Benjamin arpentait les rues enneigées du domaine de Russie. Sur le dos de son fidel ami Chapi-Choco, un chocobo tout ce qu'il y a de plus basique en apparence, il cherchait quelqu'un qui pourrait le renseigner. Il avait apprit il y a quelques jours de cela quelle était la race de la supposée princesse de coeur lors de son voyage au village d'Halloween. Il était d'ailleurs plutôt fier de ce petit détour. Il avait fait une avancée phénoménale avec une seule question et en prime il avait même rencontré cet étrange garçonnet. Peut-être reviendrait-il prochainement, la ville d'Halloween était plaisante après tout. Tout cela pour dire qu'il savait désormais que la personne qu'il cherchait pouvait certainement changer d'apparence, ou du moins se transformer en ce monstre décrit dans son journal. Un connaisseur lui avait indiqué les possibilitées différentes. Et en comparant avec les rapports de soldats, de journalistes des derniers mois, il avait établi une petite lise des endroits potentiels ou un montre ainsi aurait pu passer.  Bien qu'il y avait plusieurs lieux ou la dite princesse aurait pu se trouver, Benjamin décida de commencer ses recherches par le domaine de Russie. Ce n'était pas un choix très sensé, il avait simplement écrit les différentes locations sur des petits morceaux de papier et les avait mélangés dans sa chaussure avant d'en tirer un au hasard. Et le hasard l'avait conduit ici. Dans ces ruelles recouvertes d'une fine couche de neige. Le ciel étant recouvert d'une épaisse fumée, il lui semblait si proche. Le jeune garçon n'aimait pas cet endroit et il esperait de tout coeur qu'il puisse s'y retirer le plus rapidement possible. Ces grands batiments, cette fumée, ces petites rues étriquées, la foule de personne qui dévisageaient son chocobo comme si il s'aissait du premier chocobo qu'ils voyaient. Toutes ces choses lui donnaient une impression étouffante qui se mêlait au froid ambiant pour lui donner un sentiment d'insécurité, de pauvreté. Il ne pouvait pas supporter ce genre de grande ville ou tout le monde courait dans tous les sens. La plaine d'Archlyte lui manquait parfois, avec ses énormes étendues vertes, ses animaux à pertes de vue, son air revigorant. En un sens, le gardien n'aimait pas vraiment la technologie dans le sens ou celle-ci prenait le pied sur nos actions, nos choix, nos envies. Lui même en connaissait un petit rayon étant donné qu'il avait d'abord vécu en tant que noble sur une lune totalement créée par les mains de l'Homme, il utilisait lui même un collier technologique pour se déplacer entre les mondes. Il ne pouvait juste pas supporter quand la technologie commençait à dépasser nos conditions d'êtres humains, lorsqu'elle devenait omniprésente. De plus la technologie de Saint-Pétersbourg n'était pas non plus des plus évolués. Elle n'était pas belle à regarder et encore moins à utiliser. Le charbon devait prendre une place assez importante dans l'économie de ce monde, que ce soit pour se réchauffer ou pour faire marcher ces vieilles locomotives.
Le chocobo s'arrêta en plein milieu d'une ruelle. Deux hommes armés bloquaient le passage. L'un d'eux haussa la voix.

"Le port d'arme est interdite monsieur, je vous prierais donc de nous remettre votre sabre. Nous ne pouvons prendre le risque que quelqu'un perturbe l'ordre de notre ville."
Les deux hommes portaient tout deux une armure qui était identique. Le jeune gardien pensa alors qu'il s'agissait de deux gardes. Ou du moins des soldats. Ils portaient les couleurs de la ville et faisaient quelque chose de sensé. Le monteur de chocobo leurs afficha un sourire, c'était une demande insignifiante de leurs part mais ils faisaient leurs travail avec sérieux. En un sens, il les enviait presque. Il aurait aimé pouvoir accomplir son travail avec autant de professionalisme. Il sortit son sabre de son fourreau et le tendis à l'homme le plus proche de lui. Celui-ci l'inspecta rapidement et le rendit ensuite au jeune homme.

"Un sabre en bois. C'était bien la peine de se promener avec un fourreau. Tant que vous êtes ici, gardez ce sabre hors de votre fourreau à votre ceinture. Cela vous évitera par le futur des contrôles de ce genre."

Benjamin leur afficha un large sourire avant d'attacher son sabre de bois à sa ceinture, juste à côté de son fourreau. Il aimait énormément son sabre en bois, il n'avait rien de particulier, ni aucune valeur sentimentale mais c'était l'arme qui lui sieait le mieux. Une arme contondante, non mortelle. Il se refusait à devenir un meurtrier. Du moins à en redevenir un. Le second homme ajouta.

