Tu n'es pas une créature comme les autres, bien que tes airs innocents et ton apparence juvénile laissent penser le contraire. Tu n'es pas humaine et tu le sais. Tu n'es pas non plus un Sans-cœur, un de ces monstres qui rongent les différents mondes de l'intérieur et volent les cœurs de leurs habitants. Tu n'es pas non plus un Simili, une de ces créatures de l'Ombre qui convoitaient de retrouver ce qui leur avait été volé. Non, tu n'es rien de tout cela. Tu n'es qu'une marionnette dont les ficelles sont tirées par un homme dont tu ignores tout ou presque, mais qui sait tout de toi. C'est assez malheureux, tu en as bien conscience, mais tu ne sais que faire pour te défaire de cette pression sous laquelle tu ne cesses de crouler. Longtemps bercée par les mensonges que l'on n'a eu de cesse de te répéter depuis ta création, tu ne sais plus à qui accorder ta confiance, tu ne sais plus en quoi croire. Il est difficile de vivre – si on peut appeler ça ainsi – lorsqu'on n'a pas d'épaule sur laquelle se reposer, sans la moindre main – chaleureuse et réconfortante – pour nous guider dans les Ténèbres. Mais tu essaies de faire de ton mieux malgré tout, tu refuses de baisser les bras.

Car s'il y a bien une chose qu'il faut savoir à ton sujet, c'est que tu es une créature des plus déterminée. Tu n'es pas du genre à baisser les bras facilement, c'est une certitude. Tu ne possèdes pas de cœur, certes, mais cela ne veut pas dire que tu es incapable de t'attacher à certaines choses ou certaines personnes. Ou tout du moins que tu ne possèdes pas l'impression de t'être attachée. Des amis, tu en as eu. Tu en as toujours, car, au fond de ton être, tu te sais être toujours très attachée à eux. Tu ne peux oublier les souvenirs – tendres et chaleureux, tristes et froids – que tu as pu partager avec eux. Ils ont essayé de t'aider par le passé, et même si leurs efforts furent vains, tu ne peux t'empêcher de leur en être reconnaissante. Ils ont fait de leur mieux et tu ne peux leur demander davantage. Même s'ils ne sont pas parvenus à atteindre l'objectif qu'ils s'étaient fixés. Le fait de voir qu'ils étaient tout aussi attachés à toi que tu étais – et es toujours – attachée à eux t'a fait le plus grand bien. Toi qui croyais n'être qu'une marionnette sans la moindre importance, tu as été soulagée de voir que certaines personnes t'appréciaient – ou donnait l'impression de t'apprécier – malgré tout. Ces souvenirs, que tu chéris plus que tout en ce bas monde, te font encore le plus grand bien. Même si ton existence toute entière ne semble qu'être une énorme farce, tu sais que ces sentiments que tu sembles ressentir sont véritables. Tu en es persuadée. Ce sont d'ailleurs ces souvenirs qui te permettent de tenir le coup ; tu as beau être une créature déterminée – voire entêtée – il y a des jours plus difficiles que les autres, où le désespoir semble t'envahir. Il te suffit généralement de te rappeler des jours passés, des fins d'après-midi passées au sommet du clocher de la gare de la Cité du Crépuscule et du goût de la glace à l'eau de mer dont tu raffoles temps pour t'insuffler un peu de courage pour affronter n'importe quel obstacle. Tu gardes la tête haute malgré la difficulté qu'est ta propre existence, refusant de t'avouer vaincu, d'abandonner ceux qui ont semblé croire en toi jusqu'à ce jour.

Que dire de plus à ton sujet ? Ah, oui ! Tu n'as pas mauvais fond, c'est une chose certaine ! Malgré le fait que tu sois affiliée à des créatures dont la fréquentation est fort peu recommandable, tu n'es pas une mauvaise personne. Bien au contraire même. Ta douceur n'a d'égal que le bleu de tes yeux, tu es un être tendre de nature. Ce n'est pas par choix que tu fais partie de la Confrérie Obscure, mais par obligation ; tu as bien trop de racines dans les rangs de cette organisation pour t'en aller sans le moindre regard vers l'arrière, d'autant plus que rien ni personne ne t'attend du côté de la Lumière. C'est triste à dire, mais tu ne supportes pas la solitude, cette dernière te rappelant à quel point tu es différente. Tu préfères donc, dans un sens, rester là où tu es pour le moment, en compagnie de ceux qui te sont chers. Cependant, ce n'est pas comme si tu pouvais tout quitter du jour au lendemain ; ceux qui t'ont manipulé pendant de nombreux mois, ceux qui sont responsables de ta création ne te laisseraient pas t'échapper aussi facilement, tu le sais. Tu es, en quelque sorte, leur prisonnière plus ou moins consentante. Et même si tu n'adhères pas à leurs idées, tu courbes l'échine malgré tout lorsque l'on te donne des ordres, tu les suis sans rechigner de crainte que l'on se décide à se débarrasser de toi. Car s'il y a bien une chose qui t'effraie, c'est de disparaître, que tes amis finissent par t'oublier et que tu ne sois même plus une présence dont ils se souviendraient régulièrement. Tu as envie de continuer d'exister, de voir et de faire tant de choses encore… Tu ne peux disparaître pour le moment. Tu t'accroches comme tu peux, faisant de ton mieux pour ne pas sortir du rang.

Tu gardes néanmoins l'espoir de te défaire de l'emprise qu'ils ont sur toi un jour. De pouvoir mener ta vie comme bon te semble sans te soucier des répercussions qu'ils pourraient y avoir. Tu rêvasses, de temps à autre, d'un endroit quelconque où tu pourrais vivre en harmonie avec ceux qui te sont chers. Et même si pour le moment, cette envie te semble être des plus abstraite et irréalisable, tu ne cesses de t'accrocher à cette lueur d'espoir qui illumine l'intérieur de ton être. Et si tu persévères ainsi, tu en es persuadée, tu finiras un jour par y arriver.

​Il est difficile pour toi de parler de ton passé. Dans un premier temps parce que tu n'en as pas véritablement ; pas d'enfance, pas de famille. Tu n'es qu'un être égaré, tu as été créée avec un but, sans le moindre sentiment – que ce soit de l'amour ou de la colère. Tu es le fruit d'expérience dont tu ignores tout, tu t'es retrouvée propulsée dans un univers où tu ne comprends rien. Tu évolues au sein d'un étrange groupuscule, la Confrérie Obscure ; tu as souvent l'impression d'étouffer, incapable de te projeter dans le futur. Sans passé, il faut avouer qu'il est difficile de s'imaginer un futur, de savoir précisément ce que tu espères de l'avenir. Mais nous ne sommes pas là pour parler de tes espoirs quant au futur, nous sommes ici pour exposer toutes les zones d'ombre de ton passé.


U.C

Pouet ~ Alors ça n'a pas changé depuis que je me suis inscrite avec Stain ! Je m'appelle toujours Garance et j'ai toujours 21 ans ! ~ Je ne vais donc pas m'étaler ici, si ce n'est pour dire que j'espère que ma version du personnage de Xion vous plaira & que le règlement a bien entendu été lu & approuvé