme qui vive après tout. Mais je pouvais retirer quelque chose d'interressant, il avait avoué indirèctement être au courant des diverses rumeurs lançées à droite à gauche. Pourquoi serait-il içi autrement ? J'imaginais qu'il en était de même pour Rouge-Piques. Seul l'endormi sur le sol me laissait perplexe. Dans cette salle entièrement blanche, au moins trois personnes cherchaient la même chose. Dommage pour eux, je n'étais pas prête à le partager. Ce trésor était à moi, rien qu'à moi. Je tentais alors d'afficher un sourire pour répondre.

"Qu'en est-il de vous dans ce cas monsieur ? Je n'ai pas été très prudente en effet, heureusement pour moi je suis une fille courageuse. Et si comme vous dîtes personne n'habite ici alors je n'ai rien à craindre, n'est-ce pas ? A mois que vous me cherchiez des noises et dans ce cas je me dois de vous prévenir, je griffe et je mords."

Jouer la petite fille me débectait honnêtement, mais la récompense à la clef était trop grande pour passer à côter. Je fixa alors l'endormi avant de m'approcher.

"Voyons, vous ne réveillerez jamais quelqu'un en le secouant aussi faiblement. Regardez-le, il semble si bien en train de se reposer..."

Une paix que je vais m'empresser de réduire à néant. Un sourire malicieux s'afficha sur mon visage tandis que j'ouvrais mon sac, remuant les différentes fioles pour en chercher une en particulière. Qu'il était bon d'avoir fait le plein de potions en tout genre. Je jubilais interieurement et j'avais hâte de les utiliser. J'en sortis une petite fiole bleutée. Il s'agissait d'un stimulant, un peu comme une boisson énergétique en somme mais en un peu plus fort étant donné qu'elle permettait à la personne de doubler sa force physique. Ses effets duraient une petite demi-heure, durant lesquelles la personne aurait du mal à fermer les yeux. C'était peut-être mesquin de faire avaler quelque chose à quelqu'un sans son accord mais... J'avais vraiment trop envie de tester mes potions !

"Il va se réveiller rapidement avec ce petit nectar, ce n'est pas dangereux pour la santé."

Evidemment je m'étais gardé de dire les effets secondaires, le buveur voyait sa peau prendre une teinte bleutée durant l'effet de la potion. Je pinçais le nez du jeune garçon avant de lui ouvrir le gosier puir lui faire avaler quelques gorgées de ce nectar sucré.

La petite fille lui répondit rapidement, rebondissant sur ce qu’il disait et lui demandant ce qu’il en était de lui. Bien sûr, la question était logique, mais… Malgré tout, il continuait à pressentir que cette lui jouait la comédie. La suite de sa réponse confirma cet étrange pressentiment. Elle lui semblait étrangement pertinente. Non pas qu’il doutât de l’intelligence des enfants, mais… il en était persuadé, quelque chose clochait. Il décida néanmoins de passer outre en se jurant de la garder à l’œil. Il ne savait pas encore trop quoi penser des autres, mais son instinct lui hurlait que cette fillette, au moins, n’était pas tout à fait ce qu’elle prétendait être. Il hocha donc la tête avec un sourire calme et l’observa se diriger vers celui qui était encore endormi.

Elle lui déclara qu’il ne réveillerait pas le garçon aussi facilement en le secouant aussi faiblement. Sur ce point, il devait avouer être assez d’accord avec elle. Il la regarda ensuite fouiller dans son sac et en sortir une fiole contenant une potion bleutée. Alors, directement, un mot s’imposa à l’esprit d’Heiwa. Sorcière. Cette petite fille avait de grandes chances d’être de la trempe de Yaga. Raison de plus pour se méfier. Une petite fille n’était pas censée avoir de la connaissance en sorcellerie ou en potions. Le soupçon du jeune homme se confirmait. Mais tant que cela ne causerait aucun problème ou conflit, il n’avait pas à s’en mêler.

Il la regarda donc pincer le nez du garçon endormi et lui glisser le contenu de la fiole dans la bouche, le forçant donc à déglutir. Rapidement, la peau du garçon se teinta de bleu et celui-ci se réveilla, une épée dans les mains. Il poussa alors un hurlement déchirant, qui creva presque les tympans de l’homme aux cheveux verts, alors que son épée transperçait le bras de la fillette. Il se releva alors précipitamment et recula en agitant son épée dans tous les sens, agissant comme s’il ne savait manifestement pas s’en servir.