"Bien, maintenant nous aimerions vous poser quelques questions. Votre animal, là. Il n'est pas dangereux ?"

Le gardien leurs afficha de nouveau un grand sourire et pour seule réponse caressa le cou du chocobo.

"Et donc ? C'est un oui ? Un non ?"

Le jeune homme s'emprassa de secouer la tête. Puis il leur afficha un sourire benêt.

"Bah alors tu parles pas ? On est pas assez important pour que Mossieur du haut de son oiseau daigne nous addresser la parole."

Benjamin commençea à respirer plus fort qu'à l'accoutumée. Il ne voulait nullement  facher ces honnêtes gardes qui lui faisaient face. Il s'inquietait qu'une fois, il allait donner une mauvaise première impression. Il descendit de son chocobo, sortit son carnet et dessina une fleur jaune avec un sourire amical avant d'arracher la page pour leurs tendre avec un large sourire. Une fois de plus, le dessin était digne d'un enfant en bas âge, un enfant qui possederait deux mains gauche, ou même pas de mains du tout.

"Je crois qu'il se fiche de nous. On l'embarque ?"
"Moui. On ne sait jamais."
"Eh bien monsieur le rigolo, nous allons vous demander de nous suivre."

Benjamin expira longuement. Un jour, le monde entier reconnaitrait son talent artistique. Un petit sourire, quelques mauvaises blagues, de la bonne nourriture, un joli dessin, c'est tout ce dont il fallait pour que les hommes vivent en paix selon le gardien. C'était un raisonnement simpliste mais il croyait sincèrement que tout le monde pouvait s'entendre.
Il tendit ses deux mains pour que les deux hommes lui passent les fers. Il allait encore perdre un temps précieux pendant que la princesse qu'il cherchait était peut-être en danger. Il ne pouvait se résoudre à s'énerver, surtout face à des représentants de l'ordre. Il était d'ailleurs plus rapide de suivre les règles plutôt que d'essayer de fuir ce simple interrogatoire. Sentant que les fers ne venaient pas, il leva le yeux. Les deux soldats venaient de faire un salut à un troisième homme. Il ne portait pas une simple tenue de soldat comme eux, mais avait une lame à la ceinture. Un air sérieux ainsi que de longs cheveux rouges défiants la gravité.

"Monsieur, nous avons capturé cet individu suspect. Il se moque de nous, peut-ête même a-t-il prévu de faire quelque chose contre notre belle ville."

L'homme devait surement être leurs supérieur. Ou du moins, les deux soldats avaient un certain respect pour lui. Benjamin le fixa avec de grands yeux ronds. Cet homme qui n'avait pas encore parler, laisser émaner de lui une certaine confiance, une certaine force. Benjamin était sur de l'avoir déjà vu quelque part. Sur une photo peut-être, mais il ne pouvait pas encore mettre le doigt dessus. Une fois de plus, le jeune gardien était dans une situation qui ne le mettait pas en valeur, mais une fois de plus il venait surement de rencontrer quelqu'un d'iterressant.

On était qu’en début de journée est pourtant elle commençait déjà mal. Alors que je faisais ma ronde dans les alentours enneigés de St_pétersbourg quelques traces étranges avaient attiré mon attention. Poussant mon enquête un peu plus loin, je me retrouvais finalement à m’enfoncer dans les profondeurs de la forêt. Les traces étaient presque imperceptibles, mais j’en avais assez souvent vu pour savoir ce que c’était : des sans-cœurs.
C’est vrai que c’est dernier temps, aucun sans-cœur ne c’était approché de St-Pétersbourg, mais bon les ténèbres gagnées en puissance alors malheureusement il n’y avait rien d’étonnant à cela.
Je mis une bonne heure à trouver enfin le repère des sans-cœur. Fort heureusement ce n’était que des ombres, mais bon si on les laissé se rassemblé, en grand nombre elle pouvait rapidement vous épuisé surtout si vous êtes seul. Je dégainais mon épée et fis rapidement le ménage.

Inquiet je décidais cependant d’aller faire un tour en ville. Si des sans-cœur étaient là, ils pouvaient y en avoir dans la ville. Mon inquiétude s’intensifia qu’en j’entendis plus de chahut que d’habitude. La ville avait l’habitude de se lever tôt, mais là ce n’était pas les bruits des marchands qui régnaient mais autre chose. J’accélérais le pas. Entrant dans la ville, je voyais les habitants parler entre eux d’un air inquiet. Des bouts de conversation arrivèrent à mes oreilles :
"Homme étrange" "bestiole jaune"…
Oh non j’espérais qu’aucun homme de la Confrérie n’avait atteint la ville. Je ferais un piètre Gardien si c’était le cas. Je me maudis d’avoir fait si peut attention, comme les temps étaient plus calmes et que j’avais pas mal de mission à l’extérieur, j’avais dû avoir une baisse d’attention sans m’en rendre compte.