Soudain, il commença à pleurer doucement. Il semblait chercher un moyen de fuir, mais au final, il n’y avait que ces portes étranges, dans le Manoir Oblivion. Alors il recula encore, jusqu’à se cogner contre un mur. Et là, il se replia sur lui-même, continuant à sangloter.

Heiwa tourna d’abord son regard sur la jeune fille et sortit un bandage d’une de ses poches. Il le tendit à la fillette avec un sourire engageant.

-Tiens, enroule ça autour de ton bras et serre fort. Ça limitera le saignement.

Il s’avança ensuite vers le jeune garçon et s’agenouilla à son niveau avant de parler, d’une voix calme, apaisante.

-Ne t’en fais pas, petit. Personne ne te veut de mal, ici. On s’inquiétait de te voir dormir comme ça, alors on t’a réveillé, tout simplement. Je m’appelle Heiwa. Et vous, comment vous vous appelez ?

Sur ces derniers mots, il avait haussé la voix pour que sa question s’adressa aussi à la fille et au rouquin.

Suivre les rumeurs était parfois dangereux mais avais je vraiment le choix ?
Les ténèbres ne cessaient de gagner en puissance. Le kidnapping du Roi Mickey n’avait pas arrangé la situation et il avait vraiment été sauvé in extrémis.
Cette arme ou ce fameux quelque chose pouvait être notre planche de salut s’il existait. Plus personne ne subirait la cruauté des ténèbres. Il n’y aurait plus de mort d’innocent, toutes les princesses seraient enfin en sécurité et pourraient vivre librement.
Le manoir Oblivion était un véritable labyrinthe. Ses salles blanches et ses portes menant à d’autres salles donnait le tournis. Je ne sais pas si c’était de la chance ou non mais je finis par entrais dans une pièce et fut rejoins par d’autre personne. Savoir que je n’étais pas seul dans ce manoir me donna espoir sur la véracité des rumeurs.

Une petite fille étrange commençait déjà à parler de chien perdu ce qui me parut plus que suspect vu son allure. Un jeune homme aux cheveux verts était également là ainsi qu’une autre jeune homme qui paraissait endormi. Je restais silencieux, le jeune homme aux cheveux vert répondit à la gamine et tout les deux commencèrent à s’intéresser au troisième jeune homme endormi.
Tout se passa ensuite très vite. Une potion bleue, une épée sortie de nulle part, du sang…
Je fus vraiment surpris de voir ce jeune homme assoupi faire apparaitre une épée qui me paraissait receler un pouvoir étrange ou alors ce n’était que mon imagination. Il me fallut à peine quelques secondes pour comprendre que ce n’était que le fruit du hasard vu les gestes désordonnés qu’il effectuait avec son arme.
Avant que la situation dégénère le jeune homme aux cheveux verts intervint. Je commençais à l’apprécier un peu. Il avait déjà fermé le clapet de la gamine un peu plus tôt et maintenant il m’évitait de jouer les baby-sitters. Enfin quelqu’un de censé parmi ses 3 individus.

-Ne t’en fais pas, petit. Personne ne te veut de mal, ici. On s’inquiétait de te voir dormir comme ça, alors on t’a réveillé, tout simplement. Je m’appelle Heiwa. Et vous, comment vous vous appelez ?

Il avait haussé la voix pour signifier qu’il s’adressait à tous les membres de notre étrange groupe. Je n’avais qu’une envi, partir d’ici et continuer ce pourquoi j’étais venu. Mais quelque chose me disais que cela ne serait qu’une douce utopie et que j’allais devoir me coltiner ses énergumènes encore un petit moment.
Je soupirais.

« Derek… Tu es médecin ? »

Il sortait visiblement les bandages de sa poche comme les lapins d’un chapeau magique et semblait maitre de ses gestes. Si c’était le cas je pourrais le laisser en charge des « blessés » et partir d’ici.

Spoiler:

Une douleur lancinante me traversa le bras droit. Je restai un moment bête, sans bouger, essayant de comprendre pourquoi une telle douleur se faisait sentir. Devant moi, le jeune garçon tenait entre ses mains une lame. Une épée pointée vers ma personne. Je ne comprenais pas pourquoi. Le fait qu'il n'avait pas cet arme plus tôt me laissait de marbre, non c'était le fait qu'il la pointe vers moi que je ne comprenais pas. Qu'essayait-il d'accomplir avec ce geste insensé ? Me faire peur ? Tenter de me blesser ? C'était idiot et fou. Comme si quelqu'un pouvait me blesser. Et pourtant, pourtant la douleur était bien présente et je doutais que mes sens soient en train de me jouer des tours. Je me refusais à croire que ce gamin pouvait être la cause de ce malaise qui s'instillait peu à peu en moi. Alors pourquoi ne baissais' je pas les yeux pour vérifier directement le problème à sa source ? Je pense qu'inconsciemment je ne voulais pas savoir ce qui venait de causer cela, je ne voulais pas accepter que cette épée batarde ait pu me toucher. Je fixai alors longuement le visage apeuré de l'enfant avant de baisser lentement les yeux, suivant ces bras puis ces mains, pour enfin arriver à la lame qu'il tenait fermement. Je suivis alors l'épée de mon regard inquisiteur. Un liquide rouge descendait peu à peu le long de cette épée et plus je remontais cette pente rouge plus je me sentais mal. Finalement, l'épée arriva à son terme, et à la place d'y trouver le bout d'une simple épée, j'y vis mon bras.

Mon bras... Mon sang... La lame s'y échappa d'un rapide mouvement qui m'arracha une douleur nouvelle. Beaucoup de mouvement et de bruit se fit sentir autour de moi, mais je n'en fis rien. Je restais immobile, fixant ce bras qui me faisait tant souffrir. Sentir sa propre chaire se déchirer en deux parties distinctes pour y laisser entrer un élément inconnu à l'organisme. Sentir ses articulations, ses tendons se déchirer un-à-un. Entendre ce petit bruit tintant de la lame touchant l'os. Je me sentais trembler, autant de dégout que de douleur. La manche de ma robe se maculait peu à peu de mon sang, c'était une partie de mon être qui se désistait peu à peu d'un tout. Mon tout. Ma manche était désormais pourpre. Je me sentis un instant en colère, puis nauséeuse et finalement triste. Le seul son que je puisse laisser échapper fût un simple :

"Aie..."

L'intensité de la douleur me terrifiait tellement que je n'arrivait plus à parler ou à me concentrer. J'essayais de retenir le sang avec ma main pour éviter de tout perdre. Ce sang si précieux. Je remarquai alors que je tenais entre mes doigts des bandages. Comment étaient-ils arrivés ici, je n'en savais rien. Plus rien n'avait d'importance désormais. Essayant d'entourer mon bras avec les bandages, je n'y gagna qu'une nouvelle douleur. Les bandages tombant sur le sol. Je tremblais sur place, incapable d'appliquer un simple bandage. Je fixa alors le sol pour ramasser cette aide précieuse. Le sol qui lui était si blanc était désormais recouvert de plusieurs tâches rougeâtres. Tout était réel. Et ces tâches sur le sol témoigneraient à jamais de ma blessure ici. Pourquoi étais' je ici après tout ?

Oui. Je savais exactemment pourquoi j'étais ici. Pourquoi je me trouvais en ce moment même devant ces gens. Je retrouvai alors mon calme instantanément, me baissai pour finalement ramasser les bandages. Un simple léger sourire sur mon visage, j'enroulais lentement les bandages et fît un noeud. Ce n'était qu'une petite blessure, un petit contre temps dans la mission que je m'étais donné. De toute manière, je m'arrangerais pour sortir victorieuse à la fin de cette tragédie. Le premier act touchait à sa fin et les acteurs étaient en place. Même si j'aurais préferé être la seule actrice sur scène, cela aurait été peut-être un peu trop facile de récuperer cette clef. Mon attention se reporta vers le gamin, désormais en position latérale de sécurité dans un coin de la pièce, avec l'homme aux cheveux verts en train de le réconforter. Ce jeune homme. Je m'arrangerais pour le faire disparaitre dans l'oubli. Mais pas tout de suite, pas devant les autres. Ils doivent d'abord m'aider à trouver la clef... Puis tel le loup attendant son heure devant la bergerie, je croquerais ce jeune garçon apeuré. Je lui montrerais ce que c'est que la véritable souffrance, la véritable agonie, la véritable peur. Lorsque nous mourrons, nous sommes seul. Seul face au vide.

Je n'avais qu'à attendre. Patiemment. Après tout, tout viens à point à qui sait attendre. Je décidais de ne rien dire et d'attendre patiemment que le petit groupe décide de bouger. Ils avaient dis des choses, mais mes pensées avaient étés occupées par autre chose. Comme par un plan de vengeance par exemple.