Tournant dans la ruelle, je vis alors d’où venait le fameux « bestiole jaune ». Un chocobo était là, planté au milieu de la rue. Les deux gardes qui gardaient la rue été visiblement entrain d’interpellaient un homme. Je voulais par-dessus tout rester discret voire inconnu. Les ténèbres étaient dangereuses et restait près de moi risquait fortement de diminuer votre espérance de vie. Cependant je ne pouvais pas être partout à la fois, les ténèbres, la confrérie, les autres mondes. Tout cela devait rester secret. J’avais cependant demandé aux gardes qui gardaient la ville de me tenir informé si jamais des individus suspects pénétraient St-Pétersbourg ou si des évènements étranges se passaient dans la ville.

Quand ils me virent arriver, ils me saluèrent avec respect. Bien qu’ils ne sachent rien de mes véritables activités, ils savaient que j’aidais à préserver la sécurité de la ville face à des ennemis qu’ils ne pouvaient même pas imaginer.

"Monsieur, nous avons capturé cet individu suspect. Il se moque de nous, peut-être même a-t-il prévu de faire quelque chose contre notre belle ville."

Je regardais le jeune homme que les garde me désignais. Il n’avait en aucun cas l’air menaçant. Quand je vis son épée en bois je crus que c’était même une farce. Les gardes devaient effectivement se demander à qui ils avaient affaire. Le chocobo semblait appartenir à cet individu des plus étranges effectivement. Comme je connaissais l’existence des chocobos et qu’il n’y en avait clairement pas en Russie, il était évident que ce jeune homme venait d’un autre monde. Mais pour les gardes, il ne devait voir qu’un homme avec une créature « dangereuse ».
Bon je ne pouvais l’affirmer vraiment, mais la possibilité qu’il soit de la confrérie était fortement réduite. Je regardais les gardes.

« Ne vous inquiétez pas, je m’occupe de lui, je vous tiendrais au courant, mais rassurez-vous je ne pense pas qu’il veuille du mal à notre belle ville, et si c’est le cas…vous ne le reverrez plus »

C’était en quelque sorte une menace cachée pour ce jeune homme inconnu. Il savait maintenant que si ses intentions étaient mauvaises, la dernière chose qu’il verrait serait le ciel de Russie et mon épée.
Je le regardais, faire son interrogatoire ici n’était pas franchement adéquate.

« Toi ramène toi et prend ton chocobo avec, tu vas finir par effrayer quelqu’un si ça continue »

C’est vrai après tout à quoi il pensait ? Un Chocobo était loin d’être discret. Il ne s’était pas dit que les habitants n’ayant jamais rien vu de tel seraient effrayés ? Il avait déjà de la chance qu’il n’ait pas finie directement sous les barreaux. Quoique si je n’étais pas arrivé cela aurait surement été le cas.
Je m’éloignais de la ville et m’arrêtais aux abords de la forêt.

« Bon le guignol, on peut savoir qui tu es et ce que tu fais ici ? »

C’est vrai que je n’avais pas été informé de l’arrivée d’un éventuel Gardien, quoique vu son allure et son épée en bois, il m’avait pas l’air très menaçant. Peut-être était-ce un civil qui voulait voyager et découvrir le monde ? Même s’il n’était pas forcément évident de voyager de monde en monde.