Le premier à lui répondre fut le rouquin, qui déclara s’appeler Derek. Notre ami aux cheveux verts se demanda quelques instants si ses espions n’avaient pas déjà mentionné ce nom, mais avant qu’il ait eu le temps de s’en souvenir, Derek enchaîna ensuite en demandant à Heiwa s’il était médecin. Celui-ci allait lui répondre quand le jeune garçon répondit à son tour à la question, en déclarant s’appeler Lunastre et en s’excusant. Notre ami était assez fin pour deviner que le jeune Lunastre s’excusait pour le coup d’épée qui avait traversé le bras de la jeune fille qui, elle, ne s’était pas présentée. Le jeune homme adressa un sourire engageant à Lunastre et reprit la parole.

-Lunastre, hein ? C’est sympa comme nom. Ne t’inquiète pas, tout va bien se passer, je te le promets.

Il se tourna ensuite vers Derek en poussant un soupir lourd de regrets.

-Malheureusement, non, je ne suis pas médecin. Les choses seraient beaucoup plus faciles si tel était le cas. Disons plutôt que j’ai reçu une formation suffisante pour donner les premiers soins.

Il se releva et regarda autour de lui. La gamine était dans son coin et semblait arborer soudain une aura bien sombre. Lunastre était encore prostré, mais il semblait aller un peu mieux. Et soudain, alors que tout ce petit monde commençait à faire connaissance, de la matière noire commença à bouillonner du néant et apparurent alors quatre sans-cœurs qui ressemblaient à des bolets. Chacun avait un chiffre différent sur la tête. Soudain, les chiffres s’effacèrent et les bolets commencèrent à se mélanger entre eux, comme les gobelets d’un magicien qui joue au bonneteau. Heiwa n’avait pas perdu le n°13 de vue. Il ignorait de quoi ces sans-cœurs étaient capables, alors il préféra reculer, sa main sur sa chaîne.

-Qu’est-ce qu’ils font à votre avis ? On les attaque ?

Heiwa tenta d’abord de rassurer le jeune homme effrayé prénommait Lunastre d’après ce que j’avais entendu. Il me regarda alors en soupirant.

-Malheureusement, non, je ne suis pas médecin. Les choses seraient beaucoup plus faciles si tel était le cas. Disons plutôt que j’ai reçu une formation suffisante pour donner les premiers soins.

Il paraissait bien déçu de ne pas avoir cette renommé mais ses « simple » talents me suffirais largement. Il pourrait largement s’occuper de nos deux blessés pendant que je continuais ma mission. Jetant un coup d’œil à la jeune fille je remarquais qu’elle ne c’était pas présentée. Une étrange lueur brillait dans c’est yeux. Je me sentis alors un peu coupable, même si je ne connaissais pas vraiment toutes ses personnes, Heiwa paraissait être un homme gentil et même si la jeune fille était blessée, mon instinct me disait qu’il fallait se méfier d’elle.

Je n’eus pas le temps de réfléchir plus car quatre portails bleus apparurent et de chacun d’eux sortir un sans-cœur. Je n’en avais jamais croisé des comme ça, mais j’avoue que malgré la situation je ne pu m’empêcher de sourire devant leur apparence. 3,7,9 et 13, leur chiffre s’effacèrent bien vite et après avoir fait toutes leurs cabrioles, je les fixais, réfléchissant. J’avais réussi à repérer le 3 et j’avais une petite idée du numéro 9 mais je ne savais vraiment pas ce que signifier ses chiffres et je préférais rester prudent.

-Qu’est-ce qu’ils font à votre avis ? On les attaque

C’était Heiwa, il paraissait près à l’assaut. Je jetais un coup d’œil aux deux autres qui n’était vraiment pas en état de se battre. Décidément, je commençais à être vraiment heureux d’avoir Heiwa à mes cotés.

« Restons prudent, je n’ai jamais affronté ce genre de sans-cœur, et leur chiffre ne me dit rien qui vaille. Je vais d’abord en attaquer un pour voir ce qui fait en retour. Prépare-toi à défendre les deux idiots. »

Je matérialisais une boule de feu et la lançais sur le numéro 3 que j’avais repéré. Il s’envola alors dans les airs. Plutôt rapide celui-là.

Tandis que l'apprenti bretteur en herbes susurrait des mots doux à l'oreille de mon sauveur, (Si l'on pouvait considérer bien-évidemment le fait de fournir quelques bandages tels qu'on les jetait à un malpropre pour qu'il ne tâche pas le paysage, comme étant quelqu'un de valeur.) ce même apprenti épéiste me pointa du doigt avec un sourire idiot. Se moquait-il de moi ? Tu te penses sincèrement fort et héroïque en m'ayant mis ce coup d'estoc par surprise ? Oui, tu pouvais en être bien fier ou heureux de m'avoir infligé tel déshonneur, telle douleur. S'en était tout simplement trop, je voulais bien serrer les dents, je voulais bien essayer de ne pas m'emporter tout de suite comme je le faisais habituellement, je voulais bien essayer de tenir le masque de la gentille jeune fille que je m'étais fixé, je serais même jusqu'à peut-être essayer d'oublier cette histoire le temps que nous trouvions ce but qui semblait être commun. Mais rester de marbre alors qu'un jeune insouciant, venant juste de m'affliger ce sentiment désagréable décidait de se moquer ouvertement de mon illustre personne. Non, il m' était malheureusement impossible de passer sur ce qui ce produisait en ce moment même. On ne se moquait pas éperdument de moi et la myrtille allait le découvrir à ses frais. D'un rapide geste, je remontais ma manche droite et entamai une marche visant à faire rencontrer intimement le visage du jeune moqueur avec le plat de ma main.

Cependant, voilà que je n'avais pas encore fais trois pas qu'un bruit embêtant venait stopper ma course justicière. Lâchant un dernier regard à mon ennemi juré, car oui il méritait ce titre, je décidais qu'il valait mieux se renseigner sur la provenance de ce bruit singulier et d'ensuite lui faire ravaler son sourire. Je n'avais guère envie de me prendre un coup dans le dos après tout. Lors de ma volte-face spectaculaire qui consistait en un appui bien intelligemment centré sur mes deux talons pour que je puisse donc tourner mon bassin et ainsi que le reste de mon corps suive avec grâce, (Même lorsque je me retourne je suis impressionnante, c'est fou !) je fis face à quatre champi-sans-cœurs. Je m'étais donc retourner pour assister à un retournement de situation inattendu. (Je n'étais pas très fière de ce jeu de mot, s'il pouvait être nommé ainsi.) Chaque champignons fît disparaître devant lui quelque chose de couleur blanche, il semblait que je venais de rater quelque chose qui était peut-être important et décidai donc de mettre la faute sur l'homme au sol derrière moi.

Les champignons des ténèbres se mirent alors à sauter tels des enfants jouant à saute-mouton, au détail près que leurs sauts n'avait rien de naturel. Ils semblaient quelques peu ordonnés mais je n'avais pas le moindre envie de réfléchir sur des légumes noirs sautant les uns par dessus les autres. Ils semblaient totalement inoffensifs, n'étant pas bien grands je ne voyais que la magie qui pourrait les rendre plus embêtants. Nous n'avions qu'à plier bagages et sortir de cette salle. Mais non évidemment, il fallait qu'un crétin là ramène. La chevelure verte demanda en bon et du forme ce que nous lui conseillons de faire. Bon, j'avais pensé trop vite. Ce n'était pas dénué de toute forme d'intelligence, même si pour moi la solution semblait déjà toute trouvée, c'est à dire sortir simplement de cette salle, le "vert"ueux restait aux aguets d'une quelconque menace, préférant avoir l'avis des autres membres de la salle avant d'agir idiotement. Je l'appréciais, un peu. Il tirait vers le haut les deux autres, ou du moins c'était la sensation qu'il me laissait. Je rabaissai donc ma manche et m'éclaircit la voix pour lui répondre. Mais l'homme à la chevelure de feu se la joua plus rapide et parla en premier, comme s'il venait d'être exalté par une réponse divine qui se dévoilait à lui.

Il commença par prévaloir la prudence, de bien sages mots pour un jeunot comme lui. Puis il parla de chiffres ce qui me permit donc d'avoir une petite idée sur ce qu'était les figures blanches qui avaient disparus plus tôt. Puis en une fraction de seconde toute sa prétendue sagesse sembla s'évanouir par magie. Il décida qu'il en attaquerait un pour je cite : voir ce qui fait en retour. Je restais coite devant ce choix particulièrement stupide. Attaquer quelque chose ne montrant aucun signe d’agressivité juste pour voir comment il va réagir... Voilà que j'avais une petite idée de sur qui coller le titre de crétin du groupe. Si tant soit peu que nous étions un groupe évidemment. Et le pire dans tout ce la c'est que monsieur ne se sentait plus en m'affligeant le surnom d'idiote. Honnêtement, qu'est ce qui n'allait pas avec tous ses gens ? Ils désiraient vraiment me mettre sur les nerfs ? C'est pour cela qu’après qu'il jeta sa petite flamme sur l'un des sans-cœurs j’applaudissais lentement en le fixant d'un air neutre.