L'homme fixa le jeune gardien un temps et ce dernier ne pu lui afficher qu'un grand sourire. Il acquiesça même lorsque ce dernier se mît à parler, non il n'était pas là pour faire du mal à qui que ce soit. En ce moment même il se définissait comme un enquêteur sur la piste d'une personne disparue. Cependant, Benjamin perdît bien vite son sourire en entendant la fin de la phrase de l'homme aux cheveux de braise. Il se figea à cette remarque, il n'avait pas vraiment une envie folle de disparaître après tout. Il décida de se tenir bien droit, le moins menaçant possible mais il claquait presque des dents. Son chocobo voulut lâcher un petit cri mais Benjamin s'empressa de lui plaquer les deux mains sur le bec, lui faisant bien comprendre qu'il n'était pas de bon ton de se faire remarquer. L'homme avec l'épée à la ceinture lui confirma que son frère pouvait potentiellement susciter la peur et il n'avait pas vraiment tort. Selon ce qu'avait lu Benjamin de ce monde, les habitants d'ici ne voyaient pas souvent de créatures hors du commun. Tout comme la magie n'était pas chose très courante ici. La monde natal de Benjamin était dépourvu de toute magie après tout, mais il compensait par son avancement technologique. Ici aussi, les Hommes semblaient avoir l'ascendance sur les forces naturelles de ce monde et pourtant la technologie semblait vieille pour Benjamin, pas de voyage galactique, pas de voile solaire, pas d'alien en tout genre. Non, juste des humains avec de vieilles machines et le froid. Lui-même n'était pas un féru de technologie et s'il s'entendait parler, doux euphémisme, il passerait sa vie en forêt avec la plupart des animaux sauvages. Cependant, on lui avait confié une mission, une mission de la plus haute importance et il la mènerait à bien ! Car chaque seconde qu'il passait à se promener pouvait potentiellement mettre cette personne en danger, il était hors de question qu'une autre personne soit blessée à cause de son incompétence. Blessée... C'était dans le meilleur des cas...
Il essaya de ne pas y penser et suivît l'homme sérieux dans le plus grand calme. De nouveau, il emprunta l'avenue principale et les habitants lui adressèrent des regards curieux, il tenta un salut de la main avec un sourire mais les méfiants ne lui retournèrent pas son signe de main, il baissa alors les yeux, dépité.

Finalement l'homme qui lui avait si gentillement demandé de le suivre s'arrêta. Ils se trouvaient désormais loin des fondations de la ville et une forêt recouverte d'un épais manteau blanc leur faisait face. Benjamin descendit de son chocobo pour poser ses deux bottes sur la neige et s'enfonça un peu. L'homme lui parla avec un ton pour le moins désagréable, lui demandant son nom et la raison de sa présence en ces lieux. Le qualifiant même de guignol, surement pour la forme. Le jeune gardien le fixa quelques instants avec de grands yeux écarquillés puis il croisa les bras et afficha une moue à l'homme. Il n'était pas obligé de dire cette vilaine chose après tout. Finalement il décida de faire quelque chose, repensant à la menace que l'homme avait placé à son égard. Il s'étira puis se gratta la tête en souriant, peut-être que l'homme avait dit guignol avec un but affectueux ? Peu importait de toute manière, Benjamin avait sa chance. Il avait en face de lui quelqu'un qui semblait vraiment important, quelqu'un en qui les gardes avaient confiance. La chance lui souriait peut-être enfin, il n'avait pas eu besoin d'aller jusqu'aux informations dont il avait besoin, elles étaient peut-être venues seules à lui. Il se mit aussitôt à faire de grands gestes dans tous les sens, faisant même un cœur avec les doigts et le présenta à l'homme devant lui avec un sourire gêné. Quelques secondes passèrent et Benjamin se rendit compte que ce qu'il venait de faire pouvait être mal interprété, très mal interprété... Il se mit à faire de grands gestes négatifs avec les bras en affichant un sourire gêné sur le visage. Il fît signe à l'homme de bien vouloir patienter quelques instants et ouvrit la sacoche que Chapi portait sur son dos. Et y sortît des affaires en tout genre comme une chaussette sale, un yo-yo, des bandages qu'il avait acheté il y a peu après un petit problème ou il en avait manqué. Finalement il trouva ce qu'il cherchait. Sa carte d’identité, il y avait quelques gribouillis dessus, mais elle était lisible. Il la présenta fièrement à son nouvel ami. La carte indiquait son nom et prénom ainsi que sa profession actuelle. Gardien. Il accordait déjà pleinement sa confiance à l'individu qu'il avait en face de lui, après tout il ne pouvait pas être bien méchant et de toute manière il allait avoir besoin de lui.

Pendant que ce dernier inspectait sa carte, il sortit un carnet gribouilla rapidement une bande dessiné. C'était évidemment très mal dessiné mais Benjamin pensait sincèrement avoir un talent pour le dessin. Il présenta ensuite son carnet. L'on y voyait un homme bâton accompagné d'un oiseau difforme. Une bulle de pensée montrait un cœur suivi d'un point interrogatif. La case suivante montrait le bonhomme écroulait sous un tas d'affaire en tout genre, il tenait fermement entre ses mains un livre. Et la dernière case de cette bande dessiné improvisé montrait un cœur suivi du signe de l'égalité mathématique, juste derrière plusieurs monstres différents s'y trouvaient avec chacun un point interrogatif.
Il était assez fier de son dessin à vrai dire, et il sentait qu'il touchait le bon bout. Il savait de source sûr, les archives royales, qu'une bête étrange était déjà passée par là et il ne voulait ignorer aucune piste. Il attendît les bras croisé avec un sourire, la réaction de l'homme armé.