"Bravo. Non vraiment un coup de maître, chapeau bas, je n'aurais guère fais mieux. Je n'aurais guère fait mieux s'il s'agissait de montrer la bêtise humaine. Alors oui évidemment, on rencontre des monstres différents de nous alors tout de suite on les cognes. Voilà un très bon état d'esprit. Des sans-cœurs apparaissent et ne nous attaquent pas, au contraire ils nous montre des chiffres pour je ne sais quelle raison. Alors que décides-tu de faire ? Les attaquer. Le choix idiotique d'un idiot qui aime sentir l'idiotie idiote d'un pauvre idiot. Sincèrement, utilise ta tête un instant gamin. Quelque chose qui voudrait te faire du mal, tu penses vraiment qu'il prendrait le temps de rester bien sage devant toi, allant jusqu'à te montrer quelque chose ? Ils avaient l'avantage de la surprise et ne l'ont pas utilisé. A-ton avis, idiot, que ce passe-t-il lorsque l'on cogne quelqu'un qui ne montre pas les dents? Eh bien il s’énerve et bien souvent il rendra les coups. Tu n'es qu'un idiot idiotique d'une infatigable idiotie ! Tu vois tous ces sans-cœurs, et bien c'est ton problème désormais ! Ah et ne traite pas les autres d'idiots, c'est malpoli. Idiot !"

J'allais me placer à coter de mon ami myrtille qui était toujours dans un coin de la pièce, profitant de ce déplacement pour m'écarter des champignons et de leurs probable colère. Je croisais les bras et me colla au mur, devant moi allait se jouer une scène intéressante. Alors que je ne lèverais pas le petit doigt pour les aider j'allais pouvoir voir de quoi cheveux rouges et cheveux verts étaient capable.

En réponse à sa question, Derek répondit qu’il valait mieux être prudent. Ce avec quoi Heiwa était complètement d’accord. Mais immédiatement après, il passa contre ses propres dires en lançant une boule de feu sur un des bolets, qui s’éleva alors dans les airs. Bouchée bée, l’homme aux cheveux verts n’eut pas le temps de réagir que, déjà, la fille lançait un magnifique sermon au rouquin. Et, même s’il se méfiait de cette fille, Heiwa était complètement d’accord avec elle. Mais quel idiot ! Qu’est-ce qui lui avait pris ?

Et voilà que les sans-cœur commençaient à réagir suite à l’assaut inconsidéré du rouquin ! Celui que Derek avait visé commença à courir dans toute la salle, donnant de légers coups pas vraiment impactants mais bien réels à tous. Tandis que le numéro 13, après un mouvement de recul qui semblait dû à la panique, disparut en laissant de nombreuses munnies derrière lui.

Heiwa poussa un juron et se recula d’un pas pour mieux jauger la situation. Ils avaient un sans-cœur qui courait bizarrement et deux qui ne bougeaient toujours pas… Mais même celui qui courait ne semblait pas dangereux… Finalement, il y avait un moyen de s’en sortir.

Il se tourna vers les trois autres. Derek, à qui il avait bien envie de dire ses quatre vérités, mais ce n’était pas le moment, la jeune fille dont il ignorait toujours le nom et qui se trouvait à côté de Lunastre. Il était clair qu’aucun des deux ne combattrait. Mais de toute façon, ce n’était pas nécessaire. Il prit une légère inspiration et reprit la parole, d’une voix calme, emplie du ton du commandant.

-Ils ont l’air toujours inoffensifs, mais pour l’heure, interdiction de les réattaquer. On va juste en profiter pour quitter la pièce. Un combat serait une perte de temps. Alors on arrête de jouer les va-t-en-guerre et on la joue profil bas.

Son ton était celui du Général. Il ne tolérait aucune discussion ou désobéissance. Et sa dernière phrase s’adressait évidemment à Derek. Le général était de retour, même s’il ne disposait que d’une armée de fortune.

-Passez devant, je vais vérifier qu’ils ne nous attaqueront pas. On ne sait jamais. Derek, tu passes en premier. Il est possible qu’ils doivent nous empêcher de sortir. Je préfère que ça soit le combattant qui passe en première ligne plutôt que les deux enfants. Lunastre, jeune fille, vous passez après. C’est clair ?

Encore une fois, son ton ne tolérait aucune objection.

J’eus une réaction plus qu’explosif à mon attaque non pas du sans-cœur mais de cette saleté de gamine dont je n’avais absolument pas demandé son avis. Après qu’elle est vidée son sac et qu’elle alla bouder dans son coin j’eus du mal à garder mon calme et fis de mon mieux pour ne pas aller lui mettre une baffe. Je fumais littéralement de colère.

« Oh et bien oui bien sur ! Restons là à observer avec émerveillement de jolie sans cœur idiot ! Éclate toi à attendre leur réaction si tu veux moi je n’ai pas que ça à faire ! Ses sans-cœur ne nous attaquaient pas mais ils bloquaient tous les accès ! Je crois qu’on n’avait pas beaucoup d’option ! »

Le sans-cœur que j’avais touché commença à courir dans tous les sens, sans se gêner de nous donner des coups, bien que pas violent du tout.
Heiwa prit alors la parole d’un ton autoritaire ce qui fut loin d’arranger mon humeur. Moi qui commençais à l’apprécier…. Je vis bien dans sa remarque qu’il était du même avis que la gamine, la fin de la phrase m’était implicitement destinée.

-Passez devant, je vais vérifier qu’ils ne nous attaqueront pas. On ne sait jamais. Derek, tu passes en premier. Il est possible qu’ils doivent nous empêcher de sortir. Je préfère que ça soit le combattant qui passe en première ligne plutôt que les deux enfants. Lunastre, jeune fille, vous passez après. C’est clair ?

Encore plus énerver, je lui passais devant le foudroyant du regard. Non mais c’est moi qu’on traitait d’idiot en plus ! Ses sans-cœur bloquaient l’accès, le combat était inévitable c’était évident ! Comme si ses sans-cœur allaient se bouger gentiment si on leur demander. HAHAHA ils me font bien rire. Moi mon métier est d’exterminer les sans-cœur pas de les regarder et d’attendre.
Je me dirigeais vers la porte la plus proche. Comme je m’y attendais, les deux sans-cœurs jusque-là inactifs me barrèrent la route. Vraiment sur les nerfs, je donnais un coup de pied dans le premier qui le fit valser à l’autre bout de la pièce. Certes ce n’est pas ça qui allait le tuer mais ça me fit un bien fou. Quant au deuxième il disparut en fumée par le tranchant de mon épée. J’ouvris la porte à la volée, puis fis une révérence moqueuse au groupe.

« Si ses messieurs sont prêts, leurs portes de sortie est apprêté. »

Les bras croisés, je gardai la tête haute devant cette situation peu commune. Le gamin qui se roulait il y a peu dans ses larmes, demandait désormais mon divin pardon. J'imagine que je pouvais me montrer magnanime quelque fois, peut-être que je ferais de lui un servant fidel au lieu de le supprimer. De toute façon, il ne semblait pas dangereux contrairement aux deux autres. Le jeune vert semblait posseder une certaine force d'esprit et ne semblait pas chercher la discorde ambiante dans ce groupe de fortune. Mais le petit rouge... Tout feu tout flamme, je ne pouvais pas vraiment prédire quelle folie il déciderait de faire par la suite. Quoi qu'il en fût, il ne m'était pas encore favorable de me mettre à dos tout ce beau petit monde. J'avais donc décidé d'accorder mon pardon (provisoire) au jeune homme qui semblait tant le vouloir.

"Bon, c'est vrai qu'en un premier temps tu m'as vraiment mise-"

Je n'eus pas le temps de terminer ma déclaration d'une importance plus que capitale que le chevalier se mît à harasser mon pauvre mental de sa voix provocante et insuportable. Je n'aimais pas son ton... Il me rappelait trop le mien. Evidemment que tu n'avais pas beaucoup d'options jeune chevalier de feu, posseder des options autre que frapper est intrasèque avec la condition : ne pas avoir la tête vide.
La folle envie de lui répondre juste pour titiller son ego se fît bien présente durant les queques secondes qui suivirent sa déclaration. Cependant l'un des petits sans-coeurs jusque là immobiles se mît à courir de façon aléatoire entre nous tous. Profitant de notre surprise pour nous mettre de petites claques humiliantes. Je pense être resté au moins dix bonnes secondes avant de comprendre ce que cette petite vermine des ténèbres venait de faire. Tout s'enchaîna alors très vite, l'une de ces choses décida de jeter un tas de munnies à travers la pièce avant de disparaître, l'esprit reflechi donna alors des ordres à chacun de nous trois et le chevalier se jeta en avant avant de repousser deux de ces choses tel un sauvage. Un sauvage certes, mais il semblait connaître son art, on ne pouvait lui enlever cela.

Evidemment que j'avais envie de faire le contraire total de ce que venait de clamer celui qui venait de s'imposer en tant que chef de groupe. C'était ainsi que fonctionnait le monde après tout. Dès qu'un groupe d'individus venait à se rencontrer, à devoir interagir entre eux, il y avait forcément l'un d'eux qui finissait par s'imposer comme chef. Il s'agissait souvent de la personne la plus capable à donner les ordres. Après tout, c'est ainsi que l'humain était fait, il n'a jamais été une créature solitaire. Certaines personnes ont besoin de suivre quelque chose pour avancer, que ce soit un idéal ou un leader. Et cette personne qui s'impose à la tête d'un groupe d'individu ne le fait évidemment pas par choix mais par nécessité. Sinon, le groupe ne ferait jamais rien, tournerait en rond, se perdrait. Après, il est évident qu'un bonne personne à la tête d'autres prendra en compte les avis de ses compères mais devoir s'occuper des autres est bien plus un énorme poids qu'une chance. Car chaque erreur, chaque raté, chaque problème que pourra rencontrer le groupe, sera forcément de la faute de la personne à la tête de ce dît-groupe. Je ne pense pas être douée pour diriger une troupe, pour la simple et bonne raison que seule mon existence m'importe.
Dans notre situation, il était clair que la personne la plus qualifiée pour tenir ce fardeau était le punk aux cheveux verts. Même si le chevalier semblait tête brûlée et très bon combattant, il avait décidé de suivre le chef auto-proclamé. Non pas sans agacement certes, mais il l'avait fait car il savait pertinemment que c'était la meilleure chose à faire. Quand à l'enfant, il semblait évident qu'il allait suivre. De ce que j'en voyais pour le moment, il n'avait pas ce qu'il fallait pour survivre seul dans ce manoir. Quant à moi-même... Pour le moment nous étions alliés, avec le but commun de survivre et surement de récuperer le trésor. Cela changera évidement une fois arrivé devant le dit trésor car je tirerais mon épingle du jeu pour en retirer le plus grand bénéfice. Mais nous n'en étions pas ici. C'est donc en tant que simple citoyenne lamda de ce monde que je décidais de me comporter, de suivre les choix de notre meneur car c'était ainsi que les règles de sociétés régissaient notre monde. Il existait une seule dérogation à cette règle fondementale. La noblesse. Ils se retrouvaient à la tête d'un peuple ou du moins d'un groupe d'individus non pas par choix mais par obligation. Et plus précisément ces princesses de coeurs qui se voyaient touchées d'un don de la lumière uniquement par ce qu'on appelle un coup du hasard. Voilà pourquoi les nobles étaient les pires dirigeants que l'on puisse trouver, voilà pourquoi je ne pouvais supporter les princesses de coeur...

Mais il n'était pas le temps de se poser calmement pour réflechir. On était resté bien trop longtemps dans cette maudite salle et nous devions désormais nous hâter. L'appel du trésor était bien trop grand. Je fixa un temps le jeune garçon avant de lui afficher un sourire moqueur et de l'attraper par le tissu lui recouvrant l'épaule pour le tirer avec moi.

"Debout, on s'en va !"

Pour le moment j'avais besoin de chacun d'entre eux, alors je ne pouvais me permettre d'en laisser un derrière. Je traversais donc la salle d'un pas rapide en tenant fermement ce que j'avais attrapé pour que l'écuyer en herbe me suive. Lorsque nous traversions la porte, je ne pus m'empêcher de lâcher à destination du roux une boutade.

"Ces messieurs... et cette demoiselle. Peut-être qu'il serait temps d'ouvrir ces globes qui vous servent d'yeux, cela pourrait vous coûter la vie."

Oui c'était contre-productif et pour mon seul amusement personnel.